Réalisé par Jean Becker
Avec
Jacques Villeret, Jacques Gamblin et André Dussollier
Édité par H2F
La quête du bonheur comme art de vivre…
Jean Becker est un cinéaste qui aime profondément les gens
simples et bons… Il éprouve souvent le besoin de fuir Paris
et son industrie cinématographique parfois un peu trop
nombriliste et terne… Cela on le sait depuis
L’Été meurtrier, Elisa et son dernier film,
Un Crime au Paradis.
Becker aime ancrer ses histoires au coeur des provinces
françaises. Cela faisait des années qu’il voulait adapter ce
roman homonyme de Georges Montforez, un livre écrit en 1958 et
apparemment inadaptable au cinéma si l’on en croit les
nombreux refus des producteurs contactés… Pourtant en 1998,
Jean Becker et son compère Sébastien Japrisot - l’auteur
scénariste de L’Été meurtrier - se lancent dans cette
belle aventure…
Les choses simples et pures sont souvent difficiles à
raconter. Quelqu’un saurait-il d’ailleurs vous expliquer en
trois lignes ce que sont le bonheur et la plénitude ? Le mieux
est de se laisser emporter par le charme indéniable de ce long
métrage dont l’action se situe dans la Région Rhône-Alpes
juste après la Première guerre mondiale.
Quatre amis - Jacques Gamblin, Jacques Villeret, André
Dussollier, Michel Serrault - vont se retrouver dans cette
verte campagne, près de ce marais, pour célébrer et partager
les joies simples de la vie : pêcher la grenouille, écouter
du jazz, chasser les escargots, boire quelques délicieux
Pomerol, jouer avec les enfants… ne pas compter son temps…
simplement vivre …
Une oeuvre d’utilité publique pourrait-on dire… salvatrice
et revigorante en tout cas. A déguster sans modération comme
un grand cru classé.
Commençons par l’objet lui-même. Son aspect extérieur ne
diffère pas tellement de la précédente édition, mais il est à
présent, à juste titre, estampillé collector. En effet, Film
Office a agrémenté cette nouvelle sortie de nombreux bonus,
d’une piste audio supplémentaire en DTS, de menus animés et
musicaux ainsi que d’un reliftage de l’image.
28 chapitres découpent le film, c’est l’occasion de repérer
facilement l’une des nombreuses scènes savoureuses de ce long
métrage. Une bien belle édition qui donne toutes ses lettres
de noblesse à ce joli film.
Le making of proposé est avant tout une longue
interview de Jean Becker… Pendant environ vingt-trois
minutes, le réalisateur nous parle de son film, des acteurs,
de la vie avec une telle gentillesse et une telle simplicité
que cela le rend extrêmement touchant…
Ensuite nous avons onze scènes au choix, toutes
commentées par Jean Becker lui-même. Une nouvelle fois, on
écoute avec un plaisir et un intérêt certain ce qu’il dit de
son oeuvre. Ne manquez pas le passage où il évoque la scène
d’Eric Cantona…
Une scène coupée assez drôle nous est également
offerte. On y découvre un André Dussollier aussi léger et
amusant que dans le film…
Les filmographies des principaux membres du casting sont plus
ou moins complètes. On est étonné de constater que le plus
gros succès de Jean Becker, à savoir L’Été meurtrier, ne
soit pas mentionné… ainsi la filmographie du réalisateur
fait un bond de 1969 à 1994…
Enfin, pour terminer ce beau travail d’agrémentation, vous
pourrez visionner la bande-annonce de
Un Crime au Paradis, celle d’Elisa, et bien sûr
celle de « Les enfants du marais ».
L’image, légèrement retouchée pour la sortie de cette édition collector est époustouflante de beauté. Il n’y a rien à dire, c’est un délice… d’autant plus que Becker nous offre des plans magnifiques… Ce disque pourrait aisément servir de démonstration visuelle.
La piste DD 5.1 est dynamique et surtout très claire au niveau
des dialogues.
Un des grands apports de cette édition collector provient d’un
nouveau mixage en DTS : plus puissante que son homologue DD
5.1, cette nouvelle piste est d’une précision chirurgicale.
Même si l’ensemble du son provient de l’enceinte centrale, les
autres voies, notamment arrière et latérales savent se faire
entendre lors des scènes bucoliques. Le bruit des oiseaux et
du vent enchantera votre salon…
Voici la preuve que le DTS peut aussi se mettre totalement au
service de films à moindres effets sonores.