Avec Dj Poska, Cut Killer et Deenasty
Édité par M6 Vidéo
3 parties distinctes composent cette première leçon très
détaillée de DJING.
1ère partie : l’historique (10’43)
Clairement la partie la moins intéressant de ce DVD. Sur un
plateau assez laid que décorent d’immondes pastilles de
couleurs, une présentatrice jean large, sur-maquillée avec
tout ce qu’il faut de mauvais genre pour concourir aux 15
éditions de la Star Academy nous parle de l’histoire du
DJING. On devrait plutôt dire survole car en un peu moins de
11 minutes, difficile de faire le tour de cette philosophie
de l’existence. Alors on se concentre sur la genèse. Idée
plutôt inspirée si ce n’est que pour nous parler de la
genèse, on interroge exclusivement DEENASTY. D’accord, ce
pionnier du DJING en France possède une vraie légitimité mais
on aurait aimé autre chose de plus fouillée qu’une interview,
filmée caméra en biais, d’un seul et même intervenant.
Regardez « Standing in the Shadows of Motown » et vous verrez
à quoi ressemble un vrai documentaire sur les influences
musicales.
2ème partie : les cours (24’40)
Clairement la section la plus intéressante de ce DVD. Une
première partie axée sur les bases avec présentation du matos
et sensations sur la platine. DJ Poska se concentre sur
l’essentiel. Pédagogue, l’homme fait dans la simplicité
toujours droit au but avec pour message force de pratiquer,
pratiquer et pratiquer. La deuxième partie aborde les figures
plus élaborées du DJING. C’est le moment de sentir
véritablement le DJ au bout de la platine. D’une main
assurée, sans excès de zèle, DJ Poska décortique les
fondements. On le sent à l’aise, l’envie d’apprendre au bout
des doigts. Tout dans l’humour, le sérieux et la
décontraction. L’heure de se rendre compte que le DJING est
aussi une discipline… Rappelons que cette partie est
accessible sous 4 angles de vue pour une meilleure
décomposition des mouvements et une plus grande interactivité
avec le DVDEEJAY disciple… c’est à dire vous et moi !
3ème partie : les astuces
Une mine d’or que ces innombrables astuces dont l’unique but
est de vous mettre en situation concrète. Une fois lâché dans
l’arène, que faire ? Quelles attitudes, trucs,
mouvements adopter ? Pas facile car la « fosse », comme
on l’appelle, est loin de l’ambiance familiale dans laquelle
nous plonge ce fort sympathique DVD. La sono crache, le
brouhaha cerne le DJ qui doit se concentrer et faire avec le
peu de luminosité. Bref, ces astuces sont un véritable manuel
pour apprivoiser la platine et la former à son tour de
poignet quelle que soit l’atmosphère dans laquelle vous
scratchez.
L’ambiance est plutôt à la fête. Histoire de désarmer
l’agressivité qu’il peut y avoir autour du hip hop. Voici
venu le temps de la diplomatie… DJ Poska est dans la
place, tout baigne !!!
Côté conception, c’est plus que de la bonne franquette. C’est
carrément du laissez aller. L’éditeur s’est à peine fouler en
disposant 3 photos à la va vite (pas franchement
accrocheuses) pour en faire une jaquette de DVD. Il y avait
mille choses à faire plutôt que « flinguer » le DVD avec ce
genre de travail bâclé. Dommage… car la seule vue de cette
jaquette totalement ratée va en faire fuir plus
d’un !
A l’intérieur, le DVD, dont la rondelle rappelle le disque de
scratch, remonte quelque peu la moyenne par son bon goût et
son originalité. Immédiatement après l’introduction de la
galette dans le lecteur DVD, démarre l’intro impro de Sully
Sefil. Surprise plutôt sympathique qui rappelle (si besoin
est) qu’on est ici entre potes qui s’admirent, se respectent
et n’hésitent pas à s’entraider pour que leur Art
progresse.
Bonus / extra bonus pour ce premier volume de DVDEEJAY.
L’éditeur n’a pas lésiné sur le nombre de suppléments. La
qualité est cependant le point faible de cette édition DVD.
L’image autant que le son ont été sacrifiés au fond qui, il
est vrai vaut plus par ce qu’il transmet que par ce qu’il
montre. Pourtant, il est quand même dommage pour un DVD au
contenu essentiellement musical, d’offrir une telle pauvreté
sonore. Par indulgence, on gardera en tête l’esprit pionnier
de cette édition DVD.
Les suppléments se divisent en deux : d’un côté les
bonus. De l’autres, les extra bonus. Quelle
différence ? Les bonus sont accessibles sur n’importe
quel DVD de salon tandis qu’il vous faudra un DVDROM pour
lire les extra bonus. En réalité, nombre de ces suppléments
ne sont qu’un prolongement de l’histoire car il s’agit
principalement de présenter les DJs les plus connus en France
et d’analyser leurs parcours et influences. A la place d’un
DEENASTY (intéressant par ailleurs) seul à tchatcher, on
aurait encore une fois mieux apprécier un montage qui
intégrât les différentes interventions, histoire de
confronter les expériences, les opinions et les points de
vue. Mais bon, l’important est que ces témoignages fussent
présents sur le DVD… le reste s’améliorera avec le temps et
les volumes 2, 3, 4, 5…
Parmi les bonus, vous trouverez :
- Les Interviews et conseils de Cut Killer, DJ Pone, Queen P
et DJ Djel
- Vidéos des championnats du monde de DJs DMC
- Biographies des DJ
- Ecoute de vinyles
- Making of proche du bêtisier
Parmi les extra bonus, vous trouverez :
- Interview de Dj Thierry Scratch (Vincent Desagnat)
- Démo Dj Pone… dans sa chambre
Les interviews, la démo, les vidéos du championnat sans
oublier l’interview de DJ Thierry Scratch (séquence détente
avec Vincent Desagnat (La Beuze, « Les 11
Commandements »… ) dans le rôle de Scratch autoproclamé DJ)
valent le détour… le reste n’a pas franchement d’importance.
C’est loin d’être le point fort de cette édition DVD. C’est de
la vidéo filmée avec une approximative balance des blancs qui
jure d’une séquence à l’autre et rend l’image imprécise et
peu agréable à regarder.
Toutefois, comme on l’a dit tout à l’heure, l’éditeur a
privilégié le fond et négligé la forme. Ca n’est pas un film.
C’est moins grave. Les puristes et amoureux du documentaire
auront toutefois du mal à apprécier.
Autant avoir négligé l’image, on peut comprendre, mais avoir
négligé aussi le son, c’est impardonnable. Encore une fois,
c’est quasiment un DVD musical alors un peu de tenue.
Qu’est-ce que c’est que ces volumes sonores qui varient d’un
documentaire à l’autre.
A-t-on oublié d’enseigner à l’éditeur les vertus de
l’étalonnage ? Remarquez, on peut également en profiter
pour également lui rappeler les vertus d’une remasterisation.
Entendre scratcher en 5.1, c’est carrément mieux que
d’entendre scratcher en 2.0. Alors pourquoi nous en avoir
privé ???
Techniquement, ce DVD frise le néant. Le pire est qu’on
entende DJ Poska désespérément répéter « vous
entendez ? il faut bien sentir et écouter ». Ben
ouais… reste à pouvoir le faire dans de bonnes
conditions… ce qui est ici loin d’être le cas !!!
A vos platines… What’s the flavor ?… bon DVD !