Réalisé par Stanley Kubrick
Avec
Ryan O'Neal, Marisa Berenson et Patrick Magee (I)
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Pour faire son chemin dans le monde corrompu du 18ème siècle anglais, un brave garçon, pauvre, tendre et loyal devient une redoutable crapule. Amant puis époux d’une jeune femme fort riche et non moins titrée, il conquiert la gloire, l’amour et l’argent… mais pour lui, bien dure sera la chute…
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, on ne peut, à la relecture de l’oeuvre de Kubrick, que souligner la variété et la complexité des projets auxquels il s’est attaqué.
Barry Lyndon en est un exemple éclatant avec ses 2 ans de tournages, ses centaines de figurants, son éclairage unique (presque entièrement en lumière naturelle) et les objectifs spécialement développés qui vont avec…
Fort heureusement, tout cela est au service d’une oeuvre forte servie par des acteurs tout dévoués à la cause Kubrickienne.
De la lenteur certes, mais qui sied fortement au récit d’une époque et d’une catégorie sociale qui trempait dans le protocole, les traditions et les échanges verbaux assassins.
Stanley Kubrick oblige, chaque plan est une composition à part entière, riche en détail, économe en mouvement et s’inspirant des tableaux des artistes de l’époque.
4 Oscars plus tard (dont la photographie), Barry Lyndon est devenu l’une des pièces maîtresses de la collection Kubrick, l’un des joyaux d’une couronne décidément trop petite…
On a beau être face à un film du « génie » Kubrick, comme Warner le nomme pourtant, ça n’empêche pas l’éditeur de nous pondre une édition on ne peut plus économique.
Boitier basique, jaquette digne d’un fait-maison peu inspiré, menus spartiates et bonus se résumant à la bande-annonce du film en VO même pas sous-titrée.
Côté image, on reste dubitatif. Certes, il s’agit là certainement de la meilleur façon de visionner le film aujourd’hui ailleurs que dans un cinéma, mais malgré la complexité des images (rappelons que Kubrick a tourné quasiment intégralement en lumières naturelles avec des objectifs dérivés de ceux de la Nasa de l’époque), la remastérisation est loin de ce que certaines sociétés comme Lowry Digital (derrière les restaurations des Bond et certains Dinsey) sont capables de produire. Le fourmillement est présent et ne semble pas être uniquement un produit de la pellicule. Côté définition, on s’en sort pas trop mal, mais là aussi, on a vu mieux, même pour un film de cet âge.
Pour le son, la spatialisation 5.1 semble vraiment inutile la majorité du temps. Pourquoi ne pas avoir gardé le mono d’origine comme sur d’autres films de Kubrick ? La VF, qui déjà n’est proposée qu’en Dolby Digital, souffre d’un mixage d’origine qui coupe toutes les ambiances naturelles (réverbérations, échos, …). La VO en DTS-HD MA 5.1 propose une prise de son bien plus naturelle qui s’accorde avec l’ambiance authentique des images, mais une fois de plus, la spatialisation 5.1 est superflue.