Stan Lee : Mutants, Monstres & Marvel (2002) : le test complet du DVD

On l’appelle « The Man ». Depuis plus d’un demi-siècle, il a donné vie ou regeneré des centaines de supér-héros (de Spider- Man aux Fantastic Four, en passant par Daredevil et Silver Surfer), a transformé la Marvel Comics en une multinationale de la pop-culture, et maintenant il accompagne la transition de ses personnages vers le grand écran.

Stan Lee est l’image même du mythe du « self-made man » : une boule d’énergie et autocélébration, avec une tendance facile à la pédagogie arrogante. Avec ses atouts et ses défauts, est par définition « bigger than life ». Et avec ses collaborations parfois conflictuelles avec de nombreux dessinateurs, il a donné une image (dessinée et avec les bulles) aux rêves de dizaines de millions de personnes.

Mais celle-ci est juste la première partie de l’histoire de « Stan Lee - Mutants, Monstres & Marvel ». La deuxième est liée à la figure de son intervieweur : le cinéaste indépendant (et culte) Kevin Smith, et sa passion dévorante pour les comics. Ce double documentaire ne pourrait pas exister sans son émotion contagieuse. Même si le ton s’adresse principalement aux fans convertis de Marvel et DC, l’enthousiasme du programme ne laissera personne indifférent.

A voir en compagnie de l’excellent documentaire d’Arte De Superman à Spiderman - L’aventure des super héros, qui donne une clé de lecture complémentaire.

Pop quiz : qui sort en même temps dans les salles françaises le film aux 400 et quelque millions de dollars de recettes aux US, et en vidéo la rencontre avec le créateur à l’origine de tout ?

Pas étrangère aux coups médiatiques, Columbia ramasse le beurre et l’argent du beurre avec ce double documentaire - un peu opportuniste mais passionnant - sur la rencontre entre Stan Lee de Marvel Comics et le cinéaste indépendant Kevin Smith.

Packaging et contenus sont conformes à la recette Columbia, avec contenus et navigation très ergonomiques. Si les bonus sont cette fois-ci un peu justes, les deux bonus cachés du DVD font office de compensation.

Le clou du DVD est son double programme sur la personne de Stan Lee - et accessoirement sur la figure de Kevin Smith. Les bonus font donc plutôt office de remplissage. En d’autres termes, cette section est la plus faible de la galette.

Dans les coulisses (1’57” - VOST) est une mini- featurette sans mérite ni reproche sur le tournage, qui permet juste de découvrir que les personnes derrière et devant la caméra sont vraiment des mordus de comics.

Entretien avec la femme de Stan Lee (7’37” - VOST). Cette rencontre - à usage interne pour les fans - est… comment dire… l’un des moments kitsch du DVD. Imaginez une californian girl - sans doute cheerleader à son temps - en train de garder une posture BCBG, et ensuite s’éclater dans la glorification de Les Glandeurs de Kevin Smith. Il faut le voir pour y croire.

Le film inédit des Fantastic Four (0’45” - VOST) est dans un sens la grande escroquerie du DVD. Stan Lee parle du film invisible (The Fantastic Four, de Oleg Sassone, 1994) jamais distribué en salle ou en vidéo, car son seul but était de garder les droits des personnages. Evidemment, les financiers avaient oublié de mentionner le détail de son inexploitabilité à l’équipe de tournage. Bien, on va donc pouvoir voir le film maudit … Et ben non ! Le seul contenu est la causette de Stan Lee, et ensuite on revient sur la page des bonus. Remboursez !!

God Woke, le poème inédit de Stan Lee (VO), ou alors, l’autocélébration à son nirvana. Stan Lee récite un poème composé pour une soirée Marvel au Carnegie Hall dans les années ‘70. Uniquement pour les fans anglophones, car le clip audio n’est pas sous-titré. Les touches principales de la télécommande sont inactif ici, vous êtes prévenus..

On peut ranger dans la même catégorie auto-célébrative des extraits des films en super-8 (3’08”) réalisés par Stan Lee (!). Sans commentaire…

Pour finir avec la partie officielle du disque, on peut accéder à deux biographies très complètes de Stan Lee et Kevin Smith, et à la bande-annonce de Spider-Man, en 16/9, VOST et 5.1.

Deux bonus cachés - qui se trouvent dans la partie des Biographies - complètent le tout. Sur la dernière page de chaque bio, il suffit de cliquer à droite, ce qui fera apparaître une flèche invisible.
Le bonus caché chez Stan Lee donne accès à une courte réponse (1’37” - VOST) sur les « no-prize » Marvel, que tout véritable fan de Marvel devrait connaître. Le bonus chez Kevin Smith est une causette post-interview (1’37” - VOST) entre les deux acolytes.

Vidéo lumineuse (et - une fois n’est pas coutume - en 16/9 et 1.77), définition au top, image hyper-stable et couleurs étincelantes. Un encodage de grande qualité.

Une seule piste audio sur le disque (mais en contrepartie, une multitude de sous-titres), la piste anglaise d’origine en 2.0. Le disque passe bien le test, avec un timbre clair et un bon équilibre entre les voix et la musique.

A noter que la B.A de « Spider-Man » est en 5.1, même si ce dernier ne donne pas l’impression d’avoir été optimisé en labo.