Shutter Island (2010) : le test complet du Blu-ray

Shutter Island est censée être un rempart infranchissable pour séparer les plus dangereux criminels de la société américaine des années 50. Une île brumeuse et sujette à des orages effrayants, d’où nul ne peut s’échapper. Et pourtant, une fille manque à l’appel. Un marshal (Leonardo DiCaprio) au passé trouble, est appelé sur les lieux pour mener l’enquête. Mais la véritable énigme est cachée dans le labyrinthe de l’esprit humain, et recèle des secrets terrifiants.

Martin Scorsese renoue ses liens avec le thriller horrifique après Les Nerfs à vif, un thème peu courant dans sa filmographie et qu’il survole pourtant avec une virtuosité exceptionnelle. L’occasion pour ce retour en force lui a été donné par le roman de Dennis Lehane, et par un casting de costauds (DiCaprio, mais aussi Ben Kingsley, Max von Sydow et Mark Ruffalo entre autres).

Le point culminant de ce voyage intérieur nous rappelle des références multiples… mais aussi un devoir de réserve envers tous ceux qui n’ont pas vu le film en salles. Disons juste que Shutter Island est un thriller où l’hyperréalisme des images et la mythologie du récit ne procèdent pas nécessairement dans la même direction. Une fois le secret de « l’île » percé à jour, il sera aisé de revisiter le film avec les nouvelles clés de lecture…

Pour fêter son blockbuster de l’été, Paramount choisit un étui SteelBook séduisant mais oublie de colorier le disque…

Shutter Island réalise un sans faute absolu dans la qualité et la précision des encodages vidéo et audio, qui le hissent dans le club restreint des disques de démo. L’image est proprement stupéfiante. Enfin un thriller où les noirs sont vraiment noirs, où les flashbacks sont morbides et inquiétants, où la fluidité des mouvements de caméra nous catapulte au premier rang de ce voyage dans l’abîme de l’esprit !

La VF est étonnamment précise, dans les limites dynamiques du Dolby Digital 5.1. Mais la VOST en DTS-HD Master Audio est proprement spectaculaire. Overdose de graves, poussées d’adrénaline des voies arrières : rien ne nous sera épargné dans ce feu d’artifices soniques, qui rend au thriller ses lettres de noblesse.

S’il fallait trouver un handicap au disque, c’est dans l’exiguïté des bonus, qui se limitent de facto à deux documentaires tournés en HD, Les mystères de l’île et Le phare, consacrés aux propos de l’équipe et à un décryptage (fort intéressant) sur le rôle de la psychiatrie dans les années 50.