ACTUALITÉ

Les clips de Mylène Farmer (3/4)

Par Stéphane Leblanc | Publié le
Les clips de Mylène Farmer (3/4)

Vous le savez peut-être maintenant, mais la rédaction de Dvdfr.com abrite une bête curieuse : un fan de Mylène Farmer !
Chantre de la liberté d’expression, Dvdfr.com se lache et accorde plusieurs pages pour la présentation et l’interprétation (très personnelle) des 28 clips composants les 2 DVD sortis récemment. Troisième partie



Troisième partie, de « Beyond My Control » à « Rêver » (live 96)
Articles précédents :
- le 21 mars
- le 22 mars
Article suivant :
- le 26 mars


Deuxième démêlé avec la censure pour ce nouveau clip, très sulfureux il faut bien l’admettre. Réelle volonté de choquer ou simple illustration du propos ? On ne le saura sans doute jamais. Le fait est que ce clip a tout pour se voir interdir d’antenne avant 22h30. Sang, sexe, violence… tout est cru, y compris la carcasse (de quoi ?) que les loups se partagent.
Voilà certainement le clip le plus difficile à appréhender. Le texte parle d’une infidélité, on voit bien Mylène surprendre son homme au lit avec une autre (il est même puni pour ça), mais alors, que fait Mylène sur ce bûcher ? Car dans le texte, si l’on comprend que l’adultère de l’autre a conduit Mylène à le punir (par la mort), elle reste présente et semble l’avoir pardonné car « c’est plus fort que toi ». Mais alors, encore une fois, pourquoi ce bûcher ? Est-elle punie à son tour pour son crime ? Mais dans ce cas, comment l’homme peut-il la voir sur ce bûcher ? J’ai bien une autre explication, mais accrochez-vous : Mylène et cet homme ne font qu’un. Dans l’album « L’autre… », si il y a bien un thème récurrent, c’est justement cet (cette) « autre » qui se cache à l’intérieur de Mylène et qui tente de percer pour avoir droit à la place qu’il croit mériter. Il se peut alors que cette deuxième personnalité entraîne Mylène sur des chemins qu’elle ne voulait pas découvrir et qu’elle décide de se débarrasser de ce double gênant. D’où la capacité à se voir elle-même victime et bourreau. Je vous avais dit de vous accrocher…
Et les loups dans tout ça ? Gardons un peu de mystère voulez-vous (je n’en sais rien…) ?

Mylène Farmer donne rarement dans la routine. Et quand elle décide de laisser une compilation sortir, elle ne fait ni comme les autres ni les choses à moitié.
« Dance Remixes » est, comme son nom l’indique habilement, une compilation certes, mais une compilation de remixes. Et pour lancer cette compilation, quoi de mieux qu’un single inédit. « Que mon coeur lâche » est née à cette occasion.
Mais un autre évènement de taille se préparait dans l’ombre au niveau de la réalisation du clip de ce morceau. En effet, entre temps, Laurent Boutonnat et Mylène Farmer ont fait un film : « Giorgino ». Un projet de très longue date pour Laurent qui a mis dans ce long métrage toute son énergie. Mais voilà, malgré les fans de Mylène, le film est un echec commercial et critique. Laurent est dégouté et aurait alors déclaré qu’il ne toucherait plus une caméra.
Mais alors ? Ce nouveau single qui sort ? Il suffit d’aller voir ailleurs…
C’est ainsi que commence la nouvelle ère visuelle Farmer. Pour essuyer les plâtres, rien moins que Luc Besson, fut choisi sollicité. Après une rencontre et une petite excursion au Pôle Nord sur le tournage d’Atlantis (un autre echec commercial), les deux nouveaux amis se mettent au travail. Le résultat, une petite perle d’humour et de couleurs qui démarquent sans aucun doute ce clip de toute la production passée. L’histoire est simple et s’appuie sur le thème du texte de la chanson, à savoir que l’amour n’est plus aussi accessible et spontané en ces temps où le SIDA fait les gros titres du 20 heures.
Et voilà notre ange roux en… Ange, Chargée par Dieu lui même d’aller voir ce que ces fous d’hommes ont fait de l’amour. Et ça n’a pas l’air d’être la joie. A son arrivée, elle ne voit que de pauvres gens délaissés ou qui se disputent, tandis que d’autres pénètrent dans un étrange lieu gardé par un mastodonte et dont l’entrée est signalée par un « Q ». Manifestement, le gorille refuse de la laisser entrer… trop pure ?
Usant alors de ces charmes et changeant au passage la couleur et la taille de sa tenue, elle entre dans cet univers où le plaisir semble permis entre les êtres malgré ces barrières en plastique. Elle découvre alors ici la nouvelle forme de l’amour. Un amour débridé, soit, mais protégé. Dieu lui-même n’en revient pas de voir son ange ainsi dévergondé. En tout cas, elle a pris son pied si l’on considère que le coeur qui éclate sous l’effet du plaisir est bien le sien.

Entre « Que mon coeur lâche » et « XXL », il aura fallu attendre 3 ans.
3 ans pendant lesquels Mylène s’est manifestement placée dans un cocon pour en ressortir transformée ou plutôt, comme elle le dit si bien elle même, anamorphosée. Et oui, les jeux de mots sont le nouveau cheval de bataille de Mylène. Là où mes textes pouvaient cacher UN sens, maintenant, il va falloir faire avec des textes à tiroirs, sujets à de nombreuses interprétations. L’anamorphose en question, dans un premier temps, ne signifie pas forcément une réelle transformation mais le fait de se voir autrement et de se fixer pourquoi pas sur cette image pour ne plus renvoyer que celle-là (rappelons au passge que l’anamorphose est un procédé optique qui permet grâce à un jeu de lentilles de faire tenir une image rectangulaire de cinéma dans une vignette plutôt carrée de la pellicule, d’où un image déformée si on ne projette pas cette image avec les lentilles adéquates). « XXL » est donc le premier apperçu de cette nouvelle vision. Et à bien y regarder, ma foi, c’est plutôt réussi ! « On a besoin d’amour, besoin d’un amour XXL », ça a au moins le mérite d’être clair. Et Mylène, en figure de proue de ce train de la vie aux passagers de tous âges et de toutes provenances, nous invite à la rejoindre et à chanter au monde entier qu’on ne demande pas plus que de l’amour et de préférence en grande quantité.
C’est Marcus Nispel (photographe) qui a mis en scène ce clip en noir et blanc pour lequel Mylène à réellement passé des heures attachée par un solide harnais à cette superbe locomotive. Beaucoup de plans ont heureusement été tournés en studio. C’est classe, c’est chic, c’est graphique. Mais on sent bien que l’âme « Farmer » n’est pas là… Laurent ?

Encore du X. Mais il ne s’agit pas de sexe ou de taille large. Il est question ici d’un instant particulier, celui où l’on peut enfin oublier ses soucis et voir la vie en rose. Mais quand viendra-t-il et comment ? En tout cas, le texte attend clairement quelques accessoires pour y parvenir : fun, zoprack (amis des contrepèteries bonjour) et des ailes. Besoin d’un coup de pouce Mylène ?
En tout cas la ville du clip n’a plus longtemps à attendre : l’instant X est visiblement arrivé avec cette mousse qui envahit tout et amène une certaine euphorie… mais le résultat final n’a pas l’air réjouissant… une poignée d’hommes et de femmes (qui n’avaient pas succombé) se retrouvent perdus au milieu de la ville ravagée. Un nouveau départ sans doute ou les suites du pire « bad trip ». Très franchement, c’est à mon avis le plus mauvais clip de toute la collection. Mise en scène inexistante, Mylène maquillée à la truelle et vautrée dans la mousse dans une robe qui avait pourtant l’air sexy, effets spéciaux à 2,50 fr… C’était pas la forme pour le petit Marcus Nispel ce jour là…

C’était pourtant bien parti. Une petite déprime, et hop : l’Amérique.
La chaleur, l’abandon, les longues routes interminables et dans le rétro, la vie passée qu’on essaie d’oublier… Plutôt optimiste tout ça, mais alors que vient faire la chaleur du canon d’un Smith & Wesson ? Voilà comment se débarrasser d’un coup de blues ? Plutôt expéditif, non ? Par contre, en voilà encore un qui n’a rien compris à la petite french : Abel Ferrara. Attention, avis personnel, mais ce gars salit tout ce qu’il touche et voilà Mylène en pouffe américanisée tantôt prostituée, tantôt poupée Barbie. La Barbie s’ennuie, la fille de joie aussi… et quand cette dernière se fait trucider, la Barbie prend sa place pour un ultime coup de violence. Pour elle-même ? Pour venger celle qu’elle ne connaissait pas ? Pour venger toutes les femmes bafouées ? Pour ma part, je vais « changer d’optique, prendre l’exit »…

Tiens ? Marcus vient de se réveiller ! Il vient apparemment de trouver la clé de la boîte à rêve de Mylène et livre enfin ici une interprétation du texte digne de ce nom. Mylène à mal. Les raisons supposées sont multiples, mais la question n’est pas là, on devine tout de même encore un amour contrarié quand elle dit laisser quelqu’un parce qu’elle l’aime. Mais encore une fois, cette personne pourrait très bien être elle-même mais à un autre niveau ou à un autre stade de sa vie. Et il est bien question dans ce clip de « stades » de la vie, car qu’elle que soit la souffrance, Mylène est bien décidée à s’y soustraire d’un façon ou d’une autre, alors elle se transforme. Comme les insectes qui s’enferment dans un cocon pour renaître libérés d’un corps trop fragile. Et voilà la petite fille mal traitée par son père qui se réfugie avec ses insectes, se nourrit comme eux et finit par s’enfermer dans une chrysalide d’où notre Mylène ressortira mi-femme mi-insecte. Par contre, en prenant part à cette explication, on se retrouve encore avec un phénomème du type « Beyond My Control » où la petite fille voit le résultat de sa propre transformation qu’elle trouve au fin fond d’une forêt… auto-suggestion ?

Ce single est vendu comme étant extrait de l’album « Anamorphosée », certes, mais il a surtout servi à lancer le double CD de la tournée 96. D’ailleurs le clip n’est ni plus ni moins que la performance sur scène sans le moindre rajout. Voilà donc Mylène, splendide dans une robe au décolleté interminable dans le dos, l’émotion est omniprésente et lui fait confondre le deuxième couplet avec le quatrième… à moins que l’émotion ne soit là pour masquer la bourde… Je vais me faire incendier là… En tout cas, ces larmes de scènes resteront un mystère. Absolument impossible que celles de 89 soient simulées. Pour la suite, le doute est permis. Il s’agit alors peut-être, sans avoir trop à se forcer, de se laisser aller à la mélancolie du texte pour régaler les foules de quelques perles salées…


Surveillez la page d’accueil dans les prochains jours pour retrouver les 7 derniers clips.

Commentaires

Personne n'a encore réagi à cet article. Soyez le premier !

Ajouter un commentaire

Pour commenter, connectez-vous à l'aide de votre compte DVDFr ou Facebook

Partager
(publicité)

(publicité)