Splendor (1989) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Ettore Scola
Avec Marcello Mastroianni, Massimo Troisi et Marina Vlady

Édité par Gaumont

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Le 07/11/2011
Critique

Criblé de dettes, abandonné par le public, Jordan doit céder son cinéma  » Le Splendor  » à un riche industriel local. Alors que l’on démonte la salle, Jordan se remémore son histoire, ses débuts avec le cinéma, l’arrivée de Chantal, la belle ouvreuse qui attirait à elle seule le public, et de Luigi, son jeune projectionniste passionné.

Longtemps resté dans l’ombre de Cinema Paradiso sorti la même année, Splendor d’Ettore Scola est un film qui s’adresse en priorité aux cinéphiles, aux passionnés du Septième Art mélancoliques des petites salles qui tentaient de résister face au rouleau compresseur des multiplexes sans âme. Le réalisateur d’Une journée particulière et de Nous nous sommes tant aimés portait depuis longtemps ce projet de rendre hommage au cinéma de son enfance, celui où les films de Fritz Lang étaient projetés sur un drap blanc maladroitement ajusté et soufflé par le vent violent de la province d’Avellino en Campanie.

Transposant ses souvenirs d’enfance sur grand écran avec une dimension parfois documentaire, Ettore Scola reconstitue ce temps passé, terminé et déjà daté où aller au cinéma était avant toute chose une expérience collective, une véritable cérémonie religieuse. En dépit de leur ressemblance flagrante sur de nombreux points, Splendor et Cinema paradiso se complètent parfaitement et témoignent d’une prise de conscience collective et évidente des metteurs en scène à l’égard de la disparition inexorable de leur art en raison de l’arrivée d’industriels sans aucun scrupule, symboles du berlusconisme nuisible.

Le monde change, le réalisateur le sait et Splendor fait office de film somme, mêlant la couleur sensiblement désaturée avec un N&B tranché, l’âge d’or caractérisé par Marcello Mastroianni et la jeune génération par Massimo Troisi. Porté par la sensible interprétation de son trio vedette, Splendor transpire d’un amour incommensurable pour le cinéma qui saura toucher encore aujourd’hui les cinéphiles les plus passionnés.

Présentation - 4,0 / 5

C’est devenu une habitude, le visuel est classe et soigné, le menu principal made in Gaumont est animé, tandis que le spectateur est immédiatement mis dans l’ambiance du film grâce à la belle musique d’Armando Trovaioli.

Bonus - 4,0 / 5

L’interactivité du Blu-ray de Splendor se compose de trois entretiens didactiques, passionnants et indispensables avec Ettore Scola (en italien), le directeur de la photographie Luciano Tovoli (en français) et la comédienne Marina Vlady.

D’une durée moyenne de vingt minutes, chacune de ces interviews revient sur les thèmes du film (le déclin des petites salles de cinéma), les anecdotes de tournage ne manquent pas et nos trois intervenants s’expriment sur Marcello Mastroianni et Massimo Troisi. Si Ettore Scola examine la notion symbolique du cinéma d’antan, l’évolution du Septième Art et les similitudes de son film avec Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore (sorti la même année), deux films annonceurs de la mort du cinéma italien, Luciano Tovoli se penche sur l’aspect technique de Splendor en analysant les partis-pris esthétiques du film avec l’usage du N&B marquant les scènes du passé. Le directeur de la photographie évoque également sa rencontre et sa collaboration avec Ettore Scola sur six films.

Uniquement disponible sur l’édition Blu-ray, la rencontre avec Marina Vlady se concentre essentiellement sur ses souvenirs personnels liés à Marcello Mastroianni, ainsi que sur sa collaboration parfois agitée avec Ettore Scola.

L’interactivité se clôt sur les bandes-annonces des films d’Ettore Scola disponibles en Blu-ray chez Gaumont.

Image - 5,0 / 5

Ce nouveau et éclatant master restauré proposé en HD ainsi que dans son format respecté 1.66 est une vraie merveille et en met plein les yeux. La colorimétrie est volontairement et sensiblement désaturée, l’image immaculée, la profondeur de champ probante, les détails abondent, les noirs sont denses et le piqué acéré. Splendor mêle le présent avec le passé des personnages, caractérisé par l’utilisation d’un N&B riche, dense et magnifiquement contrasté. Comme d’habitude avec Gaumont, la compression AVC est solide comme un roc, l’ensemble est fluide et remarquable, et les volontés artistiques du chef opérateur Luciano Tovoli (Profession : reporter, Le Dîner de cons) magnifiquement restituées. En dépit d’un grain sensible et notable sur certains aplats de couleurs claires, nous n’hésitons pas à attribuer la note maximale à cette édition.

Son - 4,5 / 5

En italien comme en français, les deux pistes DTS-HD Master Audio Mono 2.0 ont subi un dépoussiérage minutieux et offrent de belles conditions acoustiques. Les dialogues sont clairs et distincts, la musique signée par le fidèle collaborateur d’Ettore Scola, Armando Trovaioli, est joliment délivrée et aucune saturation n’est à déplorer. Les deux mixages sont dynamiques et notons que Marcello Mastroianni et Marina Vlady ont réalisé eux-mêmes leur propre doublage français. Cependant, évitez cette version doublée car vous y perdrez évidemment la musicalité de la langue italienne, notamment l’accent napolitain de Massimo Troisi, mais aussi en naturel et spontanéité.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Sabrina Piazzi
Le 29 mai 2013
Pas de commentaire.
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cineberry
Le 9 novembre 2011
Pas de commentaire.

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