Réalisé par Carlos Carrera
Avec
Gael García Bernal, Sancho Gracia et Ana Claudia Talancón
Édité par Sony Pictures
Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Dieu ! La
politique, le pouvoir et l’argent ont corrompu l’Eglise et
dévié de leur ministère ses prêtres. Librement inspiré d’un
roman écrit en 1875 par José Maria Eça de Queiros, « Le Crime
du Père Amaro » souligne les dysfonctionnements d’une
religion en crise pour mieux en extraire les contradictions
inhérentes à la pratique (et non au dogme). Un exercice
périlleux à plus d’un titre mais qui a la bonne idée de poser
de passionnantes questions. Car toucher à la Religion, c’est
à maints égards toucher à l’essence de l’humanité, quoi qu’on
en dise !!! Quelle que soit la croyance de chacun, on
attend des religieux une exemplarité au-dessus de tout autre
parce qu’ils ont le devoir de réunir toutes les qualités que
les hommes (faillibles et fiers de l’être) n’ont pas !
Hors, « Le Crime du Père Amaro » démontre l’absurdité d’une
telle attente puisque ces ministres du Culte sont soumis aux
lois des hommes.
Des lois qui transforment l’Eglise en Etat et la Religion en
véritable contre-pouvoir (cf. les scènes d’intenses
transactions entre le Père Amaro et le rédacteur en chef du
journal local). Des lois qui s’insinuent dans son
fonctionnement à travers les nominations de prêtres, de
cardinaux, d’archevêques… et l’octroi d’un diocèse. Des lois
auxquelles les serviteurs de Dieu doivent se soumettre afin
d’exister, d’être reconnus et de venir en aide à leur
communauté. Collectes de fonds, ligne politique, querelles
médiatiques,… ces lois contrarient par leur nature bassement
matérielle la quête spirituelle de ces hommes d’Eglise. A
force d’être soumis aux lois d’un système faillibles, ils le
deviennent à leur tour et transgressent tabous et limites (y
compris celles imposées par la Religion), affichant leur
impudent carriérisme. C’est à ce prix qu’ils obtiendront la
reconnaissance tant souhaitée. C’est à ce prix qu’ils
existeront. Ca n’est qu’en visant un seul et même objectif
(les plus hautes sphères du pouvoir ecclésiastique) qu’ils y
parviendront.
L’inconduite du Père Amaro se nourrit du lait de cette
philosophie. Ce besoin fondamental d’exister lui dicte cette
obéissance coupable aux règles qui lui sont dictées par sa
hiérarchie. Quel qu’en soit le prix, il se soumettra et rien
au monde, pas même sa conscience ne l’en détournera. Le Père
Amaro demeure convaincu qu’en s’aidant avant tout, il aidera
les autres de meilleure façon. Et puis, il n’a pas fait ces
études, ni consenti ces énormes sacrifices pour se laisser
détourner du but. Non ce n’est pas l’orgueil, c’est la raison
et la logique qui dictent ses pas !!! Des pas qui le
conduiront bien vite à la tentation, à la luxure et dans
l’enfer que sont le mensonge et l’hypocrisie. Chemin faisant,
il sera question de grandir, de se trouver, d’aimer et de ce
que la condition humaine impose à tout un chacun. Des thèmes
universels qui réclament une profondeur et un discernement
que la réalisation à la fois simpliste et prétentieuse
n’atteindra jamais.
Et pourtant la première demi-heure, adroitement menée, laisse
espérer que l’on puisse toucher du doigt ce questionnement
que le film promet. D’autant que les acteurs (tous bien
choisis) rivalisent de présence et de performances. Mais s’il
se dégage, au début, ce sentiment de pudeur et d’émotions
contenus porteur d’ambiguïté (et d’espoirs pour le
spectateur), c’est que le réalisateur n’a pas encore traité
le corps du film : la relation entre le Père Amaro et
Amélia. Carerra en est aux prémices et laisse libre cours aux
flirts politico-religieuses. Puis, lassé de maintenir ce sel
(cette palpitante ambiguïté des situations et des
personnages), il en vient très vite (trop vite) à traiter cet
amour débridé entre le prêtre et la jeune catéchèse. Autant
dire tout-de-suite qu’il ne fait pas dans la dentelle !
Vous aurez le droit pêle-mêle au baiser dans l’Eglise, à une
rapide scène de plumar, à des mains baladeuses dans le
confessionnal pour finir (cerise sur le gâteau) avec la cape
de Marie autour du corps de la jeune Amélia. Le Père Carrera
s’en donne à coeur joie et décrédibilise du même coup Amaro
et son histoire. Oui à la faiblesse ! Non à la
caricature ! Les plans hollywoodiens pleuvent de toutes
parts (plongées, travelings, zomming-dézooming… ) et
appesantissent un découpage par trop indigeste. 1ère
partie : l’innocence, 2ème partie : le pêché, 3ème
partie : le châtiment. Bref ! Une authentique »
thèse-antithèse-synthèse » qui s’agrippe tant bien que mal
aux expressions faussement candides du misérable Padre.
Mais Gaël Garcia Bernal a beau tenter de brouiller encore les
pistes, on y croit pas, on y croit plus ! On sait qu’il
est coupable, condamné d’avance par les choix malheureux du
réalisateur ! D’ailleurs, loin de s’arrêter au seuls
antihéros de cette histoire, le réalisateur condamne un à un
les autres personnages en les vouant à devenir de grossiers
pastiches. La mamma attentive, l’amoureux transi, la folle
fanatique, la bigote aveugle… sans oublier les prêtres (tous
pourris jusqu’à la moelle excepté un dont on règlera très
vite le sort). Vous savez dorénavant tout ce qui va se
passer… quelle sera la mécanique du drame et quels seront
les ressorts utilisés. Reste à attendre bien sagement l’heure
du crime sur lequel le film insiste là encore très lourdement
pour en tirer par la suite d’improbables conclusions. Carerra
a tout gâché ! Il s’est précipité et se faisant à éluder
voire esquiver les véritables motivation du film ; le
cheminement intérieur. Le dilemme d’Amaro, les doutes de la
mère, les pudeurs d’Amélia… tout ça passe à la trappe. A la
manière d’un Ubu-Roi, Carrera élimine à tour des bras
oppositions et résistances constructives pour ne se focaliser
qu’autour d’un unique objectif : exposer un maximum de
scènes entre les amants. Pas question de traîner, il faut
foncer ! Puis arrive un semblant de dénouement qui là
encore évite les tergiversations jugées inutiles. Exit le
questionnement intérieur ! Les secondes de doutes se
transforment ici en millisecondes, voir en centième de
millisecondes. Plusieurs séquences nous laissent espérer à un
rattrapage mais à chaque fois, ce manque cruel de subtilité
réduit l’intérêt à néant et manque de virer à la farce à
maintes reprises (cf. Gaël Garcia Bernal, angélique,
invectivant et frappant celle qu’il aime).
Qu’importe !!! Il faut en finir et Carrera achève dans
la confusion la plus complète un pâle mélo bien insipide et
désuet.
Resteront de très belles compositions et l’ébauche de thèmes
passionnants qui auront eu, par ce film hypra-stylisé, le
mérite d’être soulevés.
La présentation est un modèle du genre et multiplie les
animations léchées et les transitions soignées. C’est
l’indéniable point fort du DVD. L’éditeur a également pris un
soin tout particulier concernant le transfert du son et de
l’image, faisant à nouveau preuve d’un savoir-faire
historique (Columbia Tristar et Warner Bros sont à
l’initiative du DVD). Pour le reste, il s’est volontairement
bridé afin de se désolidariser très nettement de l’oeuvre
fortement polémique. Un carton rappelle d’ailleurs que les
opinions exprimées dans le making of ne reflètent pas la
position du studio et engagent la seule responsabilité des
intervenants. On connaissait la technique qui consiste à
placer ce genre d’avertissement avant le film. Le placer
avant le making of, c’est inédit !!!
Toutefois, l’éditeur avait déjà trahi ses inquiétudes lors de
la sortie en salles puisqu’il n’a organisé qu’une
distribution restreinte et s’est évertué à franchement
limiter la publicité autour du film. La raison ? Dès sa
diffusion au Mexique, les associations catholiques ont
immédiatement réagi et se sont livrées à un torpillage en
règle, allant même jusqu’à réclamer la bannissement pur et
simple de l’oeuvre. Il est à penser que Columbia ait craint
la même levée de boucliers en France où ces mêmes
associations bénéficient du bienveillant soutien de l’Etat.
Ce qui expliquerait les raisons d’une telle volonté de se
distancer.
Néanmoins, le film a connu un immense succès public au
Mexique. Il a ensuite reçu 13 nominations aux Ariel
(l’équivalent des Oscars) et remporté 9 récompenses. Il a été
également primé dans plusieurs pays et obtenu les honneurs
d’une carrière internationale précédée d’une formidable odeur
de sainteté. Pourquoi dans ce cas avoir bouclé une édition
DVD avec aussi peu d’envergure ? Pourquoi n’avoir pas
montré de vrais bonus, parlé du succès, des polémiques
soulevées par le film et du choix délibéré de ne pas prêter
le flanc à des réactions vives dans certains pays ? On
ne saisit les motivations de l’éditeur que par bribes et il
faut adroitement lire entre les lignes pour discerner les
quelques éléments importants qui expliquent le manque
d’implication dans sa diffusion en France.
Malgré les nombreux bonus dont fait fièrement état le DVD,
vous n’aurez pas grand-chose à vous glisser sous la dent. A
peine le temps d’ouvrir un supplément qu’il se referme déjà,
laissant au dévédénaute l’amertume de ce vide flagrant en
termes de réflexions et d’intérêt. Quant à leur arrogance
tant dans leur dénomination (making of pour featurette,
storyboards pour roughs… ) que dans le ton qui les
caractérise, elle vient renforcer ce sentiment de malaise
chez l’éditeur pris entre l’envie de montrer et la crainte de
le faire. Cette désolidarisation est franchement
regrettable ! L’oeuvre et polémique, le DVD se doit de
lui ressembler !!! Et puis, jamais encore un DVD n’a
subi l’ire des associations bien pensantes. Alors de quoi
aviez-vous si peur ? Ou bien s’agirait-il d’un mal plus
profond qui aurait ébranlé acteurs, réalisateur et
producteurs dans leur certitude d’avoir bien fait d’aborder
un tel sujet ?
Making of (5’08 VOST ???)
Non ! On ne peut pas parler de Making of ! En 5
minutes à peine (incluant de nombreux extraits du film),
comment voulez-vous aborder ne serait-ce qu’une seule des
nombreuses étapes de la construction d’une oeuvre ? Il
est honteux d’appeler ce genre de featurette promotionnelle
un making of. D’autant que son commentaire en langue anglaise
(où est-elle la VO ???) agace par son côté franchement
partisan. Ainsi, « Le Crime du Père Amaro » se verra au cours
de cet interminable élégie gratifié de « plus grand film
mexicain jamais réalisé » (sympa pour les autres et
notamment ceux de Serrano, Gamboa… sans oublier Bunuel).
Gaël Garcia Bernal est ici qualifié « d’acteur le plus
prometteur de sa génération » et incarne « la nouvelle
vague mexicaine » (là encore, pas de bol pour Diego Luna,
Salma Hayek ou Patricia Manterola… ils peuvent tout
simplement aller se rhabiller). Puis on continue avec cette
autre perle ; « Le Crime du Père Amaro » transforme
un sujet à fond social en un drame émouvant de personnes en
proie à de profonds dilemme ». Ce passage est décidément
mon préféré car il aligne les truismes et les expressions
vides de sens. Le scénariste ( ???) de ce making of
( ???) voulait certainement parler de ce qui fait la
spécificité du drame, à savoir le dilemme, et pointer le
travail des acteurs et du réalisateur pour nous le faire
vivre. Une phrase sans forfanterie aurait suffi. Mais
non ! Le documentaire en fait des tonnes pour terminer
par un « ce film est appelé à devenir un classique ».
Hé bien… ça n’est pas l’humilité qui les étouffe !!! On
ressort de ce bonus, sonné par tant d’immodération et de
grandiloquence sans toutefois avoir touché du doigt (encore
une fois) le véritable questionnement que le film
apporte ! Je vous passe le travail formidable de
producteurs de talents (dont on n’aura au moins la chance
d’apercevoir quelques secondes les photos), les qualités
exceptionnelles du réalisateur (invisible) et le jeu
extraordinaire d’autres acteurs et personnalités présentes
dans le film (muets pour l’occasion). Un beau ratage qui en
dit trop ou pas assez sur l’état d’esprit et les craintes des
intervenants. Pour éviter les critiques, on va se la jouer
évasif et triomphant. Mauvais calcul !
Les bandes-annonces (3’35 VOST ?)
Les 2 bande-annonces présentes, magnifiquement encodées, vous
en apprendront plus sur « Le Crime du Père Amaro » que ce
prétendu making of. Un comble !!! Elles sont
remarquablement bien montées et assez habilement sonorisées
pour créer un impact autour du film. Pourquoi les avoir
cachées alors ??? C’est bien la question !!!
Peut-être parce qu’elles en montrent trop !!! Et c’est
bien le problème. Après avoir vu la bande-annonce, le
scénario n’aura (quasiment) plus aucun secret. Vous aurez le
choix entre la bande-annonce et la bande-annonce
internationale. Préférez celle internationale. Au moins, vous
n’entendrez pas parler anglais !!! A voir !
Les filmographies et les interviews (VOST)
C’est fixe, c’est court, pas très bien agencé et ça se nomme
filmographies sélectives. Cette section n’aura pour seul et
unique but que de vous donner accès aux interviews (l’un des
deux bonus cachés) du réalisateur et de ses deux
principaux acteurs. Pas la peine de s’appesantir sur le
sujet, vous n’apprendrez ici rien de fondamentalement
intéressant si ce n’est que le réalisateur a tenu à aborder
des thèmes universels à travers une modernisation du roman de
José Maria Eça de Queiros. Et que Gaël Garcia Bernal a eu
toute latitude pour s’approprier le film. Quant à Ana Claudia
Talancon, elle affirme avec un aplomb qui force le respect
que l’univers décrit est purement et simplement
interchangeable. « Il aurait pu s’agir d’un médecin, d’un
avocat, d’un professeur, ça n’aurait rien changé…
« … ben voyons !!! Belle tentative de noyer le
poisson et d’étouffer dans l’oeuf le côté polémique du
sujet… mais il faudrait voir à assumer Miss Talancon.
Pourtant, à son insu et par cette affirmation grotesque, elle
nous révèle un élément crucial qui a parasité l’oeuvre.
L’absence de particularisme en termes de traitement qui s’est
attaché à transposer une banale histoire de romance troublée
dans le milieu ecclésiastique. D’où cette absence de finesse
qui gomme les spécificités internes à cette communauté
religieuse. A décoder !
La galerie d’affiches
Au nombre de 6, elles représentent les différentes affiches
qui ont accompagné la sortie du film. Certaines sont plus
réussies que d’autres ; Notamment celles où le couple ne
se livre pas à une exhibition ostentatoire. Elles conservent
au film son voile de mystère et décrivent avec force d’éclat
et de symbolisme le passionnant questionnement auquel invite
le film. A ce titre, l’affiche française est l’une des plus
réussies puisqu’elle voit se frôler Amélia et le Père Amaro
dans une sensualité indifférente. C’est très bien vu !
Quelques explications et la présence d’une musique aurait
renforcé l’intérêt de cette section. Mais ne boudons pas ici
le plaisir que l’éditeur nous fait.
Le commentaire audio de Carlos Carrera et Gaël Garcia
Bernal (VOST)
On en attend beaucoup ! Peut-être trop car on espère
enfin que Carrera et Garcia Bernal vont s’exprimer librement
sur le ou les partis pris du film. Hé bien ce ne sera pas
encore pour cette fois ! Au lieu d’une véritable analyse
sur les motivations du personnage, les choix du cadrage, les
pistes narratives, réalisateur et comédien se livrent à un
pitoyable exercice de langue de bois (ou de justification
c’est selon !). « La croix sur le bord de la
route… .Pourquoi tu l’as mise là ?… Pour rien, c’est
juste une croix.. » D’accord et bien on va peut-être s’en
tenir là !!! Quelques anecdotes relatives aux
apparitions de gens connus viendront émailler ce commentaire
somme toute navrant et notoirement inconsistant. Cependant,
une révélation majeure retiendra toute votre attention.
Imaginez-vous que scénario et dialogues ont été bouclés en 2
semaines. Ce qui explique la superficialité d’une réalisation
qui cache la minceur d’un scénario limite anorexique. « Le
Crime du Père Amaro » a toutefois eu la chance de partir d’un
concept choc. Opportunité qu’a eu en son temps, une autre
fresque à épisodes, adaptation d’un roman polémique, devenue
célèbre à travers le monde sous le titre des « Oiseaux se
cachent pour mourir ». A se demander si « Le Crime du Père
Amaro » n’est finalement pas l’oeuvre d’un fan dont le seul
intérêt eut été de se faire remarquer. Le « ce n’est qu’un
film » lâché par Carrera à propos du « Crime du Père
Amaro » en dit long… là encore, à décoder !!!
Il est rare voire anecdotique de prendre l’éditeur en défaut
sur la qualité de ses éditions. Le soin extrême apporté en
termes de couleurs, de piqué, de contrastes caractérise
l’écrasante majorité de ses productions. Il faut ici rappeler
une nouvelle fois que Columbia (et Warner) on été à l’origine
du DVD et demeurent ses adeptes les plus fervents. « Le Crime
du Père Amaro » est une nouvelle fois l’occasion d’admirer le
grand professionnalisme de l’éditeur qui livre ici une copie
lumineuse, exempte de défauts.
Quelques ciels granuleux et rares points blancs tenteront un
passage en force. Mais il faudra vous approcher de l’écran
pour les percevoir tant la compression est éblouissante de
détails et de précision. Ce détail participe à la couleur du
film qui prend ici des accents hollywoodiens : ciel
enflammés, travelings et zooms incessants… .Quels que soient
les choix créatifs de l’oeuvre, l’image suit sans trahir à
aucun moment un quelconque retravail, affadissement ou une
recomposition.
Entre 2 plans aseptisés viennent heureusement s’intercaler
des scènes intimistes. Là encore, l’image retranscrit
parfaitement l’atmosphère et s’adapte religieusement au
découpage plus nuancé. La scène du confessionnal est un des
exemples frappants puisqu’elle fait montre d’un subtil jeu
de lumière éclairant les visages tout en masquant les
regards. Carrera joue à ces trop rares instants sur le
registre de la sensualité et de l’interdit, apportant
profondeur et intensité à l’échange. Cet interdit court le
long des corps d’Amaro et d’Amélia pour venir mourir en une
demi-pause marqué par l’interposition d’un voile translucide
(celui de la chasteté ?).
Le DVD livre sans pudeur les deux atmosphères (hollywoodienne
et intimiste) sans pour une fois se désolidariser ni de l’une
ni de l’autre. La conséquence logique de cette attitude
ouverte est la très grande réussite technique de cette
édition !
Le son est une autre des prouesses de ce DVD puisqu’il offre
au « Crime du Père Amaro » à nouveau profondeur et
intensité ! L’amplitude accordée à la très belle
composition de Rosino Serrano rattrape (à plus d’un
titres !) les errements scénaristiques de l’histoire.
Elle vient à point nommé souligner (pour ne pas dire résumer)
le drame qui se déroule sous nos yeux. (cf. le Père Amaro près
de la camionnette attendant Amélia).
Les basses fortement sollicitées ne viendront pas chercher à
tout prix les larmes jusque dans vos entrailles mais bien
attirer l’attention sur l’ambiguïté malsaine de chacun des
personnages. Une manière de se détacher et de faire réfléchir
le spectateur sur le sens de ce qui se passe à l’écran.
Autrement dit, la musique évite le piège du mélo !
L’image tombe en plein dedans !!!
La VF, mixée 2 tons au-dessus de la VO, sacrifiera à la
délicatesse de cette bande-son sans pour autant en trahir
l’esprit. Néanmoins, le doublage irritant de voix surjouée
vous mettra très vite au supplice. Et vous choisirez tout
naturellement la VOST (la vraie, celle en espagnol !!!)
parfaitement dynamique et enveloppante. Le sous-titrage est
une fois de plus laissé à la libre appréciation du
dévédénaute. Une parti-pris trop rare à véritablement
saluer !!!
Mes frères et soeurs, excellente projection, bon
DVD !