Peur bleue dans la ville déserte

2 kilomètres à pied pour trouver une boulangerie. Tous les amis partis à la campagne. La rue est déserte ce 15 août ; déserte mais pas silencieuse : quelque part dans le quartier, il y a toujours une sirène d’alarme détraquée, et le magasin ne rouvre que le 28…

Mais nous avons un conseil pour le blues du 15 août en ville : un DVD-marathon sur les requins ! Une journée-frisson avec les Pacman des mers. Universal nous en donne l’occasion, avec la sortie de Les Dents de la mer 2ème partie, Les Dents de la mer 3 et Les Dents de la mer 4 : La Revanche. Et, à bien creuser le fond des bacs, on trouve bien davantage…

Amity Island d’abord. Comme vous pouvez le constater, les graphistes ont fait preuve d’une originalité inouie dans les covers des 2, 3 et 4. Bonjour la confusion entre les titres. Si vous croyez que le requin s’approche à chaque nouveau film, sorry, la bête se trouve à quelques centimètres sur Les Dents de la mer 3, mais s’éloigne à nouveau dans le numéro 4.

Et puis, vous ne trouvez pas qu’un Les Dents de la mer 4 : La Revanche sonne plus comme un numéro 3, plutôt qu’un 4 ? Au moins, un bonus hilarant dans Les Dents de la mer 2ème partie nous explique pourquoi ce chapitre ne pouvait pas s’appeler en France « Les dents de la mer 2 » (prononcez ce titre à voix haute…).

Si le 2 offre des bonus à la pelle (mais pas aussi spéctaculaires que ceux de Les Dents de la mer), les 3 et 4 sont presque nus. Peu importe, car les films sont eux-mêmes les bonus… pour les collectionneurs des moments trash du Septième Art.

Si Les Dents de la mer 3 a un air « in your face », c’est normal : le film était sorti en salle en 3-D, à la grande et regrettée époque des lunettes polaroid (« Vendredi 13 3 » et « Amityville 3 » faisaient aussi partie du lot). Pourquoi Universal n’a pas sorti le DVD en pséudo-3D, est un mystère. Ils ne pensent quand même pas que le 3 soit pris plus au sérieux en le voyant en 2D, non ?

Et à propos de sérieux, dans Les Dents de la mer 4 : La Revanche, le requin fait 4000 kilomètres pour bouffer le reste de la famille. Car le requin sait. Si vous prenez le métro tout à l’heure pour aller sur la rive Gauche, le requin le saura… Les trash-fans apprécieront également la présence de Lorraine Gary, qui était revenue uniquement car elle était la femme du PDG d’Universal à l’époque. Et on vous laisse découvrir la fin tournée en Studio, avec la pire peinture de l’histoire censée passer pour un horizon…

Si vous ne pensez qu’on ne peut pas faire mieux, c’est le moment de courir acheter la mini-series Créature, éditée et lancée par Elephant cet hiver. On peut rater Erin Brockovich ou Episode 1 dans la vie, mais il ne faut pas passer à coté de ça.

Car dans Créature, le requin vous poursuit aussi sur terre ! Grâce aux expériences génétiques, notre requin est amphibie, sort des bras et des pattes, et il se met à sprinter à la Ato Bolton pour bouffer les acteurs (…enfin presque, sinon tout le monde meurt au bout de 20 minutes, et il n’y a plus de film). Mais il y a mieux. Car notre requin amphibie sprinteur (et au passage assez effrayant, car les maquillages sont de Stan Winston) grimpe aussi sur les arbres, pour vous surprendre du haut. Conclusion : Créature est un cult de série Z. Il faut le voir pour y croire..

Pour se remettre de toutes ces émotions, il y a rien de mieux que Peur bleue pour finir en beauté. On peut réprocher à Renny Harlin sa gourmandise en effets numériques, mais pas le plaisir savant de se tourner en auto-dérision (à la manière de Last Action Hero, et de sacrifier ses acteurs pour nourrir les sensations fortes des spectateurs. Demandez-le à Samuel L. Jackson.

Toutes les captures des titres mentionnés sont dans leurs fiches.