Rango (2011) : le test complet du Blu-ray

Quand le réalisateur de Pirates des Caraïbes - La trilogie s’attaque à l’animation et embarque avec lui les équipes d’Industrial Light & Magic pour leur première production intégrale, on peut s’attendre à du grand, très grand spectacle.

Et c’est exactement ce qu’est Rango ! Un spectacle ! Une claque visuelle époustouflante au service d’un scénario branque habité par des acteurs déchaînés.

Rango fait partie de ces films-cocktail difficile à classer tant ils tapent à toutes les portes.

C’est un film d’animation, mais franchement hermétique pour les plus jeunes. C’est une parodie/hommage de western, mais le personnage principal transpire la dépression. C’est un film en images de synthèse, mais elles sont volontairement poussiéreuses et usées. C’est une comédie, mais un passage mystique nous prend par surprise tant il est confondant de profondeur…

Chaud/froid, salé/sucré, sec/mouillé, Gore Verbinski n’a pas choisi la facilité et on l’en remercie tant son film est l’un des plus excitant dans la production d’animation américaine récente. Il n’hésite pas à prendre tous les poncifs du genre à rebrousse poil dans une folie générale qui n’est pas sans rappeler Le Mexicain, son second long métrage, une autre aventure poussiéreuse et délirante.

Dans sa folie, Verbinski a entraîné des collaborateurs rencontrés sur les Pirates dont Johnny Depp, absolument parfait dans le rôle de ce caméléon un brin schizophrène, et Hans Zimmer qui s’amuse comme un petit fou avec les standards musicaux du western et même une chevauché des Walkyries au banjo et guimbarde à faire se bidonner Wagner.

Un autre élément de poids dans la réussite des Pirates (et donc de Rango) est ILM (Industrial Light & Magic), la société d’effets spéciaux fondée par George Lucas dans les années 70 pour permettre la réalisation du premier Star Wars et qui est devenue depuis lors la référence en la matière. Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est la première réalisation intégrale par cette société habituée à ne gérer que certains plans des autres films. Le résultat des années d’expertise en la matière crève l’écran ! Modélisation, textures, lumières, couleurs, animation… la maîtrise est totale et le spectacle éblouissant de talent.

Voilà bien une association de bienfaiteurs qu’on espère retrouver vite !

Édition super complète avec version cinéma et version longue, DVD du film et accès à la copie digitale en VF ou VO, sur Mac ou PC, mais seulement en définition standard.

Boîtier classique et jaquette idem, recouverts d’un surétui carton aux couleurs vives.

Menus reprenant le générique de fin du film qui accompagne une navigation simple et claire.

Par contre, il serait bon que les éditeurs commencent à songer à utiliser une fonction phare du Blu-ray : la possibilité de régler la taille et la position des sous-titres.

Une sélection tout à fait pertinente et concise de bonus tous intéressants.

Le commentaire audio à plusieurs voix est un premier pas pour en apprendre beaucoup sur cette drôle d’aventure et met en bouche pour le making of en 2 parties qui nous montre qu’on peut encore créer à Hollywood tout en prenant du plaisir !

Les scènes coupées dont la fin inédite sont une curiosités sur ce Blu-ray car elles sont toutes incluses dans la version longue du film proposée également sur cette galette… Cela permet tout juste de bien cibler ce qui a été supprimé/rajouté. On comprend d’ailleurs mal pourquoi la fin originale a sauté dans la version cinéma tant elle est une parfaite conclusion à cette parodie de western.

Un reportage sur les véritables animaux ayant inspiré les personnages du film est l’occasion d’apprendre de drôles d’anecdotes sur ces bestioles. Attention au présentateur surexcité qui pourra vite énerver…

Pour les plus curieux ou créatifs, le storyboard intégral du film est proposé en Picture in Picture sur la version longue uniquement.

Dernier élément de cette section, la visite virtuelle et interactive de la ville Poussière. Bâtiment par bâtiment, on peut découvrir chaque recoin de la ville et surtout se faire présenter tous les personnages via des fiches (en anglais uniquement) qui proposent infos, anecdotes et rotation autour des modèles 3D.

Le tout est en HD et sous-titré sauf la visite virtuelle.

Les images époustouflantes du film ne pouvaient pas souffrir un encodage approximatif. Tant de détails, tant de finesse, et tant de lumière ! Ce Blu-ray est à l’aise aussi bien dans les scènes d’action et les scènes contemplatives, et aussi bien dans celles baignées d’une lumière écrasante ou dans celles plongées dans l’obscurité.

Un Blu-ray à ranger dans la catégorie « démo » de votre collection.

Paramount aux commandes oblige, les francophiles devront se contenter d’une VF en Dolby Digital 5.1 qui en a dans le ventre mais fait difficilement le poids devant l’ampleur et la finesse de la VO en DTS-HD MA 5.1 qui arrache tout !

Le moindre bruissement est parfaitement retranscrit, on peut entendre le désert mourir de soif…