Tellement proches (2009) : le test complet du Blu-ray

Avec Tellement proches, Eric Toledano et Olivier Nakache n’auront pas réitéré le succès de Nos jours heureux, succès surprise de l’été 2006 qui avait attiré près d’1,5 millions d’entrées. Deux fois moins de spectateurs se seront déplacés dans les salles en 2009 pour le nouvel opus de l’inséparable tandem bien que cette nouvelle comédie ne manque pas de qualités. L’éditeur Studio37 réédite le Blu-ray de Tellement proches (en tous points identique par rapport à l’édition précédente), visiblement en rupture de stock, pour profiter vraisemblablement de la sortie triomphale d’Intouchables au cinéma.

Quand Alain a épousé Nathalie, il ne savait pas qu’il épouserait aussi sa famille. Ce samedi ils sont invités à dîner chez son beau-frère Jean-Pierre à Créteil. Mais ce soir, plus que d’habitude, Alain est gonflé à bloc prêt à exploser. Il en a marre, marre de ses dîners interminables et de cette famille de dingues. Mais il ne sait pas encore ce qui l’attend véritablement ce soir-là.

Les deux réalisateurs ne s’en cachent pas et se sont largement inspirés d’anecdotes personnelles pour l’histoire de Tellement proches en y mettant toutes leurs névroses, leurs peurs et leurs psychoses liées à leurs familles respectives. Ils dirigent ici une troupe d’excellents comédiens provenant d’horizons différents tels qu’Isabelle Carré, Vincent Elbaz (que l’on avait pas vu autant en forme depuis Ma vie en l’air), François-Xavier Demaison, Omar Sy (parfait), Joséphine de Meaux et Audrey Dana, dont les personnages sont certes caricaturaux mais bien campés, tous formant une famille complètement allumée, enchaînant les engueulades et les réconciliations. C’est d’ailleurs ce qui fait la force et la faiblesse du film. Si l’osmose entre les comédiens est indéniable et nous fait croire à cette famille, le spectateur reste lui en retrait et l’empathie ne prend jamais véritablement.

Les bons mots fusent, la première partie promet une comédie de moeurs assez grinçante rappelant les meilleures comédies à l’italienne, la bande-son est géniale, mais après la scène du repas, le film juxtapose des petites vignettes indépendantes, le soufflé retombe et le rythme devient poussif.

Le menu principal invite immédiatement à fredonner le tube disco/pop de Michael Zager Band, Let’s All Chant, mais l’ensemble demeure un peu trop figé. Le fond reprend quant à lui la vue affreuse sur les fameux Choux de Créteil, ce qui donne rapidement envie de lancer le film.

On démarre ce programme par le commentaire audio des deux réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache. Chaleureux et agréables, les deux compères se montrent très à l’aise dans l’exercice, ne manquent pas d’anecdotes sur le tournage, partagent également quelques souvenirs personnels qui ont largement inspiré Tellement proches, sans oublier le côté technique avec le recours au plan-séquence et l’éloge inévitable des comédiens. Ils n’hésitent pas non plus à dire leurs petits regrets sur quelques séquences (comme un usage trop chargé des couleurs dans l’appartement d’Audrey Dana) et peuvent toutefois tomber dans la paraphrase facile.

Par la suite, six séquences coupées proposées avec le commentaire audio des cinéastes complètent cette interactivité. Plus ou moins réussies, ces scènes permettent de voir comment Pipo (Vincent Elbaz) truque certains concours qu’il anime pour faire gagner les lots à sa famille, alors qu’une autre met en scène François-Xavier Demaison ayant recours à moult stratagèmes pour endormir sa fille.

Evidemment, le making of (d’une quarantaine de minutes) traditionnel n’est pas oublié. Celui-ci se révèle d’ailleurs être une très bonne surprise. La parole est donnée à l’ensemble des comédiens et aux réalisateurs qui ont beaucoup de choses intéressantes à dire, les images du tournage et des coulisses sont nombreuses comme le maquillage des acteurs pour la fin du film. Si la forme est classique (à l’image d’un journal de bord), ce module prolonge parfaitement le film, d’autant plus que certaines images de bêtisier font encore plus rire que le film lui-même. Certains propos font évidemment écho à ce qui a déjà été entendu dans le commentaire audio mais il serait dommage de vous priver de ce making of. Toutefois, comme de nombreux éléments de l’histoire, y compris la fin surprise par laquelle débute d’ailleurs ce segment, nous vous conseillons bien entendu de visionner ces images après avoir vu le film.

S’ensuit un distrayant montage d’un quart d’heure compilant les images issues des avant-premières du film en présence de l’équipe du film, notamment au Festival de l’Alpe d’Huez où Tellement proches a obtenu le Prix du Jury Jeune « L’Etudiant » en 2009.

L’interactivité du Blu-ray de Tellement proches se clôt sur une galerie photos ainsi que sur la bande-annonce du film.

Cette édition apporte un peu d’éclat à cette comédie qui a priori n’est pas le genre avec lequel l’apport HD est véritablement flagrant. La compression AVC est irréprochable, la définition est plus que convenable mais nous attendions une colorimétrie plus pimpante et des contrastes plus affirmés. Les quelques séquences en extérieur sont les mieux loties avec un relief indéniable et une luminosité pimpante. Si ce transfert est parfois un peu trop doux et sobre, les noirs sont solides, les détails délicats et la profondeur de champ fort appréciable.

La piste DTS-HD Master Audio 5.1 offre une belle spatialisation ponctuelle de l’excellente bande-son (caisson de basses compris), notamment les tubes Let’s all chant de The Michael Zager Band et le Beggin de Frankie Valli & the Four Seasons qui restent en tête bien après la projection. Outre la spatialisation musicale, certaines ambiances naturelles parviennent à percer sur les quelques séquences en extérieur mais finalement, l’ensemble demeure axé sur les frontales, dynamiques et fluides, tandis que la centrale exsude les dialogues avec efficacité.

Egalement disponible, la DTS-HD Master Audio 2.0 se montre très efficace et, s’agissant d’une comédie, largement suffisante, claire et dynamique dans sa restitution des dialogues. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.