Réalisé par Clint Eastwood
Avec
Cécile de France, Matt Damon et Thierry Neuvic
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Les films de Clint Eastwood se suivent et ne se ressemblent décidément pas.
Est-ce l’âge avancé de notre inspecteur qui lui font se poser des questions ou simplement la rencontre d’un scénario… toujours est-il que son 31ème long métrage aborde un thème pour le moins glissant : la vie après la mort.
Mais qui connaît bien Eastwood sait déjà qu’il est hors de question de basculer dans une nouvelle interprétation visuelle de ce qui se cache peut-être « après ».
Comme il ne sait pas plus que quiconque ce qu’il se passera réellement au jour du trépas, sa caméra ne fait que s’aventurer aux frontières « connues » de cet au-delà, là où certains disent y avoir vu la lumière et même des êtres disparus.
Pour faire cette expérience, universellement vécue de par le monde, son casting prend également une tournure universelle en enjambant l’océan pour relier États-Unis, France et Angleterre.
Au travers d’un scénario très prévisible et relativement calme si l’on excepte le tsunami du début, les 3 acteurs livrent une performance impeccable.
On retrouve un Matt Damon fragile, plus époque Will Hunting que Jason Bourne, une Cécile de France hyper naturelle et pas impressionnée pour deux sous de se retrouver dans une machine hollywodienne et un jeune anglais absolument désarmant de vérité et d’émotion.
Ce n’est pas du grand grand Eastwood, mais c’est déjà 10 crans au-dessus de ce qu’en aurait fait n’importe quel autre réalisateur. Une magnifique réflexion, sans leçon ni morale, sur l’une des questions les plus prégnantes qui soient.
« Edition prestige »… chez Warner en ce moment, un Blu-ray, un DVD, un code pour la copie digitale, le tout dans un boîtier DVD logé dans un fourreau en carton vernis et avec des menus d’une simplicité absolue… c’est une édition prestige… ah bon…
2 sections de bonus pour ce Blu-ray.
La première est consacrée au film via 9 « points focus » tournés d’un seul bloc, mais proposés ici par thématiques. On se cire beaucoup les pompes, on apprend pas grand chose car on ne fait qu’effleurer les sujets… 45 minutes pas très excitantes à regarder pendant le film ou à côté.
La seconde section présente un portrait de Clint Eastwood, déjà aperçu en version courte sur le Blu-ray Invictus. On profite enfin ici de la version intégrale de ce regard assez complet sur la carrière exemplaire de cet acteur/réalisateur qui a su s’imposer rapidement et s’épanouir pleinement dans un système qui n’est pas réputé pour son ouverture d’esprit.
On ne peut pas dire que l’encodage soit mauvais, mais le master par contre présente un fourmillement souvent présent et qui dérange sur certains plans. Cette grande inégalité d’un plan à l’autre est certainement à attribuer à la double captation 35mm/numérique dont les plans numériques bruitent très vite.
Warner oblige, les amateurs de version doublée seront aussi bien sur le DVD qui propose la même piste Dolby Digital 5.1 qui en a sous le capot mais qui se fait noyer par la VO en DTS-HD MA 5.1. Un véritable déluge de son lors de la séquence d’ouverture du tsunami. Puis, par la suite, la piste joue au chat et à la souris entre les moments calmes et les « contacts » de Matt Damon avec l’au-delà soulignés par des coups de basse impressionnants.