Réalisé par Jeffrey Reiner
Avec
Jason Ritter, Sarah Roemer et Ian Anthony Dale
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Les extra-terrestres ont régulièrement envahi nos petits écrans dans de nombreuses séries, notamment avec V, créée par Kenneth Johnson (reprise en 2009), The X-Files et ses 201 épisodes, Invasion, créée par Shaun Cassidy, Fringe, qui en est à sa quatrième saison…
En dépit de l’étiquette qu’on leur a collée, les EBEs (Extra-terrestrial Biological Entities) de The Event, ont un ADN à 99% similaire aux humains, dont ils ont toutes les apparences. Échoués accidentellement sur notre planète en 1944, secrètement détenus en Alaska, ils se sont tenus tranquilles, sans menacer les Terriens.
C’est leur similitude avec l’espèce humaine qui donne à la série une tonalité particulière, en lui permettant de s’écarter des codes de la science fiction et en utilisant aussi les ressorts du thriller hitchcockien (quand le héros se lance à la recherche de sa petite amie mystérieusement enlevée). Se rajoute une problématique sociopolitique : peut-on courir le risque d’intégrer des êtres venus d’ailleurs ? Nul doute que la série fasse allusion aux attentats du 11 septembre 2001 et que la mise au secret de détenus rappelle Guantánamo.
On retrouve aussi dans cette série le thème des menaces qui auraient pu conduire à la destruction des USA (voire du monde entier) si les tabassages et la privation de sommeil avaient eu raison de l’acharnement de Jack Bauer, l’infatigable sauveur de 24.
Ce mélange des genres est une arme à double tranchant. Au risque d’entraîner quelques petites baisses de tension, il donne à la série une complexité souvent absente des oeuvres de science fiction.
Un scénario construit comme un mécanisme d’horlogerie (on n’est jamais perdu par la succession de flashbacks des premiers épisodes) avec de surprenants rebondissements, une généreuse distribution des rôles, de l’action, des effets spéciaux spectaculaires, des moyens à la hauteur d’une production cinématographique. Voilà ce qui a permis la réalisation d’une série haletante, malheureusement trop vite interrompue : il n’y aura pas de saison 2. Son originalité lui vaudra de rester dans les annales du genre.
Les cinq disques sont logés dans un coffret bleu classique.
Les suppléments, répartis sur les cinq disques, tous en HD, sont nombreux : commentaire souvent répétitif de six épisodes par Nick Wauters, créateur de la série, par des producteurs et des acteurs, un généreux remplissage de scènes coupées (pas loin d’une heure) et, cerise sur le gâteau, d’intéressants, mais trop courts documents sur les effets spéciaux. Tout ça reste un peu superficiel.
L’image (1080p AVC) est remarquable. Si l’on veut chipoter, elle gagnerait, ça et là, à être un peu plus contrastée.
Le son est spectaculaire, particulièrement dans les scènes d’action avec un très large spectre allant des aigus du crépitement des armes automatiques aux basses des explosions ou autres effondrements d’immeubles ou de monuments. Les dialogues se détachent toujours parfaitement des sons d’ambiance. Un bon point pour le bénéfice de la haute définition accordé au doublage en français !