The Artist (2011) : le test complet du Blu-ray

Édition Prestige

Réalisé par Michel Hazanavicius
Avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo et John Goodman

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Critique

Faire aujourd’hui, un film muet, noir et blanc et en 4/3, attire forcément la question du « pourquoi ? ». À cette dernière le réalisateur Michel Hazanavicius n’a qu’une seule et parfaite réponse : « parce que j’en avais envie ».

Bien sûr, il a ensuite fallu tomber sur un producteur assez courageux pour valider cette envie et donner corps au « caprice » d’un réalisateur déjà habitué depuis longtemps à jouer avec le cinéma comme avec les OSS 117 ou, plus lointain, avec les remontages/redoublages parodiques conçus pour Canal+ dont le célébrissime « La classe américaine » qui donne d’ailleurs son nom à la boîte de production du film.

Comme pour les OSS 117 justement, ont est à priori en droit de se demander si il y a de quoi faire tenir tout un film de façon cohérente. Et comme pour les OSS 117 toujours, la sauce prend et on plonge avec délice dans un univers certes codifié, mais tellement maitrisé et respectueux du spectateur que le résultat tient réellement la route.

The Artist respire l’amour du cinéma mais également une grande culture et une compréhension manifeste des mécanismes d’un genre qui n’existe plus.

Mais la technique ne fait pas tout et le choix des tronches du film est également un élément capital dans la crédibilité. En confiant le rôle principal à un Jean Dujardin qui sait cabotiner comme personne et en faisant orbiter autour de lui des seconds rôles tels que John Goodman et James Cromwell, la preuve est encore faite d’une maitrise du sujet et de la volonté farouche de transformer une envie et un plaisir en une oeuvre en tous points honnête. Une honnêteté qui a fait mouche dans le coeur des spectateurs.

Présentation - 5,0 / 5

N’ayant eu que le disque de test entre les mains, nous ne pouvons pas juger de la qualité du packaging dit « prestige », mais juste saluer l’initiative de ce Blu-ray accompagné du DVD et du CD-audio de la bande originale du film.

Menus et navigation sont très simples et faciles d’accès.

Bonus - 4,0 / 5

C’est presque surprenant de voir une partie bonus relativement simple pour un film avec un tel succès, mais ce succès n’était pas forcément attendu et il n’y a pas non plus des tonnes de choses à raconter.

On commence avec un commentaire audio très descriptif qui n’apporte pas énormément d’informations supplémentaires, mais qui reste très agréable tant le réalisateur maitrise son oeuvre.

Le making of est assez classique, évite pas mal la langue de bois et est saupoudré d’instants drôles.

Un très court bêtisier et une galerie photo précèdent un module sur l’enregistrement de la musique qui fait la part belle à des extraits et en n’accordant que quelques secondes de parole au compositeur.

Seule la galerie photo est en HD.

Image - 5,0 / 5

Un noir et blanc magnifique, presque trop propre, encodé à merveille. Rien d’autre à dire, c’est parfait.

Son - 5,0 / 5

Il est toujours « intéressant » de tester les pistes sonores d’un film muet car composées exclusivement de musique (ou quasi exclusivement dans le cas présent). Le travail du compositeur Ludovic Bource est magnifiquement mis en valeur par deux pistes DTS-HD MA 5.1 et 2.0. La piste 5.1 permet de profiter d’une sonorité enveloppante proche de ce que l’on pourrait vivre en ayant l’orchestre sous l’écran.

Sans rien dévoiler de capital, le film comporte deux passages sonorisés qui au milieu du « silence » gagnent une présence incroyable.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Toshiba TDP-MT700
  • Sony PlayStation 3
  • Ampli Denon AVR 2807
  • Kit enceintes/caisson Morel Nova (configuration 7.1)
  • Diagonale image 302 cm
Note du disque
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P. de Melun
Le 21 février 2021
A l'heure où la pellicule se meurt, où les superproductions font entendre leurs voix à grands renforts d'effets spéciaux, d'images de synthèse, et de projections en 3D, le réalisateur du diptyque OSS 117 retrouve son acteur fétiche pour un retour aux sources plein de charme et de fraîcheur, une ode aussi sobre que salvatrice pour les amoureux d'un septième art sans artifice. Un film muet en noir et blanc, lancé au milieu d'une horde de scénarios aux dialogues affligeants et d'images au caractère surfait, il fallait oser, et Hazanavicius l'a fait. Au passage, on l'en remercie. Sa déclaration d'amour au cinéma des premiers temps est à la fois drôle, légère, romanesque et poétique, et surtout terriblement ambitieuse et joliment rythmée, à un tel point que même les profanes du cinéma muet l'apprécieront, et se prendront (peut-être ?) à se tourner vers un art qu'il ne connaissait pas. Cette mise en abyme de la chute d'un acteur à un moment clé de l'Histoire du cinéma est bourrée de clins d’œil malicieux, de subtilités sympathiques et recèle d'une intensité dramatique de premier ordre. La mise en scène est impeccable, les costumes et décors d'époque sont parfaits, la musique superbe... Quant aux acteurs, Jean Dujardin en tête, ils sont grandioses. On en reste sans voix !

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