Le Loup-garou de Londres (1981) : le test complet du Blu-ray

American Werewolf in London, An

Réalisé par John Landis
Avec David Naughton, Griffin Dunne et Jenny Agutter

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 13/09/2010
Critique

John Landis, 30 ans au moment du tournage de ce film, avait déjà beaucoup fait parler de lui avec ses trois premiers films, « Schlock », sur les amours compliquées entre une sorte de primate et une jeune aveugle (disponible au Royaume Uni), puis avec Hamburger Film Sandwich, une série de sketches plutôt crus, puis American College, suivi de The Blues Brothers.

L’esprit potache qui marque les trois premiers films infuse encore « Le Loup garou de Londres », truffé de gags et de répliques humoristiques, par exemple quand David, venant de découvrir sa malédiction, pour se faire arrêter par un « bobby » trop placide, finit par hurler, au beau milieu de Trafalgar Square : « Queen Elizabeth is a man! » ; cet humour perdure jusqu’à l’extrême fin, quand l’avertissement usuel « toute ressemblance avec (…) serait pure coïncidence », qui devient « Any similarity (…) to any living person, dead or undead… ».

Il s’agit pourtant d’un classique du film d’horreur sur un scénario bien écrit, par John Landis lui-même, enrichi par la brève, mais intense, histoire d’amour entre David et Alex, la belle infirmière interprétée par Jenny Agutter, héroïne de « L’Âge de cristal » (Logan’s run, uniquement disponible à la Fnac en DVD ; Warner, à quand une distribution en France et sur Blu-ray ?). Les moyens mis à la disposition de John Landis lui ont permis de recruter de bons acteurs, de tourner de nombreuses scènes en extérieur, notamment à Londres, et de confier les effets spéciaux et le maquillage à l’un des meilleurs, Rick Baker, qu’il connaissait depuis « Schlock ». La douloureuse transformation de David en lycanthrope, à 59’, est saisissante. Le grondement du monstre, synthèse de celui de plusieurs animaux, devrait bien pouvoir vous hérisser le poil quand il résonne dans les couloirs déserts du métro.

Ce film, tant pour ses qualités que pour le soin apporté à cette nouvelle édition, pourra prendre fièrement sa place sur vos étagères.

Présentation - 3,5 / 5

Boîtier bleu traditionnel ; la jaquette reprend la tête du loup-garou qui figurait sur toutes les éditions précédentes, depuis 2001. Menu-type Universal, fonctionnel, sans problèmes.

Bonus - 4,5 / 5

Joli contraste avec les rééditions Universal sorties le même jour sans une once de bonus. Cette fois, on a mis les petits plats dans les grands pour vous servir plus de deux heures et demie de suppléments, plutôt intéressants, particulièrement en ce qu’il décortiquent les effets spéciaux.

1. Beware the Moon
Ce documentaire de 98’ réalisé par Paul Davis, est aussi long que le film. Près de 30 ans après sa sortie, John Landis, le scénariste et réalisateur, Rick Baker, responsable des effets spéciaux et des maquillages, des acteurs, des figurants et des techniciens, nous parlent du film :
- The Beginning (le début). Paul Davis nous accueille d ans la campagne anglaise ; il va nous servir de guide tout au long des 13 autres chapitres.
- The Cast (les acteurs). L’occasion de revoir, trois décennies plus tard, ceux qui ont oeuvré à la réussite du film, réalisateur, techniciens et acteurs, dont Griffin Dunne, qui vit dans le film une expérience encore plus terrible, fatale même, que les douloureuses tribulations qu’allait lui infliger quatre ans plus tard Martin Scorsese dans After Hours.
- Shooting in Wales (tournage au Pays de Galles), à visiter si vous ne connaissez pas (on peut acheter des parapluies sur place.)
- Murder in the Moors (meurtre dans la lande) vous montrera ce qu’on risque à ne pas suivre à la lettre les conseils des autochtones : « Méfiez-vous de la lune et ne sortez pas du sentier ! » - What Bad Dreams are Made of (de quoi sont fait les cauchemars), l’occasion, plutôt rare, de voir ce dont sont capables des loups garous nazis armés jusqu’aux dents…
- Bringing Jack Back (ressusciter Jack). Sauvagement tué dans la lande dès les 16 premières minutes, Jack réapparaît plusieurs fois devant David, passablement déchiqueté et de plus an plus verdâtre et décomposé.
- The Transformation of David, l’un des passages les plus instructifs du documentaire sur les moyens utilisés pour les déformations du corps de David au cours de sa métamorphose.
- The music of An American Werewolf in London : Ce court chapitre se limite aux trois versions de « Blue Moon » qui illustrent le film, sans un mot sur la belle musique originale composée et dirigée par Elmer Bernstein à la tête du Royal Philharmonic Orchestra.
- Underground Filming, détaille l’attaque dans les couloirs du Tube, le métro de Londres, une scène d’autant plus angoissante qu’on ne voit pas la monstrueuse bête.
- Pornos and Puppets (Porno et marionnettes) où il nous est dit que les scènes de pornographie projetées dans le petit cinéma de Piccadilly ont été tournées par l’équipe du film.
- A Four-Legged Hound from Hell (un molosse à quatre pattes sorti de l’enfer) où le loup garou fait son cirque… à Piccadilly Circus !
- Causing Disturbance in Piccadilly (pagaille à Piccadilly) : la bête est responsable d’un carambolage digne de figurer dans les anthologies, tant pour l’amas de tôles froissées que pour les dommages collatéraux causés à de paisibles londoniens qui, tout bêtement, n’étaient pas au bon endroit au bon moment.
- The Beast Unleashed : (la bête sans laisse). Cette triste fin rappelle immanquablement les amours impossibles de la série La Belle et la bête, dont le maquillage avait, aussi, été réalisé par Rick Baker.

2. I Walked With A Werewolf (j’ai marché avec un loup garou) où le même Rick Baker (Star Wars episode 4, La Planète des singes, The Howling, X-men, Hellboy, The Wolfman, pour ne citer que ces titres), un éminent spécialiste, après avoir salué les monstres sacrés, Bela Lugosi, Lon Chaney Jr. et Boris Karloff, nous parle avec passion des techniques d’avant l’ère numérique, qui obligeaient à combiner talent artistique et astuces de bricoleur.

3. Making an American Werewolf in London, tourné en 1981 comme tous les suppléments suivants.

4. Interview de John Landis, filmé en 2001. Pour expliquer le modeste accueil réservé à son film en 1981, John Landis fait l’hypothèse qu’il était « trop drôle pour faire peur et trop effrayant pour faire rire. »

5. Makeup artist Rick Baker : encore lui, livrant avec passion tous ses trucs. De la reconnaissance, au passage, pour David Naughton, auquel il a infligé d’interminables tortures sur la chaise de maquillage. Rick Baker sera oscarisé en 1982 pour sa contribution à ce film.

6. Casting of the Hand, sur l’ingénieux dispositif qui permet de transformer les mains (et les pieds) de David en pattes de loup.

7. Outtakes (scènes coupées)

8. Storyboards : une intéressante juxtaposition en split screen du storyboard et de scènes filmées à Piccadilly Circus.

9. Montage photographique, en couleur et noir et blanc

Et ce n’est pas fini :
My scenes : fonction qui permet de placer des onglets pour repérer le début des scènes préférées et de créer des clips
Commentaire du film par le réalisateur, Griffin Dunne, David Naughton et d’autres acteurs.
BD live, avec son guide de l’utilisateur
D-Box motion code, pour ceux qui ont pu s’offrir le coûteux équipement.

Image - 4,5 / 5

Une très belle image VC-1 qui franchit sans trébucher tous les obstacles : scènes de nuit dans la brume ou sous la pluie, souffle des acteurs dans le froid, contre-jour…

Les scènes tournées de jour à Piccadilly permettent d’apprécier la qualité des couleurs, faisant ressortir le contraste des tons vifs des panneaux publicitaires, cabines téléphoniques, voitures… et le dégradé des façades d’immeubles.

On sent le léger grain de la pellicule, ce qui me semble préférable aux résultats d’une alchimie qui aurait pu dénaturer la photo originale.

Son - 3,5 / 5

Le format DTS-HD MA 5.1 est réservé à la seule version originale, les autres devant se satisfaire du format DTS 2.0 mono.

Si la version originale est nettement plus riche, notamment en graves, il faut reconnaître, malgré tout, que la version française ne manque pas de punch ; il suffit d’aller au début des chapitres 6 et 15, par exemple, pour s’assurer qu’elle met en valeur la musique.

Le remixage HD est réussi avec, toutefois, une trop grande discrétion des voies surround, assez sensible, par exemple, à l’arrivée du métro à 67’. Le carambolage monstre de la fin du film est cependant assez spectaculaire pour les oreilles.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur InFocus IN76
  • Panasonic DMP-BD30
  • Denon AVR-3806
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918 (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080i - Diagonale image 270 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Sam-ciné
Le 4 juin 2022
Quoi qu'on en dise quoi qu'on en pense ce film est un chef d'œuvre et un film culte le petit Dominique Nico n'est strictement rien quand le film a été fait à cette époque là il n'y avait pas d'effet numérique et tu es sans doute blasé par plein de films d'horreur que tu as dû voir quand tu étais petit mais je ne connais pas beaucoup de films de loup-garou qui lui arrive à la cheville il n'existe que 2 film culte sur les loups-garous c'est le loup-garou de Londres et hurlement
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cinéphilgégé
Le 15 mai 2021
En réponse à Dominique, moi je trouve que c'est un très bon film.
Il faut relativiser en prenant en compte l'époque ou les effets spéciaux n'étaient pas au top ( pas d'effets numérique ).
n'oublions pas que le loup-garou c'est simplement une tête dans une brouette.
Alors, un peu de tolérance.
John Landis est un très bon réalisateur;
On lui doit tout de même : Innocent Blood, le célèbre clip de Michael Jackson, Thriller, Un prince à New York, Les Blues Brothers, Un prince à New York, Le Flic de Beverly Hills 3, etc.
Allez sur Wikipédia vous verrez le nombre impressionnant de films qu'il a réalisé.
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Philippe Gautreau
Le 17 septembre 2010
Pas de commentaire.

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Le Loup-garou de Londres
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