2015 : l'année de la 4K et de l'Ultra HD Blu-ray ?
Panasonic dévoile un prototype de l’Ultra HD Blu-ray, l’UHD Alliance prend vie et Dolby Vision montre ses griffes. La course pour la 4K est lancée…
Ultra HD Blu-ray. Cette appellation un peu barbare, ou UHD Blu-ray pour faire court, est la dénomination officielle du Blu-ray 4K. La norme n'a pas encore de logo, ni de charte finale des spécifications (les deux sont prévues dans les prochains mois), mais il y a déjà un lecteur. Au dernier CES de Las Vegas (6-9 janvier 2015), Panasonic a dévoilé au monde le tout 1er prototype de lecteur Ultra HD Blu-ray 4K.
Les caractéristiques de la machine devraient être très similaires à celles du protocole du Ultra HD Blu-ray, qui sera finalisé et prêt pour les licenses à la fin du premier semestre :
- Définition native de 4K pixels (3840 x 2160 pixels), soit 4 fois la Full HD actuelle
- jusqu'à 60 images/sec (23,976p, 24p, 25p, 50p, 59,94p, 60p)
- encodage HEVC (H.265), conçu pour la UHD
- une bande passante de 100 Mbit/s (contre 40 M pour le Blu-ray actuel)
- couleur 10 bits (contre 8 bits actuellement)
- HDR, ou haute gamme dynamique dans l'image, le sujet chaud à Hollywood
- colorimétrie BT.2020
En ce qui concerne les disques, on évoque en entrée de gamme des galettes double couche de 66 Go, suivi par le triple couche de 100 Go. Et bien sûr, les lecteurs Ultra HD Blu-ray liront tous les formats Blu-ray et DVD actuels, alors que l'inverse sera impossible. Les premiers films 4K pourraient arriver dans les bacs nord-américains en fin d'année, mais le vrai lancement en masse est prévu pour 2016.
4K
On pourrait se demander pourquoi Hollywood s'excite à tel point sur la 4K et le HDR, alors que les Blu-ray sont loin d'avoir atteint l'âge de maturité - et particulièrement en France, où il faut prier pour que les éditeurs de Séries TV et les indépendants se soient levés du bon pied le matin…
La 4K est en train de s'imposer comme une chaîne complexe dont l'Ultra HD Blu-ray n'est qu'un maillon, et dont ses ramifications se répercuteront dans la prochaine décennie. Les ventes d'écrans 4K sont supérieures aux attentes (aux Etats-Unis, 9,3 millions d'écrans UHD ont été vendus en 2014 (23,3 M prévus en 2015). Au CES, le 4K était dans le catalogue de chaque fabriquant. Sharp a même introduit une "quasi-8K" (même s'ils y arrivent en doublant les couleurs des sous-pixels, sans augmenter la définition). La bataille bat son plein aussi sur les systèmes d'exploitation des écrans (Tizen, WebOS, FirefoxOS…).
Le CES a vu aussi la naissance de l'UHD Alliance, une association globale pour le pilotage des prochains contenus Ultra HD. Les membres du 1er tour de table sont Disney, Fox, Warner, Netflix, Panasonic, Samsung, Sharp, Dolby Vision, Technicolor et DirecTV (et déjà une polémique : où est Sony ?). Aux Etats-Unis, Netflix est en première ligne dans la promotion de la 4K. Mais l'Europe est aussi sur les rails. Amazon lance le service de streaming Amazon Instant 4K au Royaume-Uni et en Allemagne.
L'UHD Blu-ray semble destiné à devenir un produit de niche à l'ombre du streaming. Oui, mais en France et dans d'autres pays d'Europe il y a une barrière numérique : la fibre est souvent freinée par des obstacles administratifs et le développement de l'infrastructure de l'ADSL dans les régions peu urbanisées semble au point mort. Et avec un débit 6 fois supérieur, les disques 4K offriront un rendu incomparable par rapport au streaming. Le support physique Ultra HD a une chance de prospérer… si les éditeurs jouent le jeu.
Dolby Vision
On tend à oublier que l'autre atout du support physique est la qualité du son. Mais face à l'incapacité des acteurs du Home Cinéma d'innover et de susciter une ruée comparable - par exemple - à celle des casques Hi-Fi, l'image continue à primer sur l'audio.
Cette constatation est peut-être l'un des facteurs qui a poussé Dolby a lancer Dolby Vision. Celui-ci est un ensemble de normes end-to-end (production, distribution et diffusion chez soi), taillées pour l'Ultra HD, afin d'offrir à l'utilisateur final un impact visuel le plus proche possible de la vision originale.
Les Blu-ray, les diffusions TV et les écrans actuels ont des nombreuses limitations (gamme dynamique et profondeur des couleurs, luminosité…). L'amélioration de ces points est le deuxième combat de l'UHD, avec l'augmentation des pixels. Les spécifications du Dolby Vision visent à imposer de nouveaux standards de luminosité, (40 fois plus qu'aujourd'hui) constrastes (10.000:1) et HDR (la nouvelle palette du BT.2020). Warner Bros, Microsoft et plusieurs fabricants ont déjà adopté le Dolby Vision. Certains films existants seront remasterisés (Chicago est le premier titre aux USA), mais l'impact sera plus fort avec l'arrivée des premiers films réalisés avec des équipements calibrés pour le Dolby Vision. Star Wars VII pourrait être l'un des premiers à en profiter. Affaire à suivre.
Voir aussi ces articles :
- Blu-ray 4K: derniers préparatifs avant le lancement (29 décembre 2015)
- Introduction à l'Ultra HD Blu-ray (4 décembre 2015)
- Le Blu-ray 4K arrive fin 2015 ! (8 septembre 2014)
- 4K : premiers essais pour la Ultra Haute Définition (7 mai 2014)