Le Monde de Barney (2010) : le test complet du Blu-ray

Barney Panofsky, un homme apparemment ordinaire, mène une existence extraordinaire. Sa première femme Clara, est une rousse incendiaire, infidèle et libre d’esprit… La seconde « madame P. » est une riche princesse juive préoccupée par son paraître. Miriam sa troisième épouse, deviendra la mère de ses deux enfants et l’amour de sa vie. Barney est soupçonné d’avoir assassiné Boogie, son ami qu’il admire. Sa disparition entraîne Barney dans le dédale de sa vie…

Tourné entre Montréal, New York et Rome, Le Monde de Barney est l’adaptation d’un roman éponyme de Mordecai Richler, écrivain et scénariste canadien, paru en 1997. Par ailleurs, pour rendre hommage à ce grand romancier moult fois adapté à l’écran, quatre cinéastes canadiens font une petite apparition devant la caméra de Richard J. Lewis : Atom Egoyan, Ted Kotcheff, David Cronenberg et Denys Arcand.

Paul Giamatti, récompensé pour ce film par le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie ainsi que le Genie (équivalent des Oscars au Canada) du meilleur acteur livre une superbe composition et trouve ici l’un de ses plus beaux rôles. A ses côtés la sensibilité de Rosamund Pike, l’énergie de Minnie Driver et le génie comique de Dustin Hoffman font merveille. Ces deux derniers ont par ailleurs été récompensés chacun par le Genie du meilleur second rôle.

Réalisateur sur des séries à succès comme Les Experts, Richard J. Lewis signe un film d’une grande délicatesse, drôle, émouvant, passionnant, habilement construit à partir de flashbacks. Un portrait d’homme (ainsi que de ses proches et sa famille qui l’entourent) singulier, attachant, agaçant, l’histoire d’une vie pleinement vécue par un homme avec ses défauts et ses faiblesses, auquel Paul Giamatti prête avec talent son physique de nounours grincheux et pourtant bourré de tendresse.

Un menu simple, animé et musical accueille le spectateur. La navigation demeure aisée et fluide mais le choix des langues et des suppléments assurent le minimum syndical.

Outre une bande-annonce, seul un petit making of classique est proposé en guise de supplément. Quelques images du tournage à Rome viennent illustrer les propos des comédiens, des producteurs, du scénariste et du réalisateur. L’histoire est passée au peigne fin, ainsi que le roman d’origine de Mordecai Richler.

C’est au chef opérateur français Guy Dufaux (Les Filles du Botaniste, Les Invasions barbares) que l’on doit la superbe photo du Monde de Barney. Les partis-pris esthétiques sont idéalement restitués grâce à un transfert HD de toute beauté marqué uniquement par une sensible perte de la définition sur les séquences sombres. Le cadre large délivre son lot conséquent de détails ciselés, le piqué est acéré, la colorimétrie chatoyante et parfaitement saturée, et les contrastes concis. Les séquences extérieures diurnes sont magnifiques, claires et le relief fort appréciable.

Si Le Monde de Barney n’est pas ce qu’on pourrait appeler un film à effets, les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 française et anglaise bénéficient d’un joli traitement de faveur en privilégiant une spatialisation musicale. Certes les quelques ambiances naturelles ne sont pas oubliées, mais les latérales ne distillent essentiellement que la composition de Pasquale Calatano (Le Premier qui l’a dit, L’Heure du crime). En version originale, la voix imposante de Paul Giamatti est solidement plantée sur la centrale tandis que la piste française propose des voix plus légères. La piste anglaise est évidemment à privilégier, d’autant plus qu’elle se révèle plus homogène dans le mixage des effets-dialogues-musique que son homologue.