L'Ile - Les naufragés de la terre perdue (2011) : le test complet du Blu-ray

1942. Trois hommes fuient l’occupation nazie à bord d’un avion. Suite à une tempête, celui-ci s’abîme au milieu de l’océan Atlantique. Avec le peu de forces qui leur reste, les trois survivants réussissent à atteindre une île inconnue et inhabitée. Lorsqu’ils partent à la recherche de nourriture, des cris effroyables retentissent. Sont-ils seuls ? Quel est le secret qui se cache dans les entrailles de l’île ?

Ce premier film d’Olivier Boillot nous rappelle que la France est le pays natal de Jules Verne, et qu’il est encore possible de tourner des films d’aventure  » old school «  à contre-courant de la production actuelle. L’île est un peu la réincarnation de ces quêtes fabuleuses que nous regardions à la télé il y a longtemps : un peu d’Ile mystérieuse et 20 000 lieues sous la mer, un zeste de Lost, et un esprit  » où suis-je ?  » emprunté aux jeux vidéos d’aventure.

Faute de connaissances dans le milieu cinématographique, L’île est tourné au culot : près de 4 ans entre tournage en HD et post-production, avec des longues pauses pour réunir des fonds supplémentaires. Mais avec une imagerie et un savoir-faire artisan qui occultent les limites du budget. L’île prouve qu’une petite équipe peut encore mettre un boîte un conte d’aventure, avec un look & feel  » presque  » comparable à un Adèle Blanc-Sec, pour une infime fraction de ses moyens.

On lui pardonnera quelques longueurs et une interprétation pas très arrondie, qui sont compensées par un  » sense of wonder «  digne des grandes quêtes d’antan.

Emylia réalise l’édition la plus accomplie de sa carrière. Ce combo contient en fait trois galettes : le Blu-ray et le DVD du film, et un CD-Rom avec la copie digitale pour le visionnage nomade. Le highlight de l’édition : une piste audio en 7.1, encore rarissime dans la production française.

Les bonus du disque (presque tous en HD) suivant pas à pas l’aventure du tournage, avec plusieurs modules courts mais très explicatifs. Dans la partie pré-production : des croquis graphiques et la construction des décors. La section tournage offre des modules Studio et Extérieurs, et des featurettes complémentaires sur les FX visuels ou la création sonore. On trouve en marge 2 scènes coupées (pas très intéressantes) et la fin originale (qui aurait peut-être mérité une seconde chance).

Les notes de production méritent un detour, car elles expliquent l’unicité de cette production à l’extérieur des sentiers battus. On trouvera davantage d’anecdotes dans le commentaire audio du réalisateur et des 2 acteurs principaux. Pour finir, le Blu-ray inclut une galerie d’images, les anecdotes du photographe de plateau et le bêtisier en bonus caché. A noter que le DVD n’aligne qu’une partie des bonus présents sur le Blu-ray.

L’encodage vidéo (en AVC/h.264) est de bonne facture. La définition et la saturation des couleurs sont au rendez-vous. Dépaysement assuré.

Nous ne disposons pas d’un ensemble 7.1, et la VF ne DTS-HD Master Audio n’a pas pu être testée en  » full flavor « . Mais en simple 5.1 la dynamique, la précision des effets sonores et l’exploitation des voies sont excellentes. Seule remarque : la voie centrale aurait mérité un boost pour donner plus de présence aux voix des personnages. A noter que le Blu-ray est toutes zones et embarque des sous-titres anglais pour le public international.

Seul handicap de cette édition : le downmix de la copie digitale a un volume beaucoup trop bas. Sur une copie transférée sur iPad, le son est presque inintelligible.