Réalisé par David Lean
Avec
Peter O'Toole, Alec Guinness et Anthony Quinn
Édité par Sony Pictures
Le destin hors du commun de l’officier britannique T.E.
Lawrence, qui mena la révolte arabe contre l’oppresseur turc
au cours de la Première Guerre mondiale. Un film presque
inclassifiable qui se situe entre action et psychologie, et
qui, pour une durée de plus de 3 heures, ne vous permet pas de
vous ennuyer malgré son âge (1962).
Il a fallu plus de deux ans de travail de détective et
d’archéologue au producteur Robert A. Harris, a qui l’on doit
la restauration du « Napoléon » d’Abel Gance pour reconstituer
la première version 70 mm intégrale de « Lawrence d’Arabie »,
voulue par David Lean mais raccourcie pour diverses causes.
Les paysages et traversées du désert sont merveilleuses et le
personnage de Lawrence superbement bien joué par Peter
O’Toole. A noter la présence de Omar Sharif (mais oui, vous
savez, « le dada, c’est sa grande passion! ») dans le rôle du
shérif Ali qui lui va à merveille. Un film sans défaut, qui ne
vous aidera pas à comprendre le personnage très complexe de
Lawrence, mais au moins à passer un très bon moment en sa
compagnie.
Ce film mérite amplement son trophée de Meilleur Packacking
obtenu à la « Nuit du DVD » à Cannes en 2000. Que dire sinon
qu’on n’a jamais vu un aussi beau coffret que celui de
« Lawrence d’Arabie ». Un premier boîtier, en carton avec un
rectangle au milieu de sa face avant pour faire apparaître les
yeux mystérieux de Lawrence, contient le coffret qui d’abord
s’ouvre en deux parties pour nous montrer des affiches
d’époque du film, puis en 4 pour nous proposer de gauche à
droite, un livret intéressant sur l’histoire et le tournage de
Lawrence, le disque de la première partie du film, le disque
de la seconde partie du film et des bonus, et… un rond en
plastique transparent (qui vous servira au pire à jouer au
frisbee) où il est fièrement marqué : « Insérez ici le 3ème DVD
du supplément DVDvision ». Autant le dire, ça fout un coup, et
surtout, un trou ! On espère que les futures éditions
offriront le 3ème DVD en standard.
(note : nous avons tenu compte de ce dernier disque dans
cette critique).
Le fond du packaging, à l’arrière des autres éléments, est un
gros plan du désert dans toute sa splendeur. Détail amusant,
pour peu qu’on remette les disques dans le bon sens, la
sérigraphie est synchro avec l’image de fond! Sympa ! A noter
que le film est codé sur deux disques, mais Columbia a eu la
bonne idée de faire figurer la coupure pendant l’entracte
originale du film.
Les menus sont tous géniaux, animés, musicalisés et
transitionnés. Un seul regret au passage : que les plans
écartés en 1962 aient été supprimés avant le doublage du film,
ce qui signifie que la VF passe logiquement en VOST, lors de
ces scènes (personne n’y est pour rien).
Ce qui plait avec les suppléments de « Lawrence d’Arabie »,
c’est que tout est dans l’ordre, tout est utile, tout est
sous-titré et rien n’est oublié. Le Making of (1h
environ), chapitré, et réalisé par le grand Laurent Bouzereau,
est un modèle du genre. On y apprend énormément de choses, et
il est rempli d’anecdotes, d’explications, d’interviews, etc..
Celui-ci remplace aisément un commentaire audio.
Sous le nom de Voyage en compagnie de Lawrence, se
trouve une partie très intéressante qui sous forme de textes
et des photos d’époque, nous présente le long voyage de
Lawrence en Arabie et les événements auxquels il a participé,
et ce qu’il s’est passé dans chaque ville qu’il a traversé !
Cette partie contribue à compléter et éclaircir quelques
passages du film.
Vient ensuite une bande-annonce très jolie, mais qui dure une
éternité ! 4 minutes, on dirait un court métrage ! Avec
Entretien avec Steven Spielberg, on découvre ce que
pense ce réalisateur du film. Peu intéressant mais
sympathique : il dévoile la première séance de Steven lycéen,
et son adoration pour le désert ainsi que sa fascination pour
Sir David Lean.
Reportages d’époque vient ensuite, avec 4 vidéos de 3
min en moyenne chacun ; ce sont des ancêtres du making of
actuel, qui ressemblent plus aux featurettes courantes,
qu’autre chose.
Sous le simple nom Galerie des affiches on découvre des
informations intéressantes sur la promotion du film en
Amérique et en Europe. Notamment, il présente les différentes
affiches (tantôt mettant en avant l’action, tantôt le côté
psychologique ou mystérieux du film). Ce documentaire (de 4
min environ) nous dévoile aussi des infos sur les différentes
versions et ressorties. On finira avec les nombreuses
filmographies et les contenus DVD-Rom (galeries de photos,
bibliographie de Lawrence, etc.), tous en anglais, mais avec
des documents inédits.
La pièce de résistance du 3ème DVD est le documentaire « In
Love with the Desert » (83 min, VOST), qui offre une
exceptionnelle revisitation des lieux parcourus par Lawrence
d’abord, et par David Lean ensuite. Ce document mérite à lui
seul l’achat du disque supplémentaire. Celui-ci contient aussi
des Carnets de voyage, qui complètent ce long périple
autour d’une oeuvre immortelle du cinéma, et du coffret DVD
qui transmet admirablement ses vestiges.
Que dire de plus, sinon que les autres DVD palissent en face
de « Lawrence d’Arabie » ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’image de « Lawrence d’Arabie » - qui date quand même de 1962 - n’a pas pris une ride. Fidèle à ce qu’on a pu voir à la restauration en 1989. Il reste tout de même quelques lignes verticales dans les larges plans du désert, qui sont à notre avis un reliquat d’époque (vu dans quelles conditions tout ceci a été filmé!). La définition est parfaite et présente « Lawrence d’Arabie » comme vous ne l’avez jamais vu.
L’originalité de ce film, c’est qu’au début, à l’entracte, et au générique de fin, David Lean a décidé de passer le thème musical sur fond noir dans son intégralité. Effet garanti, on est tout de suite dans l’ambiance grâce à une très bonne gestion de la musique et des effets sonores en général par l’ensemble des différents canaux. Les basses ne restent pas au repos pendant les attaques et la centrale prend très bien le relais pendant les longs dialogues. La VF diffère un peu avec la VO au niveau de la dynamique générale, ce qui n’affecte pas beaucoup la vision du chef d’oeuvre.