L'étrange monde de Haruhi Suzumiya
La saga qui balaie les idées reçues sur l’animation japonaise et qui multiplie les vidéos détournées sur YouTube, est à mi-parcours de sa sortie en DVD. Décryptage de l’enfant terrible du genre
Il y a un nouveau mot à retenir dans le lingo de l’animation japonaise : le
« haruhisme ». La déclinaison vient de Haruhi Suzumiya, le nom du personnage
principal d’une saga culte de romans et anime, qui a vite dépassé les barrières
du genre pour pénétrer dans le terrain cross-culturel de la pop culture.
Le cyclone Haruhi Suzumiya a investi les blogs et les vidéos YouTube. Ainsi que
la presse : il y a quelques semaines, les journaux ont évoqué l’histoire d’un
japonais qui se bat à coups de pétitions pour obtenir des autorités nipponnes
la permission d’épouser la pulpeuse Mikuru Asahina, l’un des personnages clé de
la série…
L’éditeur Kaze, qui détient les droits français de La mélancolie de
Haruhi Suzumiya, se frotte les mains. La saga animée, qui compte 14
épisodes, est à mi-parcours. Les volumes 1 et 2 sont dans les bacs ; le numéro 3
sortira le 7 janvier 2009, et le quatrième disque est prévu pour le
printemps.
Les titres de la saga sont disponibles en deux versions :
Editions simples (sans goodies) :
- La Mélancolie de Haruhi Suzumiya - Vol. 1
- La Mélancolie de Haruhi Suzumiya - Vol. 2
- La Mélancolie de Haruhi Suzumiya - Vol. 3
Ou en éditions collector (avec box, poster, stand-up ou artbook selon le
titre) :
- La Mélancolie de Haruhi Suzumiya - Vol. 1
- La Mélancolie de Haruhi Suzumiya - Vol. 2
- La Mélancolie de Haruhi Suzumiya - Vol. 3
Pourquoi donc un tel engouement autour de Haruhi ? En une phrase, c’est une véritable peste, qui balaie les idées reçues sur l’animation japonaise.
Haruhi est le genre de fille hyperactive qui parvient toujours à ses fins, au
grand dam de ses amis et des malheureux qui croisent sa route. La personne qui
piège les geeks de l’informatique avec des photos osées pour se faire filer le
PC le plus puissant de l’école. En gros, Haruhi s’ennuie et déteste la
normalité. Seuls les extra-terrestres, les voyageurs du temps et les psion
l’intéressent.
Haruhi décide donc de créer la Brigade SOS, un groupe de loisirs du lycée
qui s’occupera exclusivement d’événements extraordinaires. Et pour ce faire,
elle recrute de gré ou de force la sexy Mikuru (sa souffre-douleurs),
l’énigmatique Yuki, le garçon modèle Itsuki et enfin Kyon, sur qui elle jette
son dévolu (…et ses excès de colère).
Le problème est que Haruhi n’est pas tout à fait ordinaire. Ses amis - qui
seraient en réalité des aliens, voyageurs du temps et psion - jurent que cette
fille a des pouvoirs immenses qu’elle ignore, et que tout éclat de rage
pourrait signifier la destruction de la Terre. Kyon, la seule personne « normale »
du groupe, doit prendre énormément sur lui, et satisfaire chaque caprice
d’Haruhi, afin d’éviter qu’elle ne cause une catastrophe…
Adaptée d’une série de 9 romans à succès de Nagaru Tanigawa, La mélancolie de
Haruhi Suzumiya a aussi connu une adaptation manga de courte durée
(interrompue en raison d’un style trop sexy par rapport à l’esprit de
l’histoire), avant de connaître la consécration grâce à la série animée.
Quel est le secret du haruhisme ? Difficile de l’exprimer en quelques
mots. Haruhi est une oeuvre en décalage constant avec les thèmes et les
parcours battus de l’animation. À commencer par le caractère de son héroïne, qui
rejette l’esprit fourmi de la société japonaise, et prêche pour un
individualisme excessif, fantasque mais jamais ennuyeux. Le haruhisme est une
recette contre la monotonie.
L’une des excentricités de la série, est le double ordre de visionnage des
épisodes. Au Japon, la série a connu une numérotation « anarchique » et voulue par
l’auteur, qui ne suit pas la progression de l’histoire. Kaze a opté pour la
numérotation « à l’occidentale », qui respecte la chronologie des événements.
Autre sujet culte, le générique de fin de la série, chanté de façon très
décalée par la doubleuse de Haruhi), sur une chorégraphie des personnages, et
qui est devenu un phénomène viral du Web. Les adaptations et
détournements de Hare hare yukai ne se comptent plus sur YouTube et
Dailymotion. Il semblerait même que la chanson soit devenue l’hymne de la gym
matinale des détenus d’une prison philippine…
Chaque galette éditée par Kaze (en VF et VO 2.0 et en 16/9) comprend en bonus
des pérégrinations avec cette étrange chanteuse, qui permettront de décrypter le
boom inexplicable et irrésistible de la saga.
Compter 25,99 euros pour le prix conseillé des DVD standard et limités.
Attention : ces derniers s’épuisent vite…