Réalisé par Andrew Green
Avec
Rosie Fellner, Vivienne Harvey et Paris Hilton
Édité par La Fabrique de Films
Et c’est parti pour 85 minutes de souffrance ! Mais pas
celle à laquelle on s’attendrait. Sur un scénario mal torché
(9 individus dans un manoir écossais sont tour à tour
possédés et se trucident joyeusement), Andrew Green, dont
c’est ici la première oeuvre, ficèle un gros navet à coup de
dialogues insipides et d’insupportables clichés. Le résultat
de tout ceci tient de la connerie la plus abyssale. Rien ne
tient debout, pas même la caméra qui en perd son latin à
débiter plans après plans de grotesque images d’acteurs fort
improbables (pas un d’entre eux ne sait jouer).
D’une telle combinaison (absence de scénario + absence
d’acteurs), rien de potable ne sort…pas même une vague
idée. Quant à l’exploitation d’un tel nanar, l’éditeur aurait
été plus inspiré d’oublier….même en vidéo. Certes, il y a
le titre qui pompe littéralement sur le film culte de Danny
Boyle pour jeter la confusion parmi de malheureux acheteurs.
Certes, il y a l’affiche qui exhibe ostensiblement un couteau
ensanglanté pour faire croire à une réminiscence de Scream.
Certes il y a le genre à mi chemin entre thriller et horreur.
Et puis il y a Paris Hilton dont la performance tient plus de
l’apparition et le jeu d’actrice d’un gag.
Mais la tromperie n’ira pas plus loin. A peine la scène
d’ouverture bâclée, nous voilà ostensiblement plongé dans un
nauséeux nanar qui oscille entre suggestion et démonstration.
Suggestion parce que le réalisateur, scénariste et producteur
pour le coup, a sans doute eu du mal à réunir assez d’argent
pour des effets spéciaux dignes de ce nom. Du coup on
suggère, ça coûte nettement moins cher. Démonstration parce
que dès qu’il le peut, le réalisateur s’attarde sur ce qu’il
pense être son atout majeur : son casting féminin. Quand
on a rien à dire au spectateur, autant le faire saliver. Pas
de chance, là encore, c’est le niveau 0. Décidément, devenir
réalisateur ne s’improvise pas.
Le spectacle a quelque chose de putride. Pire, il sent la
mort, la fabrication, l’absence d’aspérités qui aurait dû le
rendre vivant. Rien de plus triste et de plus laid que la
standardisation. Il est d’ailleurs là le massacre : nous
imposer le formatage à outrance dans cet ersatz de série Z.
Genre formaté, casting formaté, histoire formatée, émotions
formatées…et on regrette le temps où la Hammer donnait vie
à de curieuses expériences sur pellicule. Des expériences
outrancières, certes dénuées de moyens et jouées
approximativement, mais qui sentaient l’idée même sotte ou
incongrue. Ici, les seules odeurs nauséabondes dont cette
immondice nous gratifie sont la mort et la volonté de tirer
un quelconque bénéfice
« Petit Massacre entre Amis » s’inscrit dans cette tradition
moderne de nanars repris et distribués par amour de l’argent.
Pourquoi ? Parce qu’il n’exige qu’un faible
investissement et dégage généralement un gros retour sur
investissement. De la crotte : c’est ce que ça vaut. A
voir, à conspuer et à immédiatement oublier.
Pas la peine de trop s’attarder. Le Packaging et les menus
sont à l’image du film. Hideux et sans aucun intérêt. Quant à
l’affiche du film : égalité avec
Terreur.com.
Côté son et image, c’est complètement raté. Il faut dire que
le matériau de base est sérieusement avarié.
Une absurdité mal torchée mal encodée, voilà ce qu’est »
Petit Massacre entre Amis » !
Et voilà la partie qui détend. L’interview de Paris Hilton et
de l’équipe du film ainsi qu’une misérable bande-annonce
seront les seuls bonus de ce DVD. Mais quels bonus. Aussi
bien l’un que l’autre ont tout d’un gag. fous-rires
garantis :
- L’interview de Paris Hilton et de l’équipe du film (20
minutes environ VOST)
Si vous êtes curieux d’entendre les interviews les plus
tartes jamais réalisées, ces interviews sont pour vous. Paris
Hilton en tête…il faudra toutefois vous tenir prêts car
cette fameuse interview ne dure qu’une poignée de minutes.
Oui Oui Oui, « ce réalisateur sait ce qu’il veut, il est
doué, il sait diriger les acteurs »…non sans déc !
Il y avait des acteurs là dedans ? Peut-être en bonus
caché, on ne sait jamais. Des interviews de cet acabit, vous
en avez une petite douzaine. Et comble de joie, certaines
tentent même de vous expliquer la vision du réalisateur.
Quant à l’artiste, il vous narre avec simplicité la manière
dont il a travaillé. Ca n’est pas inintéressant, c’est juste
mortellement barbant.
Filmé en vidéo et mal filmé en plus, l’éditeur n’a eu que peu de choix. Toutefois, côté encodage, le film atteint des sommets de laideur. Gros carrées, couleurs délavées…bref un spectre image d’une étroitesse rarement égalée. Même Le Projet Blair Witch n’avait pas osé livrer ce genre d’image digne des premiers camescopes. Zéro, c’est ce que ça vaut !
Sans rire, l’encodage affiche du Dolby Digital 5.1. Dans le
genre foutage de gueule, « Petit Massacre entre Amis »
décroche la palme. Spectre riquiqui, ambiance faussement
effrayante, surround quasiment inutilisés…bref en VF comme
en VO, le son est calamiteux. Jamais 5.1 n’aura eu de
fonction plus commerciale
Bonne séance…pour les rares courageux qui auront
délibérément choisi de voir ce fil…voyez je n’arrive même
pas à le dire !