Réalisé par Daniel Myrick
Avec
Heather Donahue, Michael Williams et Joshua Leonard
Édité par H2F
En Octobre 1994, trois étudiants en cinéma disparaissent dans
une forêt du Maryland au cours d’un reportage sur la
sorcellerie. Un an plus tard, on a retrouvé leur film. C’est
par ces quelques lignes sur fond noir que débute « Le Projet
Blair Witch ». La suite nous projette directement dans un
montage » brut de décoffrage » du film réalisé par les
étudiants. Présenté comme une journal vidéo, le Project
Blair Witch est avant tout un film d’ambiance qui suit la
randonnée cinématographique de 3 étudiants dans la forêt,
réputé hantée, d’une petite ville du Maryland: Burkittsville.
L’enthousiasme du début fait rapidement place à la peur
lorsque qu’ils n’arrivent plus à trouver le chemin du retour
et qu’une force invisible semble s’acharner à les effrayer.
Inutile de chercher les effets spéciaux (les amateurs de
Hantise, s’il y en a, vont être déçu) puisqu’il sont absents.
Partant de ce principe, le film repose sur une des bases qui
constituent la peur : l’inconnu. En effet, il n’a rien de
plus angoissant que de se retrouver dans un environnement
dépourvu de points de repères habituels : il s’agit ici
d’étudiants habitués à la vie urbaine qui se retrouvent
parachutés (et perdus) en pleine forêt. Une fois désorientés,
les personnages comme le spectateur peuvent alors commencer à
avoir peur : l’obscurité, le moindre bruit suspect (les
branches qui craque dans la nuit) sont sujet à faire
travailler l’imagination. Enfin, pour enfoncer le clou, les
réalisateurs ont décider de placer le récit dans un contexte
réaliste, entouré de mystères, puisque le film est censé être
un montage de séquences vidéo réellement tournées et
retrouvées un an après la disparition des 3 étudiants dans
des bois supposés hantés.
C’est ce qui fait à la fois la force et la faiblesse du film :
il y a d’un côté la possibilité de se dire « si ça m’arrivait »
puisque ça a » vraiment eu lieu » et de l’autre, le mécanisme
de la peur qui ne fonctionne justement que si le spectateur
décide croire à ce qu’il voit. Il y a d’ailleurs fort à
parier que la première vision et la chute finale, sans
explications, laisse un arrière goût de déception.
Heureusement pour nous, Film Office a eu la bonne idée
d’inclure le documentaire » The Curse Of The Blair Witch
Project « , un supplément qui étoffe le passé des personnages,
de Burkittsville et qui reprend les points forts de l’enquête
sur de la disparition des étudiants. Un reportage qui regardé
avant le film, permet de s’immerger en » douceur » dans
l’univers réaliste de la forêt hantée de Burkittsville…
Le DVD est présenté dans un boîtier plastique de type
» amaray » avec une jaquette qui reprend l’affiche
française du film en indiquant clairement au verso, le
contenu et les formats audio/vidéo disponibles. Le DVD
propose 2 faces de lecture (DVD 10) : le film d’un côté et
les suppléments de l’autre.
Concernant l’habillage interactif, le menu d’accueil et les
menus annexes sont fixes mais sonores (bruitages étranges et
inquiétants) et les transitions entre chacun d’eux sont
animées. Malgré un design trop sobre qui reprend les éléments
clefs du film (les bandes audio / vidéo des étudiants, le
journal de bord de Heather) sur un fond rougeâtre pas très
agréable, on sent que l’éditeur a cherché à faire un effort
pour coller à l’ambiance générale du film.
En conclusion, même si du chemin reste à faire, Film Office a
définitivement tourné la page sur ses premiers DVD aux menus
aussi laids qu’austères.
Ce DVD a subit un traitement de faveur (notoriété oblige) :
commentaire audio (sous-titré) des réalisateurs, bande-annonce
en v.f. et v.o., notes de production, filmographies et la légende
de Blair Witch sont les premiers bonus qui accompagnent le film.
Un gros morceau vient ensuite : The Curse Of The Blair Witch
Project. Il s’agit d’un (faux) documentaire retracant l’historique
et les événements (interviews des proches, de la police…) qui
ont suivi la disparitions des 3 étudiants. Monté à la manière
d’un reportage vérité et extrêmement bien réalisé, il a été
programmé sur les chaînes satellite et diffusé en prologue au
film dans certaines salles aux USA.
Ce supplément est un véritable coup de maître promotionnel car il
est quasiment indissociable du long métrage : il est même vivement
conseillé de le regarder avant le film !
Même si on aurait aimé avoir quelques scènes inédites en bonus
(un précédent montage du film dure 2h30..), Film Office nous fait
un vrai cadeau avec The Curse Of The Blair Witch Project : il
supporte à lui seul la note des suppléments.
La copie utilisée pour ce DVD est de très bonne qualité. Les
couleurs et la définition sont bien restituées. L’encodage est
d’une excellente qualité pour une source majoritairement vidéo
toujours en mouvement.
Malheureusement, et à l’instar du DVD Zone 1, l’image présenté
dans un cadre, comme pour une séance de film da vacances en super 8
(bonjour les vacances…). Même si en salles ce procédé paraît
inaperçu, ce n’est pas de même chose sur une télévision : en plus
de perdre des lignes de définitions pour un format obligatoirement
4/3, cela nuie à l’aspect documentaire vidéo et donc à l’aspect
réaliste que le film souhaite transmettre.
(Remarque : Pour les anglophones, une édition zone 2 d’exception
du Projet Blair Witch va bientôt sortir en Angleterre. Editée par
Pathé en V.O sous-titrée, elle reprendra tous les suppléments des
éditions américaines (les scènes coupées notamment) et française et
même plus. Par ailleurs les menus et l’interactivé seront supérieurs
aux éditions déjà existantes. Enfin, l’image sera présentée dans
un vrai format 4/3).
Le film est censé recréer une prise de son directe et l’usage
du Dolby Digital 2.0 satisfait complètement à cette obligation.
Pour ceux que l’anglais ne rebute pas, je recommande le choix de
la VO à 100% : en effet, même si un effort évident sur le doublage
a été effectué la v.f. à un aspect trop « confiné » qui manque de
naturel (le timbre des voix à quasiment la même résonance en
extérieur qu’en intérieur).
Enfin, sachant que les sous-titres français sont imposés sur
la VO, il n’est pas possible de changer la piste son à la volée.