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Ultra HD Blu-ray 4K : jour J

Par Giuseppe Salza | Publié le | Mis à jour
Ultra HD Blu-ray 4K : jour J

Au cours des derniers mois, nous avons abordé plusieurs fois l’arrivée du 4K Ultra HD. Hier nous l’avons enfin côtoyé de près. Nos impressions à la veille du lancement…

Le jour 0 du Blu-ray 4K en France a eu lieu le 7 avril 2016 à Neuilly-sur-Seine dans les locaux de Silverway Media, le seul laboratoire de post-production en Europe disposant d'un scanner 4K. Dans ses salles, un parterre d'éditeurs et journalistes a pu assister à des présentations concrètes de l'Ultra HD Blu-ray ou des écrans HDR de Samsung, Panasonic, Sony, LG et Dolby Labs. Victor Matsuda, l'un des pères du Blu-ray, était également présent pour évangeliser les éditeurs français.

Menu du Ultra HD Blu-ray de Seul sur Mars
Menu du Ultra HD Blu-ray de Seul sur Mars

À la découverte des premiers disques Ultra HD

Nous avons pris en main des exemplaires de la nouvelle galette. Un UHD a la même taille qu'un boîtier Blu-ray, mais de couleur noire et avec une lisière qui précise "4K Ultra HD", son élément distinctif. Le boîtier plastique contient 2 cuvettes : une pour le Blu-ray 4K et l'autre pour le Blu-ray traditionnel (plus le coupon de la copie digitale).

Dans la photo ci-dessus, le menu UHD de Seul sur Mars, offert en bundle avec le Samsung UBD-K8500, le premier lecteur en vente en Europe, vendu en France dès la semaine prochaine à 499 €. La platine est très rapide : à l'insertion du disque, il faut compter à peine plus d'une dizaine de secondes pour qu'arrive le jingle de la Fox.

Seul sur Mars est un film qui a été optimisé une deuxième fois en post-prod en "quasi 4K" expressément pour les besoins du 4K Ultra HD. Une salle de démo n'est pas le meilleur endroit pour juger une image en toute indépendance, mais celle du film de Ridley Scott impressionne. On perçoit des détails plus fins, mais la palette de contrastes et couleurs nous frappe dès les premiers instants. Les tons rougeâtres de la planète Mars, une gamme chromatique traditionellement difficile avec les écrans conventionnels, apparaît naturelle pour la première fois grâce à l'HDR. L'écran de visionnage, un Samsung 65'' certifié HDR Premium, appartient à l'une des quatre gammes que le fabricant coréen commercialise en 2016.


Promotion de Pan chez Pan…asonic

Place au deuxième disque 4K Ultra HD vu de près : Pan. Cette nouvelle adaptation live action du conte de J.M. Barrie est le compagnon du deuxième lecteur 4K bientôt sur le marché : le Panasonic UB900, une platine audiophile et certifiée THX, qui sort fin avril à 899 €. Pour l'atelier de démo, le fabricant aligne deux grands écrans côte à cote avec des images synchronisées : à gauche, la source Blu-ray ; à droite, le film en version 4K Ultra HD. Comme pour le Ridley Scott, la différence la plus frappante vient du traitement HDR et de la gestion des gammes rouges. Pan n'a pas la réputation d'être la meilleure conversion en 4K Ultra HD. Warner, pourquoi ne pas avoir plutôt mis à disposition Mad Max : Fury Road ou San Andreas ?

Le Panasonic UB900 justifie son prix elevé par un traitement audiophile du son (cinq DAC 192 kHz/32 bits, des sorties optiques/coax. et analogiques 7.1ch) et se destine aux possesseurs d'une solide installation Home Cinéma et aux aficionados du DMP-BDT700, le lecteur Blu-ray référence de Panasonic. Il est dommage qu'on ne puisse pas écouter son traitement audio : Warner, partenaire de la platine UHD Panasonic, a annoncé des disques 4K en Dolby ATMOS, en VF comme en VOST !

Au moins un troisième lecteur Ultra HD Blu-ray arrivera en France à la rentrée 2016, la platine "de poche" Philips BDP7501, à un prix encore indéterminé.

Tableau des résolutions
Tableau des résolutions des écrans TV, des anciens SD aux UHD

Le boom des écrans 4K

La carrière de l'Ultra HD Blu-ray dépend un peu - et est la conséquence - du franc succès des téléviseurs 4K et de l'élargissement des diagonales d'écran (40" et plus) : à la fin 2015, la France comptait un parc de 800 000 écrans 4K dans les foyers et 6,4 millions en Europe. Portée par l'Euro de football et les JO de Rio, la 4K devrait vendre 1 millions d'écrans de plus en France cette année.

Le boom est mondial : selon les projections de Futuresource Consulting, en 2019, 39% des foyers américains seront équipés d'un écran 4K, 29% en Europe de l'Ouest, 24% au Japon et 23% en Chine.

L'HDR, ce passeport magique pour les hautes lumières et la gamme élargie des couleurs, peut difficilement être raconté, il doit être vu de ses propres yeux. Il y aura bientôt l'embarras du choix : tous les grands fabricants ont des modèles HDR dans leurs nouvelles gammes du printemps 2016. En plus des Samsung et Panasonic, nous avons vu - et été bluffés - par l'OLED Signature de LG, un écran certifié HDR Premium (et Dolby Vision !) qui sera vendu en 65'' et 77''. Était également présente à la conférence, la gamme HDR de Sony, qui se trouve pour la première fois dans la position délicate d'être un membre actif de l'UHD Alliance et d'avoir plusieurs disques dans les starting blocks ce printemps … mais de ne pas avoir de platine au lancement d'un nouveau support optique pour la première fois de son histoire. Diplomate, Victor Matsuda dira juste que "Sony évalue le marché dans sa globalité (NdR : aux USA, le Studio est présent aussi bien dans le physique que dans le dématerialisé) mais à la lumière des premiers résultats j'estime que nous sortirons un lecteur au moment approprié".

Dans les ateliers de la conférence, nous avons aussi eu une présentation plutôt explosive de l'audio immersif, l'autre atout majeur. Dolby a équipé une petite salle en Dolby ATMOS en configuration 5.1.4 et avec un menu pétillant (jingles, le début de Mad Max : Fury Road, des extraits de Game of Thrones…). La représentante Dolby nous explique qu'il n'est pas nécessaire de percer des trous au plafond pour accrocher les 4 diffuseurs additionnels : certains fabricants ont débuté la commercialisation d'enceintes et barres de son avec des voies qui assurent la réflection des ondes audio sur le plafond des salons. DTS:X n'est présent nulle part à la conférence et dans les spécifications des disques. Ils ont perdu la première bataille du son immersif.

DeadpoolCreed - UHD
Les Ultra HD Blu-ray de Deadpool et Creed

Le programme en 2016

Comment se passent les ventes de l'Ultra HD Blu-ray aux Etats-Unis, où il est commercialisé depuis la mi-février ? Victor Matsuda affirme à la conférence que "les premièrs chiffres sont très bons et ont beaucoup rassuré les industriels et les studios". La platine Samsung a été souvent en rupture de stock en ligne et chez des spécialistes comme Best Buy. L'UHD de Deadpool est actuellement la 35e meilleure prévente sur Amazon.com toutes plates-formes physiques confondues.

À l'instar des USA, les débuts du 4K Ultra HD en Europe en avril sont un "soft launch". Ne vous attendez pas à un battage publicitaire tous azimuts ou à des promotions agressives. Pour le moment, l'objectif visé est de permettre au public de faire connaissance avec le nouveau support et de susciter le "wow effect" de l'HDR chez les spécialistes de l'électronique de loisirs. Beaux joueurs, les 3 studios en première ligne sortiront leurs prochains blockbusters en 4K UHD en "day-and-date" avec les autres supports : le 18 mai Warner lâche Creed, le 1er juin Sony répond avec La 5ème vague et le 17 juin ce sera au tour de Fox avec Deadpool ! Il en sera de même pour Batman v Superman, X-Men : Apocalypse ou Star Trek sans limites dont Paramount a annoncé cette semaine son entrée dans le club des disques 4K.

Dominique Masseran, PDG de Fox Pathé Europa, affirme que 100 galettes 4K seront en rayon à la fin de l'année, tous éditeurs confondus. Selon notre comptage sur DVDFR, 25 UHD sont actuellement sortis ou annoncés en France. Vous pouvez accéder ici à notre planning permanent des sorties Blu-ray 4K et au catalogue des disques 4K en ordre alphabétique.

Si Fox, Paramount, Sony et Warner (et Universal qui ne devrait pas trop tarder, selon Victor Matsuda) affichent une unité et un soutien que le Blu-ray ou le DVD n'ont jamais eu à leurs débuts, où sont les autres éditeurs ? C'était l'objectif secondaire de la conférence du 7 avril : présenter l'Ultra HD Blu-ray aux éditeurs français et leur fournir des argumentaires commerciaux suffisamment motivants pour les pousser à soutenir ce nouveau format.

Le premier titre non-Major en France, et c'est un peu une surprise, est le documentaire sportif MTB Heroes - Gobi Desert chez ESC Conseils, et l'un des premiers titres en "vraie 4K" de bout en bout. Le disque sort le 27 avril à la FNAC et sera disponible partout ailleurs un peu plus tard.

La seule fausse note de la conférence est l'absence de déclaration de soutien de la part d'autres éditeurs français. Certains préfèrent attendre le début véritable des opérations à la rentrée. EuropaCorp pourrait être l'un des premiers à se laisser séduire…


MTB Heroes - Gobi Desert

Oui, mais…

Soyons l'avocat du diable et passons en revue les points d'interrogation du format :

Vraie ou fausse 4K ?
Même si l'impact de l'HDR nous semble plus "dramatique" que le piqué, c'est un fait, un bon nombre de productions récentes ne sont pas 4K. Soit le film a été tourné dans une définition légèrement inférieure (Mad Max : Fury Road), ou la post-production (le Digital Intermediate) et les effets ont été réalisés en 2K. Pour ne pas parler de l'exploitation en salles, où la plupart des DCP de des projecteurs numériques en France sont encore en 2K. Une exception : seule la phase de l'étallonage est effectuée de plus en plus souvent en 4K, pour garantir aux DP un meilleur contrôle des hautes lumières.

Les représentants des studios sont sensibles au problème, et ajoutent que les centres de post-prod sont en train d'évoluer vers la 4K. Moins affectée que d'autres, Sony a mis en place une stratégie et une évolution technologique vers la 4K depuis des années. S'il y a une forte attente pour The Revenant, le 1er superkolossal tourné et finalisé en 4K, les principaux bénéficiaires de la pleine résolution sont les fonds de catalogue tournés en 35 mm avant les années 2000, en vertue d'une loi Arriflex qui stipule qu'il faut environ 4K pour retrancrire l'information contenue dans un fotogramme 35 mm. En ce qui concerne le cinéma français, Silverway Media affirme que 100% des films dorénavant finalisés chez eux le seront en 4K.

Précisons au passage que la 4K n'a pas les mêmes résolutions au cinéma et dans la vidéo. Le premier a 4096x2160 pixels, tandis que la UHD est de 3840x2160.

Les prix
Le prix du lecteur Samsung (499 €) inclut un film mais reste plus cher que celui pratiqué aux Etats-Unis, 399 US$ qui inclut une remise de 100 dollars pendant la période de lancement. C'est mieux qu'au lancement du Blu-ray (où les premières platines étaient à 1000 €), mais on peut faire encore mieux. Intérrogée, Samsung assume le tarif pratiqué et ajoute qu'ils resteront en veille face aux premières ventes et à l'arrivée d'autres fabricants sur le marché.

Les disques UHD sont vendus à 29,99 € soit au même prix que les supercombos "Blu-ray 3D + 2D" des studios. Nous avons signalé aux éditeurs que ce tarif nous semble élévé, en particulier sur les back catalogue. Les studios seront-ils plus sensibles à la rentrée ? À suivre.

4K Ultra UHD - Les premiers titres Paramount
Les premiers Ultra HD Ray-ray Paramount sortent en juin 2016 aux USA

Physique vs Dématerialisé
Y a-t-il encore de la place pour un support physique ? La réponse est complexe :

Si on se base uniquement sur les mérites techniques de la qualité de l'image et du son, il n'y a pas de comparaison. Face aux flux moyens de 60-70 Mbit/s et aux pistes ATMOS ou DTS-HD Master Audio d'un UHD, un flux en streaming à 15 mégas et parfois avec une seule piste audio stéréo est, pour rendre hommage à un personnage disparu, "de la merde". Les acteurs du digital estiment que leurs consommateurs se contentent bien de ce niveau et que ce sont des acheteurs actifs. Et aussi que les chiffres progressent désormais chez eux.

D'un point de vue social, un changement d'habitude n'est pas chose aisée. Pour des raisons culturelles ou générationnelles, une partie de la population n'est pas encore disposée à abandonner le produit physique. Pour brouiller les pistes, certains éditeurs peaufinent les packagings et contenus de leurs sorties pour bâtir ces mêmes niches qui portent le disque vinyle depuis des années. Pour finir, il y a les Robinsons numériques qui, pour une raison ou une autre, ne seront pas raccordables au très haut débit avant longtemps. Sans oublier l'aspect privé : si votre filmothèque réside dans un "cloud", combien d'entreprises et de gouvernements finiront par savoir ce que vous aimez regarder ?

Enfin, l'adhésion au dématerialisé varie selon les pays. En France, la vidéo physique en 2015 a perdu 14,8% en valeur et 7,8% en unités vendues. Le marché digital a progressé grâce à la SVOD, mais n'a pas compensé la chute des ventes. En Allemagne en revanche, le marché de la vidéo physique est très stable (110 millions de disques) et reste le support préféré des consommateurs. Ici, les prévisions des disques UHD 4K sont roses. Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, physique et digital sont plus complémentaires, et ce dernier permet de compenser les chutes du premier.

Quid du Blu-ray ?
Pourquoi se lancer dans les disques 4K alors que plusieurs films ou séries peinent à sortir en Blu-ray, notamment en France ? Les éditeurs indépendants que nous avons intérrogé nous ont dit que les coûts du Blu-ray demeurent beaucoup plus élévés que ceux des DVD. D'autres contraintes, comme des minimas de copies à presser, contribuent à faire du Blu-ray un investissement beaucoup trop risqué chez les petits éditeurs. Paradoxalement, on retrouve les mêmes problématiques chez des éditeurs plus importants ou même les majors, qui font "l'impasse sur le Blu-ray" lorsque les perspectives de rentabilité sont plus éloignées.

Nous avons ainsi posé la question à Victor Matsuda : avec la naissance de l'Ultra HD Blu-ray, est-ce que les prix des licences du Blu-ray vont baisser ? Il nous a répondu que d'autres acteurs du secteur lui ont évoqué les mêmes doléances, qu'il transmettra aux intéressés.

 

Commentaires
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Falastus
Le 9 avril 2016 à 21:28 - mis à jour le 9 avril 2016 à 21:31

Rare sont les endroits du net francophone où les rédacteurs, via leurs articles, et les Internautes, via leurs commentaires, voient un avenir radieux envers le format physique.

Et comment ne pas leur donner raison  ? Les données du CNC, en partenariat avec GfK, démontrent que depuis 2004, le marché de la vidéo physique se casse la gueule. Aujourd'hui, nous sommes de plus en plus nombreux à consommer les vidéos en format dématérialisé, via le téléchargement légal comme illégal. La croissance de la VOD et de la SVOD et la bonne santé du téléchargement illégal démontrent qu'une grande majorité des Français disposent de débits Internet suffisant pour profiter de vidéos dématérialisées. Il ne faut pas oublier que 80% de la population française vit en milieu urbain, là où les débits Internet permettent de profiter de vidéos dématérialisées. Dans un futur proche, en France, le marché de la vidéo dématérialisée dépassera le marché de la vidéo physique. La machine est en marche, l'évolution suit sa route, personne ne pourra l'arrêter.

Bref, lente et douce agonie que connaît le marché de la vidéo physique, en France, qui trouve sa cause dans l'incompétence des professionnels, qui ont commis des fautes stratégiques, mais également au mode de consommation de la vidéo, qui change.

Dans un contexte comme celui-ci, qui est mondial et qui ne s'améliorera pas, nombreux sont ceux à émettre de gros doute sur le succès du blu-ray 4K. Pragmatisme ou irréalisme ? J'ai déjà choisi ! Ce sera le premier. Le blu-ray 4K est, à mon avis, le dernier espoir pour les professionnels de pouvoir relancer le marché de la vidéo physique. Ils n'y arriveront pas. Le marché de la vidéo va suivre les pas du marché de la musique, où le format dématérialisé est désormais roi. Si l'ultra HD doit avoir une once de succès, cela ne passera pas par les blu-ray 4K mais par d'autres moyens.

A tout hasard, cela me permet de rappeller aussi que les ventes de téléviseurs ultra HD ne peuvent démontrer un quelconque succès de l'ultra HD. Je peux acheter un téléviseur ultra HD et ne regarder que de la HD ou de la SD... Gros foutage de geule en perspective, comme cela a été le cas avec la HD, pour nous dire que l'ultra HD est en train de se démocratiser...............

Le blu-ray 4K conquiera le coeur des personnes exigentes et réfractaires au format dématérialisé. Que le format dématérialisée pour les vidéos ne répondent pas à leurs attentes, je le conçois. Moi-même, je préfère toujours et lagement les galettes. Mais il faut regarder ce qui se passe du côté du marché de la musique pour se rendre que les consommateurs n'ont que faire de la qualité. Demain, comme c'est le cas avec la HD, les plates-formes vendront des vidéos dématérialisées ultra HD en version low-cost et la plupart des gens s'en contenteront très bien.

Quoiqu'il en soit, Giuseppe, je te remercie pour l'ojectivité de ton article. Il y a certes inévitablement un parti pris, mais le fait que tu te fasses l'avocat du Diable, dans la dernière partie de ton article, démontre que tu restes tout de même réaliste et prudent.

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Guillaume (DVDFr)
Le 11 avril 2016 à 09:47

Je vais me permettre de réagir à un bout de ton commentaire :

Mais il faut regarder ce qui se passe du côté du marché de la musique pour se rendre que les consommateurs n'ont que faire de la qualité.

Je ne pense pas que les deux soient comparables en fait. Certes les marchés sont similaires, on parle de culture, mais les débits en jeu ne sont pas les même et surtout, surtout, les acteurs du marché de la musique ont tout misé sur le retour sur investissement rapide.

Plutôt que d'éduquer progressivement les consommateurs à la musique "HD" ils ont vendu et survendu et sur-sur-vendu des sonneries pour téléphone portable et du MP3 a bas débit... Il y a bien eu des tentatives autour du SACD mais la guerre des formats et la facilité de téléchargement illégal ont tué le tout.

Et pourtant il y a des niches "audiophiles" avec des personnes qui demandent de la musique "master studio", de vrais casques audiophiles et qui s'interrogent sur le meilleur lecteur possible pour ces fichiers HD (ampli numérique type nuprime ida8, solutions à base de RaspberryPi + Hifiberry, etc.)

Le marché de la vidéo tente d'amener le consommateur à la HD et à l'éduquer en ce sens... mais est confronté à l'omniprésence du DVD en support physique peu coûteu à produire et à l'achat...

Il est probable que la vidéo deviennent 100% dématérialisée à terme avec un marché de niche pour le support physique. A titre 100% personnel ça me fait peur non pas pour la qualité mais pour ce que ça implique dans un monde où les diffuseurs de contenu (Netflix, Amazon...) se font producteur et réciproquement (HBO) avec des exclusivités non encadrées (le support physique ayant l'avantage de l'universalité entre acteurs).

Ca ne veut pas dire qu'il faut bouder son plaisir en attendant cet avenir ni qu'il faut arrêter de faire du business pour les éditeurs... et en tant que consommateur faire les choix en adéquation avec ses envies et ses moyens (pour info je suis toujours en 720p mais je profite du son HD de mes blu-ray en 5.1)

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Falastus
Le 11 avril 2016 à 16:08 - mis à jour le 11 avril 2016 à 16:12

Enlève tes oeillères ! Les acteurs du marché de la vidéo ne sont pas des philantropes. Eux aussi veulent du retour sur investissement. Et si cela doit se faire en vendant des vidéos low-cost, ils le feront.

Ne me fais pas croire que les acteurs du marché de la vidéo sont des gentils bisounours qui veulent nous éduquer à la HD et bientôt à l'ultra HD. Ils ne l'ont jamais fait. Le DVD existe toujours, cela en est bien la preuve et se vend mieux que le blu-ray. Les vidéos dématérialisés en SD se vendent mieux que les vidéos dématérialisées en HD. Le streaming, d'une qualité le plus souvent pourrie, cartonne dans les recoins obscurs du Net.

Si les acteur du marché de la vidéo nous éduquaient vraiment à la HD, la situation ne serait pas celle que nous connaissons tous.

Les acteurs du marché de la vidéo sont des mercantilistes, qui n'ont aucun remord à faire perdurer la SD, car elle rapporte toujours beaucoup plus de gros sous que la HD.

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Guillaume (DVDFr)
Le 11 avril 2016 à 16:23

mais je ne suis pas dupe et bien entendu (et heureusement) qu'ils veulent du ROI. Mais à n'importe quel prix ? au point des scier la branche sur laquelle ils sont assis ? De mon point de vue nettement moins que pour le monde de l'audio.

Après oui ils n'ont pas assez éduqué le consommateur sur les apports de la HD et ont cru qu'ils pouvaient vendre à prix d'or la qualité. Désolé mais la HD ne se justifie pas sur tous les films / documentaires / séries et pourtant mon écran fait 1m80 de large :)

Quant au DVD c'est la loi de la base installée. Quand le DVD est sorti on vendait encore de la VHS à tour de bras. La force du DVD a été une qualité vidéo meilleure (et le son !!) et une révolution visible par M et Mme tout le monde. Il est aussi arrivé au "bon moment" et à une époque où les connexions internet se faisaient encore majoritairement en analogique. Le blu-ray n'a pas réussi à évincer le DVD, comme le LD n'avait pas évincé la VHS. Attendons de voir ce que va donner l'UHD avant de l'enterrer complètement.

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alexis
Le 12 avril 2016 à 16:34

The Revenant possède des effets spéciaux dont le rendu a été réalisé en 2K, il ne serait pas comme indiqué dans l'article un film 100% 4K (http://realorfake4k.com/my-product/the-revenant/). Seul Salt & Chappie prévue en France sont dans la liste des films réellement en 4K de ce site.

Personnement, sur le support, j'ai testé hier Seul sur Mars & Exodus. Cela n'est pas la claque attendue. Il y a un plus indéniable mais assez faible par rapport aux autres supports (VHS--> DVD / DVD--> Blu-ray). Certainement car ces films ne sont pas 100% 4K.

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Ludo_88
Le 12 avril 2016 à 23:54 - mis à jour le 12 avril 2016 à 23:55

Ceux qui ont vu les premiers Blu-Ray UHD sont d'accord sur une chose. La différence de définition n'est pas flagrante sur les TV plats. En revanche, le HDR, lui, est bien notable.

Maintenant, les supports. Ben, si le physique devient marché de niche, ben dommage. Le SACD, par exemple, existe toujours...

Mais pour moi, les éditeurs, constructeurs et majors sont aussi responsable du marché. Les éditeurs pour bâcler les édition Blu-Ray, jusqu'au sérigraphie bâclé des disques Disney (titre blanc sur fond bleu, point !), 10 minutes pour démarrer le film, et des bandes son en simple Dolby alors que le DVD a du DTS...

Les constructeurs pour avoir vanté les mérites de l'upscalling de leurs platines DVD et TV, "Aussi bon que de la vrai HD", et pour avoir oublié de dire que les platines Blu-Ray lisent les DVD et CD (voir plus).

Et les majors pour un grand vide d'originalité. Je n'ai jamais aussi peu acheté de disques. Et quand je le fait, c'est essentiellement de vieux films...

Quand à la musique, les nouveaux ingénieurs du son me dégouttent d'acheter des CD. Compression dynamique (écoute fatigante), abus d'Autotune, source qui sent le MP3... je fuis tous les CD "remasterisé" ou les vu-mètres de ma platine / graveur Marantz  sont toujours dans le rouge sans bouger...

Et quand on voit la TNT-HD... Depuis le passage au tout HD, la qualité est en baisse. Moirage, arrière plan qui ressemblent à une aquarelle, image grisâtre trahissant un faible débit... Mettre 5 chaînes HD au lieu de 3 en nous faisant croire au début que l'on ne verrait pas de différence... Ben tiens !

Petite parenthèse, j'ai entendu la semaine dernière sur France Info que la France était l'un des rare pays a voir le marché de la VOD et SVOD en baisse ! Mais pas pour des ventes supérieur du physique. Mais bien de l'illégale...

 

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