Buried (2010) : le test complet du Blu-ray

Flippant, tout simplement flippant. Un gars se réveille dans le noir et dans un espace confiné… il lui faudra quelques instants pour réaliser ce qu’il lui arrive, ce dont il dispose et ce qu’on attend de lui… des instants qui paraissent forcément une éternité.

Et pourtant le film passe vite, très vite, le « héros » n’a que peu de temps devant lui car l’oxygène va bientôt lui manquer… et à nous aussi !

Un film qui se passe intégralement dans un pauvre mètre cube, plus claustro que ça, difficile à trouver dans tous le cinéma mondial. Et c’est l’Espagne, décidément motivée pour nous mettre les miquettes, qui nous gratifie de cette idée géniale qui fait forcément penser aux grandes heures du maître Hitchcock, à ses concepts comme La Corde et à ses mouvements de caméra légendaires.

Dès le générique (très réussi), c’est la plongée dans l’angoisse, dans l’inconnu, dans le noir… la lumière va arriver, par petites touches, par le biais d’un briquet, d’une lampe torche capricieuse, d’un écran de téléphone portable ou encore de batons phosphorescents… mais l’angoisse va bientôt laisser place au désespoir puis à la terreur jusqu’à ce que…

Si on ne peut que saluer les idées et partis pris incroyables du réalisateur, le film repose bien évidemment sur les épaules accablées, le regard terrorisé et le souffle coupé d’un Ryan Reynolds loin, bien loin, de tout ce qu’il a pu donner jusqu’ici à une caméra.

Un film à ranger pas loin de Cube ou Le Projet Blair Witch, sur l’étagère des films conceptuels voire cultes.

Premier Blu-ray édité par Studio 37 (filiale cinéma d’Orange), qui laisse présager d’une politique éditoriale dans la veine d’un Wild Side avec un grand respect de l’oeuvre et des contenus toujours intéressants.

Côté packaging c’est un peu light.

Les menus sont simples et clairs, sur fond d’extraits sans parole du film. Le chapitrage vaut le détour avec son curseur de batterie qui se vide plus le chapitres approchent de la fin du film.

Une bonne heure de suppléments malheureusement pas en HD mais qui se rattrape par la qualité informative de l’ensemble. Tous les aspects du film passent à la moulinette des coulisses et des interviews qui permettent de découvrir un tournage aussi nerveux que le film et une équipe toute dévouée à son réalisateur qui sait visiblement ce qu’il veut à la virgule près.

Un cauchemar que de se prononcer sur la qualité technique d’un Blu-ray dont le film est composé à 90% de noir ! Forcément il y a du fourmillement, mais c’est dû à la prise de vue dans des conditions d’éclairage très particulières. Pour les moments les plus éclairés (lampe torche ou écran de téléphone portable), la définition est là, le piqué aussi. Et en tous cas, aucun problème de compression sur le noir qui reste bien noir et net pendant tout le film. Au bénéfice du doute, note maxi puisque le « spectacle » n’a jamais été terni par quelque défaut que ce soit.

Studio 37 va d’entrée de jeu faire partie des chouchous de la rédaction et de ses lecteurs grace au choix de faire profiter VO et VF de pistes sonores en DTS-HD MA 5.1 ! Le mixage est aussi fin et nerveux sur les deux pistes qui sont riches de petits sons ou d’ambiances fracassantes promptes à vous faire bondir ou frémir. Les plus curieux et technophiles remarqueront même que la VF bénéficie d’un débit deux fois supérieur à celui de la VO.