Réalisé par George Lucas
Avec
Richard Dreyfuss, Ron Howard et Paul Le Mat
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Pour son deuxième film, Lucas suit à la trace quatre amis, au
cours d’une nuit où leur vie va basculer. Pas de drame au
programme, mais une étude de murs au sein de l’Amérique de
1962, où les voitures carénées et chromées étaient des pièges
à filles.
Ils se demandent s’ils doivent changer de mode de vie ;
partir, pourquoi pas… La décision qu’ils prendront au petit
matin va sceller le sort de chacun.
Attention ! Avec ce film, vous avez dans les mains le faire-
part de naissance du nouvel Hollywood.
A l’époque, les Majors étaient en déclin, et les nouveaux
venus rêvaient de faire renaître Hollywood de ses cendres.
Spielberg, Lucas, Scorsese, De Palma, Coppola se connaissaient
bien et passaient leurs week-ends ensemble dans une maison au
bord de la mer. Tous barbus, on les a nommés « les jeunes
loups ». Ils se donnaient des conseils et le succès de l’un
était le stimulus nécessaire pour que les autres fassent mieux
à leur tour.
Ecrit et réalisé par George Lucas et produit par Francis Ford
Coppola, le succès d‘« American Graffiti » ouvre une voie royale
dans laquelle vont s’engouffrer les jeunes loups d’Hollywood.
Le film donne la vedette à Richard Dreyfuss
(Les Dents de la mer,
Rencontres du troisième type) et à Ron Howard - devenu
réalisateur à succès par la suite (« Willow »,
Apollo 13) - et débusque, dans un second rôle,
Harrison Ford, élu depuis star du siècle.
La sérigraphie est ce qu’il y a de plus réussi dans cette
édition ; vient ensuite la jaquette, avec son affiche aux
traits caricaturaux (ce qui étonne, pour un film pensé comme
un documentaire), et cette couleur vert pistache, écoeurante.
A l’intérieur, un livret récapitule les chapitres et notes de
production, à 80% issus du making of.
Le menu est le moins réussi : fixe et muet, il reprend la
navigation et les logos-boutons des premiers DVD Universal,
sur fond de photos tirées du film. On aurait aimé un design
propre au film, pour lui attribuer l’estampille Collector.
Mais ce qui est le plus énervant, c’est qu’il est uniquement
en anglais !
Disons-le tout de suite, ce qui sauve cette édition collector
c’est le fabuleux making of, VOSTF, de près d’une heure et
vingt minutes, concocté par Laurent Bouzereau, très riche en
anecdotes et qui cerne bien les motivations de Lucas.
Exemplaire !
La bande-annonce, elle aussi sous-titrée, montre que Universal
a essayé de vendre le film comme un film d’action. Le reste,
filmographies, notes de production sont en anglais : un peu
trop agaçant pour les non anglophiles.
Enfin, pour les possesseurs d’un lecteur DVD-Rom, un lien
Internet avec le site de Universal.
Le rendu visuel de cette symphonie de chromes est presque
parfait : des couleurs vives parfaitement restituées. Tout le
film est tourné de nuit, et pourtant pas de problèmes de
compression. On notera toutefois des taches blanches sur la
pellicule lors de la scène où Curt rencontre les Pharaons.
Du grain, mais il est dû au type de pellicule utilisée : un 16
mm anamorphosé pour le cinémascope, ce qui lui donne cette
granulation (le directeur de la photo l’appelle le
« Cinemascope du pauvre »), effet voulu par George Lucas pour
l’aspect reportage du film.
La VO est la seule qui vaille vraiment le coup : un surround
ample, qui nous gratifie de quelques beaux effets avant-
arrière, les voix sont en retrait, mais participent à l’aspect
documentaire voulu par George Lucas.
Vient ensuite la VF, qui est la meilleure des versions mono,
car elle a su conserver une grande partie de la richesse de la
bande-son, la mise en avant des dialogues (clair) tranche avec
l’esprit du film.
Les versions italienne et allemande favorisent les dialogues
au détriment des sons d’ambiance ; la version espagnole est
pauvre et étouffée.