Toutes nos envies (2011) : le test complet du Blu-ray

Claire, jeune juge au tribunal de Lyon, rencontre Stéphane, juge chevronné et désenchanté, qu’elle entraîne dans son combat contre le surendettement. Quelque chose naît entre eux, où se mêlent la révolte et les sentiments, et surtout l’urgence de les vivre.

Après Welcome, Philippe Lioret retrouve Vincent Lindon pour Toutes nos envies, libre adaptation du livre d’Emmanuel Carrère, D’autres vies que la mienne. Avec cette même volonté de coller au plus près de la réalité de la vie, le cinéaste livre un mélodrame, certes un peu mécanique et parfois même trop écrit, mais incarné par des comédiens très investis, en particulier Marie Gillain, comédienne précieuse et malheureusement bien trop rare.

Après avoir abordé les conditions des réfugiés clandestins dans son précédent film, Philippe Lioret s’attaque ici au phénomène du crédit à la consommation en dénonçant les pratiques de ces sociétés aux méthodes douteuses qui n’ont qu’un seul but, entraîner les particuliers au surendettement afin de s’enrichir. Bien que l’on retrouve les non-dits chers au réalisateur ainsi que cette sensibilité à fleur de peau qui caractérisaient Je vais bien, ne t’en fais pas et L’Equipier, on serait tenté de dire que le réalisateur en fait ici un peu trop. Le rythme est plutôt lent, l’ensemble contemplatif et les personnages ne sont au final pas aussi attachants qu’on l’aurait voulu. Seule demeure l’intense interprétation des comédiens, magnétiques et déchirants.

Point de menu principal à l’horizon pour cette édition réduite à son minimum syndical.

Outre une galerie photos et la bande-annonce du film, seul un petit making of vient éclairer sur le film de Philippe Lioret. Ce dernier, accompagné de l’ensemble du casting et des producteurs reviennent sur la genèse et les thèmes du film à travers des propos sensibles, calmes et spontanés. Quelques images issues du tournage viennent illustrer ce segment de facture classique mais efficace.

La définition n’est pas optimale et le piqué peine parfois à trouver un équilibre. Si les détails manquent également à l’appel, la clarté des scènes diurnes flatte les yeux, la colorimétrie est à l’avenant mais l’apport de la HD demeure le plus souvent imperceptible. Philippe Lioret s’attarde le plus souvent sur les visages de ses personnages et nous attendions un rendu des gros plans plus ferme et minutieux.

La piste DTS-HD Master Audio 5.1 ne fait pas d’esbroufe inutile et se concentre essentiellement sur la restitution des dialogues, solidement plantés sur l’enceinte centrale. Si la balance frontale s’en sort plutôt bien avec des effets fluides + et souvent saisissants, les latérales ne parviennent qu’à instaurer une spatialisation musicale. Sans surprise, la piste stéréo se révèle percutante, alliant les voix, les effets et la musique avec une remarquable homogénéité. Une piste audiodescription ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.