La Guerre des boutons (1962) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector

Réalisé par Yves Robert
Avec Jacques Dufilho, Yvette Etiévant et Michel Galabru

Édité par Gaumont

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Le 03/02/2012
Critique

Deux villages, Longeverne et Velrans, sont en guerre. C’est la guerre que mènent chaque année les écoliers des deux communes. Quand la troupe de Longeverne commandée par le grand Lebrac fait un prisonnier, on soustrait à ce dernier tous ses boutons. Cette méthode remporte un franc succès, à tel point que les troupes, pour éviter cette extrême humiliation, se mettent à combattre nues.

Malgré toutes les adaptations de l’oeuvre de Louis Pergaud (on en dénombre aujourd’hui 5), celle d’Yves Robert demeurera toujours la plus grande, la plus belle, la plus poétique, en d’autres termes celle qui passera à la postérité. Cinquante ans après, cette oeuvre destinée à toute la famille, comédie douce-amère sur le monde de l’enfance, ce récit initiatique n’a pas pris une ride. Son énergie et sa tendresse, le naturel confondant des jeunes comédiens, sa sincérité et son authenticité, son humour dévastateur demeurent encore aujourd’hui une référence dans le genre des films mettant en scène des enfants. C’est d’ailleurs ce qui faisait cruellement + défaut aux dernières adaptations de La Guerre des boutons, en particulier celle boursouflée signée Christophe Barratier.

Yves Robert s’est accaparé le livre de Louis Pergaud en puisant notamment dans les souvenirs de sa propre enfance passée dans la commune de Pouancé, située dans le Maine-et-Loire. Comme il le dit lui-même  » j’ai gardé en mémoire le bruit des galoches cloutées qui résonnaient sur le chemin gelé qui menait à l’école « . Les rivalités que lui et ses camarades de l’école privée entretenaient alors avec les enfants de l’école communale ont nourri son plus grand succès (près de 10 millions d’entrées en France) malgré la réticence des producteurs, perplexes face à une comédie  » avec des gosses… et des parents « , filmée à hauteur d’enfant, sans aucune vedette porteuse.

Seul contre tous, Yves Robert fonde alors sa propre maison de production (les fameuses Productions de la Guéville) avec l’aide de son épouse Danièle Delorme qui devient coproductrice du film. Aucun distributeur français ne voulant du film, c’est finalement la Warner américaine qui sortit le film et récolta les fruits de cet immense succès mondial.

Le bagou de Tigibus ( » Ben mon vieux, si j’aurais su j’aurais pas v’nu « ), la force de Lebrac, l’intelligence de Lacrique sont rentrés dans l’Histoire du cinéma français et font encore aujourd’hui le bonheur des nouvelles générations.

Présentation - 4,5 / 5

Sur les deux Blu-ray, les menus animés et musicaux déroulent des extraits du film. Les couleurs sont vives, accueillantes et l’animation dynamique.

Bonus - 4,0 / 5

Le premier Blu-ray dispose de la bande-annonce du film réalisée pour la ressortie dans les salles en 2011. Le reste des suppléments est disponible sur le deuxième disque.

On commence tout d’abord par un formidable documentaire d’une heure intitulée  » La République des enfants « . Réalisé par Dominique Maillet, ce module nous permet de découvrir ce que sont devenus Lebrac, L’Aztec, Tigibus et Grangibus avec les témoignages des intéressés puisque la plupart d’entre eux, à savoir Martin Lartigue, François Lartigue, André Treton, Michel Ladoux, Marie-Catherine Michonska-Faburel et bien d’autres ont répondu présents pour le cinquantième anniversaire de La Guerre des boutons. Chacun y va de son anecdote personnelle liée au tournage, de son expérience, du travail avec Yves Robert et de l’ambiance en dehors des prises de vue où chacun gardait son rôle, les Longeverne prenant soin de ne pas se mélanger avec les Velrans.

Comédienne et épouse d’Yves Robert, Danièle Delorme est également coproductrice de La Guerre des boutons et revient sur cette aventure que ses  » amis  » du milieu lui déconseillaient de mettre en oeuvre car personne ne serait intéressé par un film mettant en scène de simples gamins. Tous les protagonistes semblent avoir été marqués à vie par cette expérience qui s’est soldée par un triomphe mondial. Quelques photos issues du tournage viennent joliment illustrer l’ensemble.

Il ne fait pas oublier qu’à la base, La Guerre des boutons est adaptée du roman de Louis Pergaud, paru en 1912. Il est tout a fait logique que l’auteur, né en 1882 et mort pour la France en 1915 (son corps n’a jamais été retrouvé), soit réhabilité dans un segment intitulé  » Louis Pergaud, la politique de l’engagement  » (17min) puisque son oeuvre la plus célèbre aura à ce jour connu 5 transpositions à l’écran. Secrétaire de l’Association des  » Amis de Louis Pergaud « , Pascale Salinier nous dresse une biographie concise (l’enfance, la vocation littéraire, son métier d’enseignant) de Louis Pergaud, instituteur socialiste et anticlérical (malheureux dans son métier) et romancier français, auteur également de De Goupil à Margot, Prix Goncourt 1910 qui l’impose maître littéraire dans le domaine animalier. Evidemment, notre interlocutrice se penche sur la genèse de La Guerre des boutons (que l’auteur considérait comme sa plus grande réussite) et les éléments de sa vie personnelle qui ont nourri son oeuvre. Pascale Salinier évoque enfin les similarités entre l’oeuvre de Louis Pergaud et le film d’Yves Robert.

L’interactivité de ce deuxième disque se clôt sur un panel de bandes-annonces de films réalisés par Yves Robert.

Image - 4,5 / 5

On ne s’attendait pas à un rendu aussi lisse pour un film qui vient de fêter son cinquantième anniversaire. Alors certes, quelques puristes risquent de crier au scandale devant la quasi-absence du grain original mais force est de constater que ce master 1.66 HD encodé en AVC de La Guerre des boutons est en tout point admirable. D’emblée, la copie nous apparaît étincelante, des noirs denses côtoient des blancs immaculés et la palette de gris est largement étendue.

La restauration est exceptionnelle, aucune scorie n’a survécu au nettoyage numérique et le piqué est bluffant sur les séquences en forêt. Seules quelques séquences nocturnes témoignent d’une sensible perte de la définition mais ce serait vraiment chercher la petite bête car le film se déroule principalement de jour et de ce point de vue là l’apport HD est réellement époustouflant.

Son - 4,5 / 5

L’éditeur est aux petits soins avec le film d’Yves Robert puisque la piste mono bénéficie d’un encodage en DTS HD-Master Audio. Si quelques saturations demeurent inévitables surtout sur les cris des enfants, l’écoute se révèle fluide, limpide et surtout saisissante. Aucun craquement ou souffle intempestifs ne viennent perturber l’oreille des spectateurs, la musique joyeuse de José Berghmans est admirablement restituée et les dialogues sont clairs. Les sous-titres destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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P. de Melun
Le 26 février 2021
Un grand classique, excellent et nostalgique à souhait, ce film dépeint avec ravissement la fraicheur de ces gosses de campagne qui, pour tromper l’ennui, s’adonnent à des querelles de clans. Mais par-delà la comédie et l’émotion qu’il suscite, c’est toute une époque révolue qui nous est transmise pour mieux la savourer. La spontanéité des gamins, Lebrac, Petit Gibus font plaisir à voir, nourrit un bel optimisme et la célèbre réplique « Si j'avais su, je ne serais pas venu » est restée dans les annales. Avec « La guerre des boutons », Yves Robert signe avec une grande acuité l'une des meilleures œuvres du monde de l'enfance…

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La Guerre des boutons
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