Réalisé par Brian Helgeland
Avec
Heath Ledger, Mark Addy et Rufus Sewell
Édité par Sony Pictures
Depuis toujours, un simple serviteur du nom de William
Tchatcher (Heath Ledger, The Patriot - Le Chemin de la liberté) rêve d’être
chevalier et de participer aux plus grands tournois.
Malheureusement, seul les nobles peuvent prétendre à ce titre.
Alors, après la mort de son seigneur, William change
d’identité, devient l’honorable Sir Ulrich Von Lichtenstein et
part en quête de sa destinée…
Faire évoluer une histoire d’époque dans un univers bien
contemporain est souvent un pari risqué, où les réussites se
font plutôt rares - on pense tout particulièrement à
l’exceptionnel Moulin Rouge ! de Baz Luhrmann, ou encore
au chef-d’oeuvre Titus de Julie Taymor.
Malheureusement, ce « Chevalier » est à mettre dans le mauvais
rang. Car, à la différence de Luhrmann ou Taymor qui adaptent
leurs histoires à leurs univers, Helgeland, lui, use de la
simplicité, fait dans le traditionnel et se perd dans les
multiples facettes du film. Tantôt film sur la chevalerie,
tantôt délire cinématographique, le réalisateur n’arrive
jamais à imposer un style, et c’est là, sa principale
faiblesse. Il filme son Chevalier comme une simple pellicule
parmi d’autres, sans jamais y intégrer, par exemple, la folie
jubilatoire qui faisait tout le charme de
Moulin Rouge !.
C’est bien dommage, car en revoyant les scènes de joutes
parfaitement réalisées, ou que l’on se penche un instant sur
le casting que l’on qualifiera d’honnête à défaut d’être
prestigieux, on se plaît à rêver de ce qu’aurait pu donner le
résultat final si seulement le réalisateur avait su respecter
le genre dans lequel il s’aventurait, ou créer une identité
propre à son film…
Le test ayant été effectué à partir d’un check disc, nous
passerons outre l’aspect esthétique de l’édition limitée en
coffret métal. Pour le reste, le DVD fait preuve de grande
tenue.
L’authoring a été particulièrement soigné avec des menus
animés, reprenant quelques scènes du film retravaillées
graphiquement pour l’occasion, la technique idéalement adaptée
pour les amateurs de belles images et de bandes-son efficaces,
autant que les suppléments qui apprendront aux passionnés tous
les secrets sur la fabrication d’un film.
Le commentaire audio nous donne l’occasion d’écouter le
réalisateur, Brian Helgeland, et Paul Bettany, un des acteurs
du film. Ils rentrent très vite dans le vif du sujet, et on
sent rapidement que cet exercice ne fut pas trop difficile
pour les deux hommes. A l’aise, donc, les informations
arrivent de toute part, et enchaînent souvenirs de tournage et
d’écriture, anecdotes, péripéties…
Le tournage est composé de onze featurettes qui
détaillent la conception du film :
« 1370 - La rock music scène » explique l’utilisation
d’une musique en décalage total avec les images.
« Armor et le rock band en tournée » revient sur le choix
des costumes.
« Les surprises de la maison tchèque » rend un bel
hommage aux figurants.
« L’école de Hard Knocks » nous montre tout le travail
accompli pour réaliser les joutes.
« Les tournois - Entre match de foot et course
automobile » établit le lien qui unit les tournois
d’autrefois et nos sports populaires actuels.
« La grande tente » revient sur les joutes, les jouteurs
et leurs popularités.
« Le premier promoteur sportif au monde » compare le
personnage de Chaucer aux présentateurs de boxe de nos jours.
« Histoires pour le peuple » décrit en détail trois
personnages, dont celui de Chaucer.
« Les règles de l’amour » donne les règles à respecter
pour créer une histoire d’amour dans ce type de film.
« Portrait de Heath Ledger » présente brièvement l’acteur
principal.
« La quête du réalisateur » clôture cette section par de
dernières et courtes explications sur le film et sur le
travail du metteur en scène.
Au final, tous ces documents courts nous en apprennent long
sur bien des aspects du film et sur le travail de l’équipe
technique.
Les scènes supplémentaires sont au nombre de six et
peuvent être introduites par le réalisateur (sans une dent..)
et son monteur. Pour chaque scène, ils développeront ensemble
les raisons de leur non-intégration au montage final et
exprimeront aussi une certaine tristesse de n’avoir pu les
utiliser.
Le making of HBO est en réalité une courte featurette
promotionnelle, qui ne révélera rien de bien intéressant, car
constituée en grande partie de séquences tirées des clips de
la section « tournage ».
Les amateurs apprécieront le duo Queen/Robbie Williams dans le
clip de l’excellent « We’re the Champions », et
termineront sur les habituelles filmographies et les
bandes-annonces de Final Fantasy - Les créatures de l’esprit et
« Chevalier ».
De toute beauté.
Les éditeurs nous gâtent, et on ne s’en plaindra pas. Cela
devient de plus en plus difficile de trouver, ne serait-ce
qu’un petit défaut à ces nouveaux DVD qui nous sont proposés.
Le master est propre, la compression parfaitement maîtrisée,
la définition exemplaire et les couleurs magnifiquement
saturées. Un vrai bonheur…
En anglais comme en français, la bande-son de ce « Chevalier » assurera le spectacle grâce à des pistes 5.1 tonitruantes. La bande originale (vraiment originale !) très « rock » associée aux nombreux duels, donne lieu à quelques scènes mémorables, dont le caisson de basse est le premier instigateur.