Réalisé par Gerald McMorrow
Avec
Eva Green, Ryan Phillippe et Sam Riley
Édité par TF1 Studio
Ne vous laissez par embobiner par les phrases chocs, les arguments marketing et les comparaisons avec Blade Runner, V for Vendetta ou encore Dark City… « Dark World » (pourquoi avoir changé le titre original « Franklyn », pour ne pas le confondre avec la tortue pour enfant ?), n’est pas un film de science-fiction ni un film de genre profondément fantastique.
Si comparaison il doit y avoir, il faut plutôt chercher du côté de L’Echelle de Jacob ou de la partie sombre d’un Terry Gilliam.
Le propos du film n’est pas de nous propulser réellement dans un autre monde mais de nous mettre face à nos peurs, et de façon générale, à tout ce que nous pouvons fuir dans la réalité, quitte à déraper parfois en se réfugiant dans une quête, un art, un ailleurs…
Il n’est pas question d’autre chose dans ce film que de fuite de la réalité, de quête d’une alternative face à un événement « insurmontable ». Alors oui, pour l’un des personnages, cette alternative prend des allures de ville gothique rétro-futuriste, mais réduire le film à ce postulat, c’est passer à côté de sa substance véritable.
Du coup, on peut se demander si tout ça n’est pas un peu exagéré, si il fallait vraiment pousser le bouchon aussi loin… et pourquoi pas ? « Dark World » est un premier long métrage qui ne souffre pas vraiment de la « jeunesse » de son réalisateur mais en profite pour nous emmener là où le cinéma ne sait plus trop aller : un imaginaire dont le spectateur est aussi l’acteur et ne se contente pas de gober la vision d’un faiseur. Peut-être faut-il voir « Dak World » comme un tableau, une peinture complexe et tourmentée qui déclenche chez l’observateur des émotions qu’il mettra sans doute un certain temps à maîtriser.
Oui, « Dark World » est un film intellectuel, une expérience psychique, à éviter si vous êtes venu chercher de l’action façon Wachowski Brothers. Mais pour le curieux qui n’a pas peur de se creuser la cervelle devant son écran, voici de quoi passer un moment rare…
Présentation classique d’un boîtier Blu-ray dans un fourreau carton. Menus très simples.
Partie bonus anémique avec 3 scènes coupées sans grand intérêt et les interviews de 3 acteurs et du réalisateur qui restent tous finalement très en surface et ne nous apprennent pas grand chose. Un making of/featurette existe mais n’a pas traversé l’Atlantique.
Superbe photographie qui trouve une place de choix dans un encodage AVC qui ne montre aucune faiblesse malgré les nombreux plans sombres et poussiéreux de Meanwhile City. Définition aux petits oignons pour un master très soigné.
VF et VO ont droit au DTS-HD MA 5.1. Les ambiances de la VO sont discrètes à Londres et saisissantes à Meanwhile City. La VF se hisse dans le peloton de tête des adaptations/doublages franchement ratés avec une post-synchronisation très limite et des voix absolument pas inspirées.