A Better Tomorrow (2010) : le test complet du Blu-ray

A Better Tomorrow, des jours meilleurs, c’est ce que cherchaient les deux frères Chul et Yuk en quittant la Corée du Nord pour rejoindre le sud… avant de se rendre compte qu’ils n’avaient pas trouvé le paradis sur terre ! Leur choix de vie va bientôt les opposer : l’un est tombé dans le crime organisé, l’autre est entré dans la police.

Pour ce remake du film éponyme, distribué en France sous le titre Le Syndicat du crime, qu’il avait réalisé en deux volets, en 1986 et en 1987, avec Chow Yun-Fat en tête d’affiche (un troisième volet sera réalisé en 1989 par Tsui Hark), John Woo a quitté Hong Kong pour Pusan, située sur la côte sud-est de la Corée du Sud, la deuxième plus grande ville du pays.

Le scénario qu’il écrit est une nouvelle adaptation, filmée par Song Hae-sung, qui s’éloigne finalement assez peu de l’histoire originale. Ce réalisateur coréen, dont le film Failan avait été justement récompensé au festival du film asiatique de Deauville en 2001, signe là son cinquième long métrage.

Le film, s’il donne la primauté à l’action, très violente, bien filmée, réserve aussi une place importante à l’évolution des relations entre les quatre personnages principaux auxquels le scénario donne de l’épaisseur. À côté des deux frères, Yeong Chun, un gangster intrépide et Tae Min, ambitieux, veule et sans scrupules. Amour et haine, crime et rédemption, fidélité et trahison, humiliation et vengeance sont les multiples registres d’un récit un peu touffu, qui nous fait voyager dans tout le sud-est asiatique, entendre plusieurs langages et qui exige, au moins dans la première demi-heure, un sérieux effort d’attention pour savoir qui est qui.

Cette tendance au foisonnement place ce remake en dessous des deux films originaux de 1986 et 1987 et tend à confirmer que la copie ne vaut pas souvent l’original.

Le film vient dans un boîtier classique de couleur rouge (seul le disque a été fourni pour le test). Le menu, spartiate, offre le choix entre VO et VF, toutes deux avec un son 5.1 DTS-HD MA, avec sous-titres français optionnels sur la VO et sous-titres pour malentendants sur le doublage en français. Format de son 3D pour l’écoute au casque.

On peut regretter l’absence de la version combo 2D/3D distribuée en juin 2012 au Royaume-Uni à un prix très attractif.

Les prétendus suppléments sont une supercherie. Tous au format SD, 4/3 par-dessus le marché, avec une image ignoble et un son calamiteux, ils brillent aussi par leur manque d’intérêt. Pour une fois, on ne se plaindra pas de leur brièveté. Jugez sur pièce : un making of de 3’51” (un record ?), puis le défi de l’adaptation (2’) et, pour finir, quatre personnages, quatre couleurs (3’04”).

La qualité de l’image compense ce petit désastre. D’une excellente résolution, elle conserve ce qu’il faut de grain avec un choix stylistique bien contrôlé de la photo, surexposée avec des couleurs froides pour les scènes de jour, plus chaudes, mais peu saturées avec une dominante ambrée dans les scènes de nuit, toujours bien contrastées avec des noirs denses.

Un son multicanal dynamique, au spectre ouvert, avec une spatialisation soignée, voilà qui s’imposait pour ce film d’action truffé de crissements de pneus, d’explosions et, surtout, d’interminables batailles rangées avec toutes sortes d’armes à feu : pistolets, revolvers, armes automatiques de tous calibres et même, pour flatter le caisson de basses, des bazookas ! Vivre dans un monde de brutes n’empêche pas une certaine finesse du son qu’on peut apprécier, notamment, dans la scène sous la pluie à 43’ et à l’écoute de la musique de Lee Jae-jin, très occidentale en dépit du nom du compositeur attitré de Song Hae-sung. Un bémol, comme souvent, pour les voix trop en avant et mal intégrées à l’image sonore du doublage français, par ailleurs caricatural.