Réalisé par Steven Spielberg
Avec
Morgan Freeman, Nigel Hawthorne et Anthony Hopkins
Édité par DreamWorks France
« Amistad » est sûrement le film de Spielberg le plus sous-
estimé. Ereinté par la critique lors de sa sortie, il se paya
un bide monumental, ce qui ne manqua pas de faire grincer les
dents des dirigeants de la Dreamworks SKG qui comptaient sur
un nouveau succès du maître pour asseoir leur studio au coté
des grandes Majors (succès qui viendra deux mois après avec
Deep Impact).
Après le souvenir éprouvant de La Liste de Schindler, les
critiques se sont demandés ce qui était arrivé au wonderkid,
pour avoir pondu un film aussi long, didactique et rébarbatif
(a t-on dit à l’époque).
Aujourd’hui, beaucoup révisent leur copie, et même si ce film
est plombé par quelques longueurs, il faut avouer qu’il
possède une force peu commune pour un produit hollywoodien.
Comment oublier la traversée de l’Atlantique à bord du Tecora,
ou la mutinerie du début, il y a dans ce film des images qui
vous hantent à jamais. On a souvent glosé sur les 25 premières
minutes du Soldat Ryan,
mais l’introduction d’Amistad, bien que « muette », est très
riche au niveau cinématographique et se suffirait presque à
elle-même (ce qui ne manquera pas de nous rappeler
l’ébouriffant prologue des « Aventuriers de l’arche perdue »).
L’histoire, vraie, de ce groupe d’esclave mutinés, capturé par
un navire américain au large de la nouvelle Angleterre,
défraya la chronique en 1815, puis tomba dans l’oubli. Sous
l’impulsion de la productrice Debbie Allen (la prof de danse
de « Fame ») Spielberg s’attela à la réalisation sitôt
Le Monde perdu : Jurassic Park mit en boite.
Du jeu inspiré de Djimon Hounsou (qui porte presque le film
sur ses épaules) a celui tout en finesse de Morgan Freeman
(lorsqu’il découvre les chaîne à bord de l‘« Amistad », il vous
transmet son angoisse) l’interprétation est sans faille.
Spielberg y trouvera un véhicule idéal pour ses thèmes favoris
que sont les relations père fils (ici transformées, on y parle
beaucoup des relations ancetres-descendance), de la
transmission de la mémoire (par les histoires qu’on y raconte
de façon orale, écrite avec la bible, ou filmique, le film en
étant le dernier témoignage) et de la communication entre les
être (Cinque n’est il pas un nouvel « E.T. » parachuté en
terre inconnue ?).
En revanche, en atténuant le fait que les américains se
livraient aussi a l’esclavage, Spielberg perd la force de sa
conclusion : Cette affaire anodine qui divisa le pays, trouva
un terme dans la guerre de Sécession, un grand grand pays
comme les USA devra se livrer à une révolution pour assurer
la liberté de tous.
Malgré quelques faiblesses, « Amistad » restera un témoignage
poignant sur l’esclavage, un film essentiel.
La jaquette, très sobre, reprend l’affiche du film, le recto raconte l’histoire dans ses grandes lignes, design sobre. Un feuillet (plutôt qu’un livret) d’information avec le chapitrage, un disque sérigraphié au ton très rouges, de même que les pages du menu qui contraste avec la photographie hivernale de Janusz Kaminski. Menu fixe et muet, à l’exception de la page principal baignée par la musique douce de John Williams.
On était habitué à plus somptueux avec les Spielberg, plein de
bonus, des super making of, des scènes coupées, du collector
quoi…
Là ce n’est pas le cas ; un livret avec des notes de
production, une bande-annonce, un making of de 25 minutes,
mais… pas un sous-titre ! On assiste à un retour en arrière
des éditions DVD où aucun suppléments n’était traduit.
Merci Dreamworks.
Une image sublime, la lumière du film est parfaitement restituée, pas un défaut de compression à signaler.
De très bonnes ambiances, enveloppantes à souhait. Les trois versions du film sont au même niveau, sauf lors de la première partie où la version italienne se montre légèrement plus détaillée.