Valhalla Rising, le guerrier des ténèbres (2009) : le test complet du Blu-ray

Les apparences sont parfois trompeuses : on vient pour un film d’action et on repars totalement secoué et perplexe après avoir visionné un film aux limites de l’hallucination.

Derrière sa jaquette de « film de guerrier » se cache en fait un film de traversée. Car le Valhalla du titre est bel et bien l’au-delà des croyances nordiques et le personnage qui habite le fabuleux Mads Mikkelsen est là pour jouer les passeurs d’âmes.

Le réalisateur ne s’en défend pas : ses influences sont nombreuses et ciblées. « 2001 », « Delivrance » ou même Lynch, son film est nourri aux mamelles d’un cinéma pas comme les autres, de celui qui nous laisse sans voix et sans réaction face à des images et sons qu’il faudra digérer longtemps.

Articulé en 6 chapitres, le film possède effectivement ce côté « tableaux » ou poème épique interprété comme une pièce de théâtre contemporaine au jeu minimaliste, presque animal, laissant aux corps et aux visages le soin de traduire des émotions de peur et de rage assez violentes.

Risquons le cliché en présentant ce film comme une expérience cinématographique, loin, très loin d’un film de baston barbare, et plus proche d’un trip hypnotico-spirituel avec éclaboussures de testostérone mélangée à la boue des Highlands… pas exactement une promenade de santé, mais un moment de cinéma qui vient nous « nettoyer » la tête…

Jaquette simple, boîtier noir, menus fonctionnels. Rien de nouveau sous le soleil, ou plutôt sous les nuages vikings.

Outre la bande-annonce (SF / VF) et le diaporama (HD), on trouve ici un entretien assez intéressant du réalisateur de l’acteur principal. Le réalisateur monopolise le temps de parole donne bon nombre d’informations sur la genèse du film et d’anecdotes sur le tournage. Dommage qu’aucune image en situation ne vienne illustrer ces propos.

Pas énorme, mais le film ne semble pas avoir bénéficié d’un gros budget et les conditions de tournage assez rudes n’ont sans doute pas facilité le tournage de séquences en coulisses.

Quelques bandes-annonces « Blu-ray » de l’éditeur sont présentes, toujours aussi inexplicablement en SD…

Tournées en numérique (caméra RED One), les images du film profitent d’un traitement particulier voulu par le réalisateur, à savoir une désaturation et un contraste assez important. Le film y gagne en surnaturel, mais cette « qualité » pourra dérouter nombre de spectateurs. En revanche, un certain « effet vidéo » se fait ressentir dès que la caméra bouge un peu vite et donne une atmosphère de clip vidéo pas très heureux à certaines séquences. L’encodage du Blu-ray en tous cas, ne souffre d’aucun défaut et transmet quasiment « tel quel » cette source digitale.

Sans être hyper démonstrative, la bande sonore de ce film joue un rôle capital dans le côté hypnotique du film. Une musique minimaliste, des bruitages secs et des ambiances poisseuses, tous ces éléments sont à leur aise dans 2 pistes DTS-HD MA 7.1 qui véhiculent parfaitement l’atmosphère du film.

C’est assez rare pour le signaler, la VF bénéficie d’un doublage de très bonne qualité, que ce soit technique ou artistique avec le recours à des acteurs qui connaissent bien leur boulot comme Feodor Atkine, Bernard-Pierre Donnadieu, Gérard Rinaldi.

Premier disque que nous testons avec cette fonctionnalité, la piste Audio-3D ne nous a pas convaincu. Même si elle apporte en effet une spatialisation dans des écouteurs, la tonalité globale est très métallique et on a l’impression de visionner le film dans un placard.