Amen. (2002) : le test complet du DVD

Réalisé par Costa-Gavras
Avec Ulrich Tukur, Mathieu Kassovitz et Ulrich Mühe

Édité par Pathé

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Le 26/01/2003
Critique

Le lieutenant Kurt Gerstein (Ulrich Tukur), médecin, a passé quelque temps en prison pour avoir affiché son opposition au régime nazi. Avec le soutien de son père, il a cependant été incorporé dans les Waffen SS, en qualité de spécialiste de la désinfection des casernes. Au cours d’une mission en Pologne, il découvre avec horreur l’extermination des Juifs, à l’aide d’un des produits de désinfection qu’il a fait fabriquer. Pour alerter l’opinion internationale, il demande à l’ambassade de Suède une réaction officielle. En vain.

Il alerte alors le nonce du Vatican à Berlin, qui l’éconduit. Mais, Riccardo Fontana (Mathieu Kassovitz), jeune jésuite détaché à la nonciature, promet d’exhorter le Pape à dénoncer le génocide. Mais n’y parviendra pas, même avec le témoignage de Kurt. Riccardo, étoile jaune sur la soutane, embarque alors dans un convoi de 1.000 déportés juifs romains ; son habit lui épargne la mort : il est affecté aux fours crématoires.

Kurt rejoint les troupes françaises auxquelles il remet un dossier contenant des preuves formelles de l’existence des camps d’extermination et des statistiques mesurant leur efficacité. Malgré cela, il sera incarcéré avec un lourd dossier d’accusation, jusqu’à ce qu’il soit retrouvé pendu dans sa cellule…

Le récit, un peu lent parfois, est sobre (rien n’est montré des atrocités des camps), scandé par le passages des trains, pleins à l’aller, vides au retour, et par une belle musique originale, de facture classique, d’Armand Amar.

Après Z (1979) « L’aveu  » (1970) et « État de siège » (1973), Costa-Gavras signe là un autre « film réquisitoire » dont il s’est fait une spécialité.

Présentation - 4,0 / 5

Bonne qualité de l’image et du son. Suppléments généreux (dont deux passionnants) sur le deuxième DVD.

Le choix des options du menu principal n’est pas évident : difficile, au premier contact, de savoir où la touche « entrée » de votre télécommande va vous conduire !

Découpage en 25 chapitres (sur 7 pages), repérés par des vignettes animées en noir et blanc et des intitulés.

Pour le film, choix entre deux versions audio (version originale en anglais et version doublée en français) toutes deux au format Dolby Digital 5.1. On ne peut pas changer de version audio ou de sous-titres à la volée.

Les sous-titres français sont, fâcheusement, imposés (Toutefois, si vous avez un lecteur Philips DVD 957, la recette détaillée dans la rubrique Généralités de la critique du film Bad Luck ! vous permettra de vous en débarasser).

Bonus - 4,5 / 5

Les suppléments sont en version originale sous-titrée ou commentés et traduits simultanément en français, sauf les extraits de scènes du « Making of ».

DVD 1 :

Commentaires du réalisateur et du scénariste (Jean- Claude Grumberg, également auteur du scénario du Le Dernier métro de François Truffaut), en français, axés le plus souvent sur le rappel de faits historiques.

Bande-annonce en anglais, sans sous-titres ; cette absence n’est guère gênante vu la rareté des dialogues, et une bande-annonce en français.

DVD 2 :

Une remarque préliminaire sur le temps d’accès au menu principal des bonus : 70 secondes, pas une de moins ; c’est bien long, en dépit de la qualité du fond musical !

Biographies succinctes de Costa-Gavras, Jean-Claude Grumberg, Armand Amar (dont on nous dit qu’il a composé plus de 50 pièces pour des chorégraphies contemporaines), Mathieu Kassovitz, Ulrich Tukur, Ulrich Mühe, Michel Duchaussoy, Ion Caramitru et Marcel Iures (interprète de Pie XII).

Making of (4/3, VOST, 35’, et non 45’ comme indiqué sur la jaquette !) : scènes de tournage (en Roumanie, à partir de janvier 2001), interviews de Ulrich Tukur (en anglais) et de Mathieu Kassovitz et Jean-Claude Grumberg (en français) ; les extraits de scènes sont présentés en anglais, sans sous- titres.

Reportages :
1. de Kurt Gerstein à Ulrich Tukur (4/3, VOST, 16’55”) : le personnage principal du film, le lieutenant des Waffen SS, nous est présenté de manière émouvante par son interprète : photos de famille, enregistrement de sa voix…
2. interview de Mathieu Kassovitz (4/3, VOST, 7’51”) reprenant, malencontreusement, une séquence déjà utilisée dans le « Making of ».
3. Témoignage chrétien : reproduction du dossier publié par l’hebdomadaire le 23 février 2002, à l’occasion de la sortie du film. Présenté sous forme de déroulants (pendant 22’) le dossier contient des déclarations et témoignages à charge et à décharge, dont l’appréciation, portée par l’historien François Bédarida, du message de Noël 1942 de Pie XII, retransmis dans le film : « la formulation en est si enveloppée que, mis à part les dirigeants hitlériens, qui ont immédiatement décodé le message et fait savoir leur mécontentement, le sens et la portée du texte ont échappé à l’immense majorité ». Il faudra attendre l’ouverture des archives du Vatican, en 2005, pour connaître les raisons qui l’ont poussé à une telle réserve.
4. Pie XII, les Juifs et les nazis (4/3, 58’41”) Ce remarquable documentaire de la BBC (commenté en français avec traduction simultanée des interviews) s’ouvre sur la fumée blanche qui annonce l’élection de Pie XII, 6 mois seulement avant que la guerre n’éclate. Dans leurs déclarations, les témoins de cette époque confirment que le Vatican était parfaitement informé, par les nonciatures des pays d’Europe centrale, des exactions commises par les forces hitlériennes contre l’église catholique, notamment en Pologne, et de l’extermination systématique des Juifs, hommes, femmes et enfants.

Effets spéciaux : rien ou presque derrière ce titre alléchant, si ce n’est quatre courtes séquences muettes, sur fond musical et sans aucun commentaire ; le train (1’40”), les camps (45”), intérieurs voitures (1’42”) et le Vatican (1’57”).

Image - 4,0 / 5

L’image du film est remarquable avec un soin particulier porté à l’étalonnage des couleurs, opposant les tons chauds des scènes (prétendument) tournées au Vatican à la froideur glacée des autres scènes.

Il faut toutefois fustiger la mauvaise qualité de reproduction de certains des extraits du dossier de Témoignage chrétien.

Son - 4,5 / 5

Le son est clair avec beaucoup de relief, dans chacune des deux versions audio ; sa finesse valorise la musique originale.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic 36PG50F 16/9 82 cm
  • Philips 957
  • Panasonic 36PG50F
  • Enceintes frontales Energy XL-16B, arrières Sony SS-SR15, Caisson de graves Pioneer S-W150-S