Le Seigneur des anneaux (1978) : le test complet du Blu-ray

Ralph Bakshi fait partie d’une race bien à part dans le milieu de l’animation. Avec des noms comme Bill Plympton (USA) ou le regretté René Laloux (France), il est de ceux qui considèrent le monde de l’animation comme une terre où les enfants ne sont pas rois et ou l’adulte a le droit de citer.

On lui doit ainsi avec « Fritz the Cat » le premier long métrage animé strictement réservé aux adultes.

Son « Seigneur des Anneaux » ne va pas jusque là, mais de par son choix graphique, sa narration et même son sujet, il est loin d’être tout public.

L’animation de ce film est tout à fait déroutante pour qui est désormais habitué aux canons du moment. Utilisant la technique du rotoscoping (on dessine sur des images d’acteurs filmés), Ralph Bakshi donne à voir des séquences très organiques, au trait vacillant et aux personnages qui semblent vouloir sortir de l’écran… On aime ou on aime pas

Ajoutez à cela des effets spéciaux assez approximatifs sur certains plans (merci le budget serré) et vous vous retrouvez face à un oeuvre atypique et pas forcément facile d’accès.

Pour ce qui est de l’histoire, Bakshi avait certainement l’intention de produire une trilogie, mais faute d’un succès conséquent, a du s’arrêter au premier volume de la saga littéraire.

Un film d’animation déroutant, à (re)découvrir avec des yeux curieux…

Rien de très excitant pour l’édition de ce Blu-ray Disc à part bien évidemment la remastérisation. Mais de là à appeler ça une édition Deluxe…

30 minutes sur les péripéties de Ralph Bakshi dans son métier de faiseur de films d’animations pour « grands ». Un parcours difficile que le réalisateur a tout de même réussi à traverser à force de persévérance pour imposer sa vision du métier. Des images rares.

Après une séquence d’ouverture qui reste assez floue, les images prennent pleinement avantage du passage à la HD et du nouveau master. Il reste des tâches et des traces de pellicule, mais l’ensemble se tient plutôt bien pour un film de 1978. Aucun problème de compression.

Le passage en 5.1 de la version originale donne une ampleur nouvelle à cette bande sonore et lui évite de sonner trop « boîte de conserve » en ouvrant la scène. La VF en revanche, reste en mono sur un seul canal et bien que conservant beaucoup de charme, elle sonne vraiment très étriquée face à la VO. Le doublage d’époque en revanche est assez agréable.