Coup de projecteur sur Dissidenz Films
Fin 2011, après avoir fondé et dirigé Blaq Out pendant une dizaine d’années, Bich-Quân Tran crée Dissidenz Films « dédié à la distribution, sur tous supports, de films au contenu politique, social et artistique »…
Le dernier film distribué, Death in the Land of Encantos, réalisé par Lav Diaz en 2007, est sorti en salles le 30 décembre 2015. Une édition sur DVD est annoncée pour cette année.
Le premier film distribué par Dissidenz Films fut Vol spécial, un documentaire sur le raccompagnement vers leur pays d’origine d’immigrés clandestins réalisé en 2011 par le Suisse Fernand Melgar, sorti en salles le 28 mars 2012 après avoir été primé deux fois à Locarno.
Pour assurer une plus large diffusion des films distribués, Dissidenz Films les propose aussi sur DVD. Son catalogue comprend aujourd’hui une quinzaine de titres, tous inédits en vidéo, répartis dans trois collections : Collection Documentaire, Collection Dissidenz Asia et Label Feelgoodmoviz.
Dans cette dernière catégorie, figurent Vinylmania, une investigation approfondie sur le retour du microsillon, La Légende de Kaspar Hauser de l’Italien Davide Manuli (2012) et Kiss Myg : une histoire suédoise, d’Alexandra-Therese Keining (2011).
Dans la Collection Documentaire, après Vol spécial (également sorti dans un coffret contenant deux autres films de Fernand Melgar, Album de Famille, 1993, La Forteresse, 2008), on trouve aussi Ne m’oublie pas (2012) de l’Allemand David Sieveking sur l’impact de la maladie d’Alzheimer au sein d’une famille. Un des fleurons de cette collection est Dior et moi de Frédéric Tcheng, un modèle de documentaire et une édition exemplaire pour la richesse des bonus qui complètent le film.
Mais c’est la collection Dissidenz Asia qui est, aujourd’hui, la plus fournie avec huit films : 25 Novembre 1970 : Le jour où Mishima choisit son destin du Japonais Koji Wakamatsu (2012), Bà nôi, un documentaire vietnamien de Tao Jie (2011), Les Larmes de madame Wang, film chinois de Liu Bingjian (2002) sur l’étrange reconversion en pleureuse d’une actrice sans emploi, Trap Street, une mystérieuse fiction chinoise de Vivian Qu (2013), Une vie simple (2011), un autre film chinois d’Ann Hui, salué par de nombreux prix, et Suneung (2012), du Coréen Su-won Shin sur les excès auxquels peut conduire le désir d’entrer dans les meilleures universités du Pays du matin calme.
Ce sont deux autres films coréens de cette collection que nous avons souhaité tester, questionnant, l’un et l’autre, les institutions de la Corée du Sud :
- A Cappella dévoile, par petits fragments, la bouleversante histoire d’une lycéenne contrainte de changer d’école. Un premier long-métrage écrit, réalisé et monté par Lee Sujin en 2013, un film d’auteur à la construction très originale, salué par de nombreux prix.
- Délinquant juvénile (2012), le deuxième long-métrage de Kang Yikwan, un drame empreint de douceur sur la rencontre avec sa mère d’un collégien à la dérive, abandonné peu après sa naissance.
