Les Aventures d'Arsène Lupin (1957) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jacques Becker
Avec Robert Lamoureux, Liselotte Pulver et O.E. Hasse

Édité par Gaumont

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Le 16/03/2012
Critique

Arsène Lupin, gentleman cambrioleur aux multiples identités, signe deux vols à Paris puis se fait enlever sur ordre d’une ravissante allemande, Mina von Kraft, pour le compte de l’empereur Guillaume II. Chargé de découvrir une cachette secrète inventée par la jeune femme, il feint de ne pas la trouver, détournant à son profit un million de marks, et gagne un rendez-vous avec la belle, avant de repartir pour de nouvelles aventures.

Après Ali Baba et les 40 voleurs, superbe film et énorme succès populaire, Jacques Becker tente d’imposer un projet qui lui tient à coeur sans malheureusement trouver un producteur. Se retrouvant sans travail pour l’année 1956, le réalisateur accepte la proposition du producteur François Chavane, celle de mettre en scène l’adaptation des Aventures d’Arsène Lupin, qui sera alors son antépénultième film. Pour le rôle principal, Jacques Becker porte son choix sur Robert Lamoureux, artiste de music-hall, chansonnier et comique.

Le comédien est absolument parfait dans le rôle titre, malicieux, sympathique, séducteur, roublard, élégant, l’oeil pétillant et surtout très crédible lors des célèbres cambriolages qui ont fait la renommée du fameux Arsène Lupin. Habilement mis en scène, léger comme une bulle de champagne, cette libre adaptation des écrits de Maurice Leblanc rend un fabuleux hommage aux films qui ont bercé l’enfance de Jacques Becker, on pense notamment aux Fantômas de Louis Feuillade, avec un sens inné du spectacle (le vol des tableaux est rondement mené) et du divertissement.

Présentation - 4,5 / 5

De la jaquette en passant par l’élégance des menus et la restauration du film lui-même, saluons le travail de l’éditeur qui n’a pas son pareil pour offrir au spectateur un bel objet à ranger dans sa collection Gaumont Classique.

Bonus - 3,5 / 5

Sophie Becker (fille du cinéaste, scripte sur le film), Olivier Curchod (historien du cinéma), Pierre Lhomme (assistant opérateur) et Claude de Givray (critique aux Cahiers du Cinéma en 1956, proche de François Truffaut) reviennent pendant plus de trente minutes sur Les Aventures d’Arsène Lupin de Jacques Becker. Bourrés d’anecdotes sur la genèse et le tournage du film, ces entretiens croisés replacent également Les Aventures d’Arsène Lupin dans la carrière du réalisateur. Le casting est passé au peigne fin, notamment le choix de Robert Lamoureux dans le rôle titre, ainsi que la mise en scène minutieuse de Jacques Becker intelligemment analysée (les scènes sans dialogues, la minutie des gestes, l’élégance des mouvements d’appareil). Ce module se clôt sur l’évocation de François Truffaut, qui ayant pourtant défendu Ali Baba et les Quarante voleurs, critique ouvertement Les Aventures d’Arsène Lupin pour défendre la thèse d’un nouveau cinéma.

Le segment intitulé Maurice Leblanc, biographe d’Arsène Lupin (13’) donne la parole à Florence Boespflug-Leblanc, la petite-fille de l’écrivain Maurice Leblanc (1864-1941) qui nous ouvre les portes de la maison de son grand-père, transformé en musée et maison d’écrivain. Notre interlocutrice nous propose un fabuleux retour sur la création et le succès du personnage d’Arsène Lupin, créé en 1905 et décliné en 20 romans et recueils de nouvelles. Florence Boespflug-Leblanc évoque ensuite l’adaptation de Jacques Becker au cinéma tout en nous faisant visiter le  » repaire  » d’Arsène Lupin où La Joconde orne le salon et les outils de cambrioleur dépassent du tiroir.

L’interactivité se clôt sur les bandes-annonces issues du catalogue de l’éditeur.

Image - 5,0 / 5

Magnifiquement restauré en 2K d’après le négatif original, le master HD des Aventures d’Arsène Lupin est une vraie merveille, restituant au Technicolor ses teintes flamboyantes et sa luminosité. D’une propreté absolue, ce master plein cadre en met plein la vue avec ses superbes ambiances nocturnes, ses contrastes d’une densité inouïe, son piqué acéré et son relief inattendu. La compression AVC consolide l’ensemble, la définition demeure exemplaire, les noirs sont concis, la copie stable et le grain original respecté, bref nous n’hésitons pas à mettre la note maximale malgré quelques menus décrochages sur les menus enchaînés.

Son - 4,0 / 5

La piste DTS-HD Master Audio mono 1.0 n’est certes pas exempt de sensibles saturations et grésillements, mais les conditions acoustiques sont remplies. La musique est dynamique, aucun souffle n’est à déplorer, et les dialogues, vraisemblablement repris entièrement en postsynchronisation, sont clairs et distincts. N’hésitez pas à enclencher les sous-titres destinés au public sourd et malentendant lors des séquences en allemand pour bénéficier de la traduction en français, auquel cas, vous risquez de trouver le temps long si vous ne parlez pas la langue de Goethe.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm