L'Adieu (2003) : le test complet du DVD

Réalisé par François Luciani
Avec Thomas Jouannet, Mélanie Doutey et Catherine Jacob

Édité par Ciné Génération Editions

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Le 02/05/2004
Critique

Bordeaux, mai 1960. Laurent, fiancé à Isabelle, résilie son sursis. Incorporé en Algérie dans un peloton d’aspirants, il y rencontre Raymond Garcia, fils d’un quincaillier d’Alger, Farid, Algérien licencié en droit et Bernard, l’instituteur, poussé à déserter par ce qu’il découvre.
Laurent tombe éperdument amoureux d’Evelyne, la jeune soeur de Raymond et pense être arrivé au paradis.
Cette vision idyllique est vite dissipée par plusieurs drames, à commencer par l’exécution de Raymond par le FLN, puis par les dures réalités du conflit quand il est muté à la tête d’un peloton en Kabylie…
L’histoire de l’amour de Laurent Luissac (Thomas Jouannet) et d’Evelyne Garcia (Mélanie Doutey) est fidèlement resituée dans les deux dernières années du conflit d’Algérie, jusqu’à juillet 1962 quand la famille Garcia monte à bord du paquebot « Ville d’Alger », en partance pour Marseille.
Le film, diffusé par France 2 en avril 2003, une idée d’Yves Boisset et un scénario d’Alain Scoff et Virginie Brac, fait s’alterner, tout au long des deux parties (Zone interdite et Terre brûlée) les scènes intimistes, centrées sur les personnages fictifs, et l’évocation du drame vécu par les deux communautés : opérations de « maintien de l’ordre » dans les villages de Kabylie, attentats terroristes du FLN et de l’OAS, torture et exécutions sommaires, référendum sur l’autodétermination, putsch des généraux et morts de la rue d’Isly, adieu des Pieds-Noirs à une terre sur laquelle beaucoup étaient installés depuis de nombreuses générations, avant même que ne leur soit donnée la nationalité française, massacre des harkis abandonnés, sans armes, à la vindicte du FLN…
François Luciani est un habitué des fresques en plusieurs épisodes avec Les feux de la Saint-Jean (1996), Les filles du maître de chai (1997) et L’Algérie des chimères (2001), jadis édité en DVD par Arte Vidéo, aujourd’hui retiré de la vente.
La dramatisation, particulièrement retenue, de cette fiction-documentaire, d’une qualité qui justifierait une sortie en salles, aide à mieux comprendre les souffrances entraînées par le drame algérien dans les deux communautés.

Présentation - 4,5 / 5

Les deux disques sont présentés dans un beau digipack emboîté dans un sur-étui dans les tons ocre.
Bonne qualité de l’image et du son DD 2.1.
Suppléments généreux, dont ceux regroupés sous le titre « Comprendre la guerre d’Algérie », sont particulièrement intéressants.
La présentation du menu général est remarquable, avec quelques scènes projetées sur un mur, comme dessinées au pochoir.
Découpage en 12 chapitres repérés par un titre et une vignette animée.
Sous-titres en anglais, disponibles à la volée.

Bonus - 5,0 / 5

Tous logés sur le DVD 2, les généreux suppléments (plus de 3 heures !) sont, pour l’essentiel, intéressants, en particulier les longs propos de Jacques Duquesne (70’). Ils sont tous présentés au format 16/9 anamorphique, et regroupés en deux parties :

I. Au coeur de l’Adieu

Deux documentaires réalisés par Jan Sitta. Le premier, Au coeur de l’Adieu ou l’histoire de la fiction, n’échappe pas à la banalité des inévitables « making of », avec interview de Virginie Brac, co-scénariste, et des principaux acteurs. Le second est de la même eau : dans Au travail avec François Luciani, le réalisateur nous dit préférer la conception et le montage du film à son tournage et nous avoue, sur fond de scènes de tournage et de photos de plateau… toute la solitude du réalisateur !

II. Comprendre la guerre d’Algérie

Guerre d’Algérie, la mémoire retrouvée ? (45’) Succession de propos de témoins de l’époque relatée par le film : Enrico Macias, Jean Benguigui (qui interprète le père d’Evelyne), Yves Boisset, Alain Scoff, Michel Rocard, Benjamin Stora, etc.. Pas indispensable, mais ça s’écoute sans trop d’ennui.

La guerre d’Algérie, par Jacques Duquesne (70’) : l’interview de ce journaliste, spécialiste du sujet, est découpée en 15 thèmes, accessibles séparément : Ceux qui ont déclenché la guerre d’Algérie, Les pieds noirs, L’armée française, L’opinion politique française, Les Algériens qui vivent en France, Le contexte politique, La bataille d’Alger, Le 13 mai 1958, « Je vous ai compris », Le plan de Constantine, Le putsch des généraux, L’OAS, Les harkis, Le 17 octobre 1961 et Les accords d’Évian.
On écoute avec grand intérêt les propos de l’auteur de Comprendre la guerre d’Algérie (Éditions Perrin). Tout au plus regrettera-t-on qu’il ne soient pas illustrés, ça et là, de quelques documents d’époque.

À lire/à voir, enfin, fournit une longue liste de livres et de films, documentaires ou fictions, inspirés de la guerre d’Algérie, parmi lesquels L’insoumis d’Alain Cavalier (1964) et Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vauthier (1972), ce dernier disponible en DVD. Curieusement, le film La Question de Laurent Heynemann, critiqué à l’occasion de sa sortie en DVD, n’est pas mentionné.

Image - 4,0 / 5

Une image propre, avec un étalonnage soigneux des couleurs, légèrement insaturées. Un grain très fin qui convient à un récit intimiste, avec de nombreux gros plans sur les visages. Trois heures logées sur un seul disque, sans défaut de compression gênant.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 2.1, dynamique, est correctement spatialisé.
La musique de Jean-Marie Senia est particulièrement bien mise en valeur par un large spectre aux basses généreuses.
En revanche, les dialogues sont mats et manquent de profondeur.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic TX-36PG50F 16/9 86 cm
  • Philips 957
  • Denon AVR 2802
  • Avant : Cabasse Goëlette. Centre : Sony SS-CN15. Arrière : Sony SS-SR15. Caisson de graves Pioneer S
Note du disque
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Marylin
Le 28 avril 2006
Je ne sais pas comment décrire l'état d'esprit dans lequel je suis en ce moment, c'est à dire juste après la vision de ce film. Malheureusement je n'ai pas pu voir la fin car je l'ai enregistré lorsqu"il est passé à la TV et ma cassette n'a pas tout enregistré (je suis rendu au moment ou la famille d'Evelyne a décidé de partir et qu'Evelyne pleure avec son pépé)
En tous cas je remercie François Luciani pour ce magnifique film qui est plein d'émotions .. je ne sais pas comment le dire mais tout le monde devrait voir ce film.
Alors merci.

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