Chronologie des médias : DVD et Blu-ray à 3 mois !
À moins d’un improbable coup de théâtre, le nouveau projet de loi sur la chronologie des médias qui sera présenté le 9 mars à l’actuelle Ministre de la Culture, a toutes les chances d’aboutir avec à la clé un raccourcissement d’un mois pour l’arrivée des films en DVD, Blu-ray et UHD…
C'est le Figaro qui a publié aujourd'hui la bonne nouvelle : Dominique D'Hinnin (Président du C.A. d'Eutelsat) présentera son rapport à Mme Françoise Nyssen (Ministre de la Culture) concernant la chronologie des médias en France, le 9 mars 2018.
Depuis 2009 (et la loi Hadopi), les délais fixés entre une sortie en salles de cinéma et la probable exploitation d'un film en video, télé et autres services de streaming légaux n'a guerre évolué. De fait, depuis 9 ans, il faut bel et bien attendre 4 mois pour se refaire une toile chez soi grâce aux DVD, Blu-ray et UHD, sauf dans les cas désespérés où le film fait un bide (le délai pouvait déjà, dans ce cas uniquement, être réduit à 3 mois).
Fort d'une consultation des différents acteurs du marché, les conclusions du rapport appellent donc les raccourcissements suivants :
de 4 à 3 mois pour les supports vidéo physiques (DVD, Blu-ray, UHD) ;
de 30 à 15 mois pour les chaînes de télévision gratuites ;
de 10 à 6 mois pour les chaînes cinéma payantes. Aménagements spéciaux pour les plateformes SVOD "vertueuses" ;
de 36 à 27 mois pour les autres chaînes payantes et plateformes SVOD.
Par "vertueuses", le projet entend que les structures concernées s'engagent à respecter la loi française, passer une convention avec le CSA, s'acquitter de la taxe CNC et payer un montant mensuel de 3,5 € par mois et par abonné. L'article rappelle que Canal+ est déjà dans les clous et bénéficiera donc du nouveau délai de 6 mois, mais que les Netflix et Amazon Prime refusant de mettre la main au porte-monnaie pour financer le cinéma français, resteront bloqués à 27 mois minimum.
Le tout est censé réduire le piratage et le téléchargement illégal.
Cependant, si cette mesure pourra permettre en effet d'endiguer une partie des fuites des consommateurs vers des circuits "plus rapides", il faudra tout de même que certains éditeurs et certains distributeurs revoient en parallèle leur politique éditoriale. Sans montrer qui que ce ce soit du doigt, il ne faut pas s'étonner que le consommateur se tourne vers le téléchargement illégal quand la proposition physique légale n'est pas à la hauteur. Nous ne mentionnerons que les titres édités uniquement en DVD alors que le film est dispo en téléchargement HD, et les pistes sonores françaises non HD sur certains Blu-ray, mais il y aurait encore à dire sur l'offre "officielle" pour que tout le monde soit pleinement satisfait et n'ai pas envie d'aller voir ailleurs…
Quoiqu'il en soit, cette réduction du délai est évidemment une bonne chose et nous ne manquerons pas de suivre sa validation et sa mise en application.