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Les clips de Mylène Farmer (4/4)

Par Stéphane Leblanc | Publié le
Les clips de Mylène Farmer (4/4)

Vous le savez peut-être maintenant, mais la rédaction de Dvdfr.com abrite une bête curieuse : un fan de Mylène Farmer !
Chantre de la liberté d’expression, Dvdfr.com se lache et accorde plusieurs pages pour la présentation et l’interprétation (très personnelle) des 28 clips composants les 2 DVD sortis récemment. Dernière partie



Quatrième et dernière partie, de « La poupée qui fait non » (live 96) à « Innamoramento » (live 99)
Articles précédents :
- le 21 mars
- le 22 mars
- le 23 mars


Nouvel extrait du double Live, « La poupée qui fait non » est une idée de génie ! Cette chanson de Michel Polnareff colle tout à fait à Mylène. En apparence gai, le texte décrit encore un conflit amoureux. Et le traitement d’origine, façon comptine, ne pouvait pas mieux tomber et rappel aisément « Maman à tort ». Mais autre idée de génie, dans le courant très « World Music » du moment, Mylène décide de donner des sonorités orientales à cette poupée et invite Khaled à venir vocaliser et chanter avec elle sur la scène de Bercy. Epatant ! Les deux artistes s’amusent, la reprise est réussie et le public s’en donne à coeur joie en reprenant les paroles. Un petit moment de légèreté… le clip est forcément léger également, puisqu’il ne peut que se contenter de reprendre les images du concert.

Pas grand chose à dire sur ce clip puisque là aussi, on prend les images du concert et voilà tout. Cette chanson fait partie des grands moments d’émotion de la tournée 96, de ceux auxquels on pouvait encore croire. La chanson est connue et c’est la deuxième fois qu’un titre de Mylène se voit offrir une seconde carrière après une exploitation en version studio.

Un nouvel album s’annonce. Il s’appelle « Innamoramento » et il est précédé de ce single taillé pour le succès : « L’Âme-Stram-Gram ». Lisez le texte, ecoutez la chanson, et si vous n’y trouvez pas une explication, vous pourrez facilement en trouver 2 ou 3… On a rarement vu un texte avec autant de tiroirs et autant de sous-entendus cachés…
Le grand jeu de hasard de la vie inspire notre ange : Âme-stram-gram… joue-t-elle son âme à pile ou face ? Son amour peut-être, qu’elle offre « au premier venu » qui partagera ses angoisses. Une sorte de Libertine du troisième millénaire…
Le clip ne s’appuie somme toute que très vaguement sur le texte. Et prend le parti de nous montrer encore une fois un double de Mylène. Nous sommes en Chine, deux soeurs jumelles s’égaient dans un décor de voilages doucement agités par le vent. Le jeu ? Ame-stram-gram bien évidemment. Mylène se choisi elle-même, où peut-être choisi-t-elle une partie d’elle-même… un jeu incessant…
Mais voilà qu’un horde de barbares déchaînés vient tout boulverser. Les deux soeurs tentent bien de leur résister en déclenchant des forces surnaturelles surgis de leurs langues de serpents qui se touchent (ben oui, quoi, on est en Chine voyons…), mais rien à faire, l’une d’elle est assomée et laissée sur place tandis que l’autre est emportée dans une forteresse.
Forteresse que Mylène retrouve, mais à bout de force. Arrivée en haut de l’interminable escalier, elle s’effondre et se tue dans la chute. Mais son âme n’en a pas fini, elle doit encore délivrer sa soeur. C’est alors sous forme de fantôme (chinois) qu’elle vole au secours de son double et déclenche à nouveau ces forces surnaturelles qui auront cette fois raison de la troupe de barbares. A nouveau réunies, leur joie est de courte durée quand le soleil levant rappelle la defunte au pays des morts. L’âme déchirée et incapable de survivre sans sa moitié, Mylène se précipite du haut de la grande muraille. Ainsi, elle rejoint son double, elle-même, la voilà complète à nouveau. La mort est donc ici la seule solution pour Mylène de se retrouver entière… Aurait-elle perdu une si grosse partie d’elle-même dans ces précédentes métamorphoses pour en arriver là ?
Le clip est une réussite esthétique et technique, mis en scène par le célèbre réalisateur chinois Ching Siu-Tung (le trilogie Histoires de fantômes chinois), il aligne des plans tantôt poétiques, tantôt violent, dans la tradition des films du genre. Et à part un ou deux plans pas très réussis, le spectacle est total et le retour de Mylène effectué avec succès.

Troisième et dernière (pour l’instant) démêlé avec la censure. Ce clip termine sans conteste premier au hit-parade des clips sanglants, Mylène y patauge littéralement…
Le clip est rapidement interdit de diffusion dans se version intégrale. Et là, coup de génie : le clip sort en kiosque accompagné d’un livret et l’intégralité des recettes est reversée aux associations de lutte contre le SIDA… et toc ! Un joli pied-de-nez à tous les détracteurs de la belle.
Mylène a découvert le peintre Egon Shiele et lui a tout simplement consacré cette chanson où se mêlent l’amour et relations ambigües entre un peintre et son modèle. A sa façon, le peintre trop talentueux vole (viole) l’âme de son modèle et l’expose ainsi au regard de tous. S’estimant trahie, elle « reprend » son amour.
Et voilà qu’entre en scène Francois Hanss. Le nom ne semble pas si connu, mais si vous reprenez les génériques des clips (depuis les débuts) vous le trouverez en position d’assistant réalisateur ou de réalisateur de seconde équipe. Si bien imprégné de l’univers Farmer/Boutonnat, c’est à se demander pourquoi il a choisi d’attendre si longtemps avant de passer à la réalisation totale d’un clip. Cela nous aurait peut-être évité certains ratages de Marcus Nispel… Bref ! Voilà enfin une vision digne de ce nom pour ce texte sulfureux.
Mylène aveugle, arrive à tatons dans une église et s’installe dans le confessionnal. Elle y ouvre une bible en braille sur laquelle elle dépose son alliance. Un « homme » entre alors et se glisse dans à son tour dans le confessionnal. Là, tout bascule… sont-ce les confessions de Mylène qui déclenche la colère de ce démon aux yeux rouges ? En tout cas, la voilà ligotée, nue et couverte de sang. Après un sombre cérémonial, voilà l’aveugle débarrassée de son sang (de ses péchés ? D’un amour trop lourd ?) qui ressort de l’église en ayant visiblement recouvré la vue. Tout cela est très symbolique. Mais bien malin (c’est le cas de le dire) celui qui arrivera à trouver le sens exact de ce qui est ici montré. La purification, l’éveil, la renaissance, sont autant de thèmes qui sautent aux yeux, mais appliqués à qui ? A quoi ? Entre le texte et les images, les interprétations possibles sont nombreuses… chacun y trouvera la sienne.

Parfois, Mylène est assez gentille pour ne pas nous laisser nous perdre en conclusions vaseuses dans l’interprétation de ses textes. Avec ce single, beaucoup d’éléments graphiques et d’indices dans le texte nous sont offerts. La bougie, le feu, les caractères du titre qui rappellent l’écriture hébraïque, le souvenir et le « bruit des pas qui résonnent »… tout cela dirige clairement vers l’évènement le plus atroce qu’ait connu l’Histoire : le génocide des Juifs par les nazis lors de la deuxième guerre mondiale. Mylène invite au souvenir et surtout à l’amour entre les hommes.
Bien ! Est-ce quelqu’un va enfin se décider à vider Mr Nispel des plateaux de tournage des clips de Mylène ? Ce monsieur n’a encore rien compris ! Ou alors il manque totalement d’imagination et de courage pour se lancer dans une réalisation d’envergure. Quel rapport avec la chanson ? Aucun ! Ah si, une pendule ringarde façon Deschiens nous rappelle que le temps passe et que les souvenirs pourraient très bien partir en fumée comme cet appartement où Mylène ondule dans une très belle robe, mais encore maquillée à la truelle. Mr Nispel, voici votre chèque et au plaisir de ne plus vous revoir…

Mylène nous parle de son père. Elle lui rend hommage et nous fait comprendre qu’après tout, il n’y avait peut-être que lui pour la comprendre et lui amener le réconfort nécessaire. Elle a même inventé un verbe pour l’occasion : optmistiquer. Le terme est bigrement chargé de sens. Elle n’emploie pas « rassurer », « réconforter », non, elle choisit quelque chose de moins « efficace » un terme qui n’offre pas une solution en soi mais plutôt une façon de voir les choses autrement, de manière « optimiste ». Quant à celui qui lui assène toute ces « vérités » dans le texte, on peut aisément comprendre qu’elle vise là tous ses détracteurs, qu’ils soient publics ou privés.
Qu’elle bonne idée d’engager Michael Haussman ! Ce réalisateur a su, tout en donnant une vision nouvelle, se fondre dans l’univers Farmer et a su également traduire à merveille le texte.
On y retrouve effectivement le thème d’une Mylène harcelée et observée mais sauvée par le regard d’un homme qu’elle aperçoit au milieu de ce cirque cruel. Il va alors l’encourager et sans perdre ce regard, elle arrive à traverser les embûches de son parcours. Grâce à un ultime tour de magie, l’homme fait disparaître Mylène… mais ce n’est que le prétexte à une évasion. Mylène se retrouve sur la route (la bonne), l’homme satisfait se retourne vers nous, et là, un homme plus vieux (le père) se découvre à nos yeux. Un soutien dans l’ombre…

L’innamoramento. Un mot bien complexe en apparence et qui, une fois traduit de l’italien, nous donne simplement le fait d’être amoureux. Un état très particulier dans lequel on peut se perdre totalement si la personne « visée » ne répond pas ou en profite pour vous blesser.
Mylène semble cette fois chercher un « écho » à cet état. Mylène amoureuse ?
Et revoilà François Hanss, qui à la manière de Boutonnat, ne se contente pas des images de la scène pour ce clip qui lance tout de même le nouvel album Live. Il en profite pour ajouter des images d’une Mylène radieuse, très fraîche et très nature dans des décors champêtres et verdoyants.
Un très beau cadeau. Merci François.



Je rappelle ici que les propos tenus ici n’engage que moi et que vous êtes libre de les partager ou non.

Avant de clore ce dossier, j’aimerais vous donner les adresses de deux sites pour moi incontournables par leur qualité et leur utilité :

- www.mfifc.com : l’indispensable site du Mylène Farmer International Fan Club. Les dernières infos que vous devez connaître sont là.

- Les pages sans contrefaçon : un superbe site qui fait, à sa façon également, la lumière sur certains aspects de la carrière de Mylène Farmer. Un source inépuisable de textes, photos et articles.

MISE A JOUR : les deux sites pré-cités sont désormais fermés.

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