Titanic (1953) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jean Negulesco
Avec Clifton Webb, Barbara Stanwyck et Robert Wagner

Édité par 20th Century Fox

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Le 18/05/2012
Critique

Pour soustraire ses enfants Annette et Norman à l’influence de son mari dont elle est séparée, Julia Sturges décide de les emmener à bord du paquebot Titanic. Son mari Richard parvient à embarquer au dernier moment pour récupérer ses enfants. Ils rencontrent d’autres passagers comme Maud Young, une jeune femme fortement inspirée de Margaret Brown, Gifford Rogers, un jeune joueur de tennis qui tombe rapidement amoureux de la jeune Annette et George S. Headley, un prêtre suspendu pour alcoolisme. Julia accepte finalement de laisser sa fille choisir avec qui elle restera, vu son âge, mais refuse que son fils la quitte. Elle apprend à Richard que Norman n’est pas son fils.

Même s’il demeure l’une des plus célèbres reconstitutions du naufrage du Titanic, le film réalisé par Jean Negulesco (Comment épouser un millionnaire) en 1953 n’est pas le premier film consacré au paquebot réputé insubmersible. La toute première adaptation de cet réel au cinéma remonte à l’année de la tragédie, Saved from the Titanic, film mettant en scène Dorothy Gibson, véritable rescapée du naufrage. Il n’en reste aujourd’hui aucune trace à cause de l’incendie des studios où était entreposé le négatif original. Après un film muet allemand largement inspiré de la tragédie, In Nacht und Eis, ainsi qu’un film italien relatant les faits et réalisé en 1915, Joseph Goebbels met en route la mise en scène de Titanic en 1943, superproduction destinée à la propagande nazie. Bien que le film ait été tourné, Goebbels empêche finalement sa sortie en Allemagne par crainte de démoraliser la population qui subit de nombreux bombardements britanniques.

Il faut attendre l’année 1953, soit quarante ans après la tragédie, pour qu’Hollywood s’empare à nouveau de cette histoire. Avec des moyens conséquents et la présence à l’écran de deux stars, Barbara Stanwyck et Clifton Webb, cette adaptation n’a pas à rougir du chef d’oeuvre réalisé par James Cameron réalisé en 1997, et qui a visiblement inspiré le cinéaste d’Avatar, notamment en ce qui concerne l’idylle entre deux jeunes d’un milieu social différent, ou la scène de danse dans les cabines inférieures.

Certes, la partie naufrage (fort impressionnante) ne se résume qu’à 30 minutes pour un film d’1h38, mais le réalisateur Jean Negulesco a au préalable pris le temps d’instaurer ses personnages (fictifs) pour lesquels le spectateur se prend d’une véritable empathie. S’appuyant sur les faits racontés par les survivants (bien que la réalité ne soit pas tout à fait respectée), disposant de décors et d’effets spéciaux soignés ainsi que d’une brillante reconstitution réalisée à partir d’une simple maquette de 8 mètres de long, Titanic de Jean Negulesco demeure une oeuvre tout à fait honorable.

Présentation - 3,5 / 5

La sérigraphie du Blu-ray est magnifique. La jaquette au visuel efficace et attractif est glissée dans un boitier classique. Le menu principal se révèle malheureusement fixe et musical.

Bonus - 2,5 / 5

Le commentaire audio du critique de cinéma Richard Schickel, ainsi que celui réalisé par les comédiens Audrey Dalton, Richard Wagner et l’historienne du cinéma Sylvia Stoddard ne sont proposés qu’en version originale non sous-titrée. Cela est d’autant plus dommage que ces deux commentaires se complètent parfaitement et sont loin d’être avares en informations concernant le tournage, les effets spéciaux et le soin apporté à la reconstitution.

Deux petits clips issus des informations d’époque sont également proposés. On y voit la Première mondiale du film ainsi que le palmarès des Oscars en 1954 où Charles Brackett, Walter Reisch et Richard L. Breen remportèrent la statuette du meilleur scénario. C’est aussi l’occasion de revoir Audrey Hepburn venir chercher celle de la meilleure actrice pour Vacances romaines.

L’historienne du cinéma Sylvia Stoddard est de retour pour un essai audio centré sur les conséquences de la catastrophe du Titanic. Sur une image fixe, la voix monocorde de notre interlocutrice enchaine les anecdotes connues ou déjà entendues dans les commentaires audio. Ce module facultatif est également proposé sans sous-titres.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et une belle galerie photos dévoilant l’envers du décor.

Image - 4,0 / 5

S’il n’y a rien à redire concernant la superbe restauration du film (aucune scorie en vue mon capitaine), le piqué manque de mordant et le grain tend à s’accentuer sur les nombreuses séquences tournées sur projection arrière. Le N&B est de très belle tenue, les noirs sont denses et rutilants, les blancs diaphanes et lumineux, la profondeur du plein cadre est étonnante et la copie affiche une indéniable stabilité. Quelques aplats fourmillent, certains fondus enchaînés entrainent quelques décrochages et des flous sporadiques sont notables sur les plans de maquettes tournées dans un environnement cotonneux afin de masquer l’aspect modèle réduit. Malgré ces accrocs constatables, il serait difficile de faire mieux et ce transfert HD remplit son cahier des charges.

Son - 3,5 / 5

La version originale DTS-HD Master Audio 1.0 jouit d’un joli traitement même si certains grésillements et résonances perdurent sur les dialogues. Cette piste se révèle néanmoins plus fluide et homogène que la version française encodée en Dolby Dilgital 1.0, où les voix s’accompagnent d’un bruit de fond rappelant un sac en plastique chiffonné. Dans les deux cas, la propreté est de mise, le souffle est limité et l’ensemble plutôt dynamique.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm