Réalisé par David Lynch
Avec
Naomi Watts, Laura Harring et Justin Theroux
Édité par Studiocanal
Mullholland Drive forme le sommet de ce qui est pour le moment une trilogie de la mise en abimes avec Lost Highway et Inland Empire. Trois films qui jouent avec les nerfs, qui donnent des pistes à suivre (certaines sans issues) et qui entretiennent de grands moments de cinéma générateurs de malaise pour le spectateur.
Lynch admet lui-même trouver l’inspiration dans ses rêves ou lors de ses séances de méditation transcendentale et c’est bien à un rêve (ou un cauchemar en fonction des perceptions de chacun) que l’on assiste ici. Un rêve avec tout ce que ce genre de moment peur contenir d’incohérences, de retournements de changements en cours de route, bref, de choses incontrôlables… car personne ne maîtrise ses propres rêves.
À partir de là, et comme souvent avec Lynch, soit on « adhère » en quelque sorte et on se laisser porter par ce mystère et cette angoisse, soit on décroche totalement et on part vers d’autres univers plus cartésiens.
Pour les fans de Lynch, c’est en tout cas du petit lait, un voyage riche en sensations et en émotions portées à l’écran par deux actrices habitées dont Naomi Watts qui n’a jamais été aussi bonne que dans ce film qui a donné un sacré coup de pouce à sa carrière.
StudioCanal offre à ce film culte un écrin de qualité. Disque de test oblige, nous n’avons malheureusement pas encore pu mettre la main sur le livret qui accompagne le boîtier façon livre. Menus très simple d’accès et qui entretien une ambiance de mystère.
Des éditions DVD, on récupère ici un making of où Lynch y parle de son processus créatif comme rarement et un documentaire qui s’attache à analyser le film et en donner une interprétation cohérente. On retrouve également les interviews de la monteuse et du compositeur, toutes chargés d’anecdotes sur le travail avec David Lynch.
Pour cette édition, StudioCanal a également produit un documentaire composé d’interviews de professionnels du cinéma dont les réalisateurs Richard Kelly et Jaco Van Dormael. Chacun y va forcément de son analyse et partage les sentiments que l’oeuvre de Lynch révèle en eux. C’est intéressant, mais cela reste de l’analyse toute personnelle.
L’un des intervenants de ce documentaire, Thierry Jousse, ancien des Cahiers, est également interviewé à part dans une sorte d’introduction au film.
Lynch n’étant pas très coopératif en ce qui concerne les bonus, StudioCanal nous propose là le meilleur de ce que Mullholland Drive a généré comme analyses et réactions, avec en plus la touche « 2010 » qui permet une vision actualisée.
Le master est loin d’être absolument convaincant. Un léger voile se rappelle aux yeux de façon trop répétée. L’encodage quant à lui s’en sort très bien au milieu de toutes ces scènes sombres, voire floues par moment.
Partie importante de n’importe quel film de David Lynch, le son trouve ici support à sa mesure avec une piste VO DTS-HD MA 5.1 qui sublime tous les sons, d’un simple bruit de lèvres qui embrassent jusqu’à des basses vrombissantes.
La VF, bien que mixée de façon égale, propose un doublage très peu inspiré… à éviter.