Réalisé par Jean Renoir
Avec
Jean Gabin, Julien Carette et Erich von Stroheim
Édité par H2F
Pendant la Première Guerre mondiale, des officiers français,
prisonniers en Allemagne, se lient d’amitié.
En 1937, Jean Renoir signait avec « La grande illusion » un des
plus beaux films pacifistes de tous les temps. Il y démontrait
que ce qui oppose les hommes n’est pas tant leur patrie
d’origine, que leur milieu social. Ainsi De Boieldieu (Pierre
Fresnay) n’est jamais aussi proche de Maréchal (Jean Gabin) -
avec qui il partage sa chambrée pendant plus de dix-huit mois -
que de Von Rauffenstein (Eric Von Stroheim) son homologue
allemand, qu’il croise à quelques occasions. En démontrant
que rien ne différencie un mécano allemand d’un mécano
français, Renoir nous fait aisément adhérer à son point de
vue : le patriotisme n’est qu’une illusion politique, une
guerre ne s’explique pas par l’opposition des peuples, mais
par les désaccords de leurs dirigeants.
L’autre illusion du film est celle qui concerne les officiers
français : leur amitié est imposée par la guerre, mais une
fois celle-ci terminée il est peu probable qu’ils resteront
en contact. Un film sublime à voir et à revoir.
Tout d’abord, il y a une jaquette austère aux couleurs
maladives (noir et jaune) labellisée de la collection « Les
Grands classiques ». De plus, à l’intérieur du boîtier, pas
de feuillet récapitulatif des chapitres.
Le menu musical, dans l’esprit du générique, est illustré par
des extrais du film. Le chapitrage est de même conception.
En revanche, les suppléments se consultent dans un silence
de mort… et sur fond de montage-photo. A signaler sur les
filmographies aucun icône ne permet de revenir au menu, il
faut attendre la fin du défilement.
Le minimum ou presque : des filmographies conséquentes des principaux acteurs et du réalisateur ; des notes de production très intéressantes, surtout sur les rapports Renoir/Von Stroheim. Hélas aucun sous-titre, sauf sur les scènes en allemand. Malgré le soin apporté a la restauration, les dialogues sont parfois inintelligibles et le sous-titrage peut se révéler de bon alois. De toute façon, à qualité sonore parfaite, n’y a t’il pas des sourds et des malentendants en France ?
Un très beau travail de restauration ; une image bien définie, certaines scènes d’extérieur bénéficient d’un piqué incroyable pour un film de cet âge. On peut toutefois remarquer des sautes d’image lors de deux plans avec Von Stroheim ; les ravages de la pellicule apparaissent lors des fondus enchaînés, mais c’est la meilleure version du film que l’on ait vue depuis longtemps. A noter tout de même une compression difficile sur l’uniforme sombre de Jean Gabin, et un voile numérique parasite certains panoramiques.
Coté son, une restauration elle aussi soignée ; plus de souffle ni de craquements sonores, mais des dialogues un peu étouffés (1937 tout de même !). Certaines répliques, surtout celles avec un accent allemand, sont difficiles à saisir. Enfin, on rémarque une désynchronisation de l’image et du son (elle dure vingt secondes) au chapitre 3.