Les Jeux de l'amour (1960) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Philippe de Broca
Avec Geneviève Cluny, Jean-Pierre Cassel et Jean-Louis Maury

Édité par Gaumont

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Le 09/05/2012
Critique

Suzanne, jeune antiquaire, vit depuis un an avec Victor. Le couple a pour voisin et ami, François. Suzanne souhaite un mariage et des enfants mais Victor, très satisfait de leur vie actuelle, résiste. François, secrètement amoureux de Suzanne, propose à cette dernière de lui offrir tout ce que Victor lui refuse. Suzanne le repousse, elle aime Victor, puis elle finit par se laisser persuader. De son côté, Victor réalise l’ampleur de son amour pour Suzanne.

Après avoir officié en tant qu’assistant réalisateur chez François Truffaut (Les quatre cents coups), Claude Chabrol (Le beau Serge, Les Cousins, À double tour), Philippe de Broca se voit confier la mise en scène des Jeux de l’amour, tiré d’une histoire écrite par la comédienne Geneviève Cluny.

Dès ce premier long-métrage, la marque de fabrique de Philippe de Broca explose à l’écran. Les dialogues sont vifs et abondants, le rythme endiablé, les comédiens élégants et bondissants. Si l’on se souvient essentiellement de ses collaborations avec Jean-Paul Belmondo à travers des films comme L’Homme de Rio, Cartouche et Le magnifique, Philippe de Broca trouve alors en Jean-Pierre Cassel un fabuleux alter ego. Dansant, agité, glissant, véritable tornade, le comédien est la raison d’être de ce petit film qui manque certes un peu d’intérêt mais pas de charme. A ses côtés, Geneviève Cluny et Jean-Louis Maury subissent le cyclone Cassel sans dommages et forment ensemble un triangle amoureux qui inspirera alors Une femme est une femme de Jean-Luc Godard tourné l’année suivante.

Présentation - 4,5 / 5

Comme d’habitude chez Gaumont, le visuel est classe et soigné, le menu principal animé, sobre, élégant et musical.

Bonus - 4,0 / 5

C’est désormais devenu une habitude, nous trouvons en premier lieu un documentaire rétrospectif intitulé Philippe de Broca, l’homme pressé - première partie : le mouvement perpétuel (38’). Nous retrouvons ici les témoignages de Geneviève Cluny (Suzanne dans Les Jeux de l’amour), Michelle de Broca (ex-femme et productrice), Marthe Keller (ex-compagne), Alexandra de Broca (dernière épouse du réalisateur), Pierre Lhomme (chef opérateur), Henri Lanoë (chef monteur), Claude de Givray (assistant réalisateur sur Le Beau Serge), Jérôme Tonnerre (scénariste de Philippe de Broca sur Le Bossu), Anouk Aimée (Hélène dans Le Farceur). Chacun intervient sur les études de Philippe de Broca à l’École technique de photographie et de cinématographie (ETPC) de la rue de Vaugirard, ses débuts dans l’industrie du cinéma (assistant réalisateur de Claude Chabrol sur Les Cousins et Le Beau Serge), ses rencontres déterminantes (encore Claude Chabrol, François Truffaut), ses premiers longs-métrages (Le Farceur et Les Jeux de l’amour) et succès (Cartouche, L’Homme de Rio). L’ensemble est illustré par de nombreuses photos d’archives, des extraits de films, de savoureuses anecdotes ainsi que par des propos (parfois peu distincts) de Philippe de Broca lui-même à travers un entretien audio réalisé en 1983. Parallèlement au portrait du réalisateur se dresse celui d’un homme impatient, heureux sur les plateaux et nerveux quand il ne tournait pas.

Gaumont propose ensuite de redécouvrir un court-métrage intitulé La Gourmandise (19’), réalisé par Philippe de Broca en 1962 dans le cadre du film collectif Les Sept Péchés capitaux où l’on retrouvait également derrière la caméra Sylvain Dhomme et Max Douy, Édouard Molinaro, Jean-Luc Godard, Jacques Demy, Roger Vadim et Claude Chabrol. Valentin (Georges Wilson) doit assister à l’enterrement de son père, mort d’une indigestion, mais ses agapes le feront arriver en retard au repas qui suit l’enterrement. Long et peu représentatif de l’univers de Philippe de Broca, ce court-métrage (uniquement disponible sur l’édition Blu-ray des Jeux de l’amour) vaut essentiellement pour sa gauloiserie, l’abattage des comédiens (on y retrouve également Paul Préboist) et ses dialogues caustiques. La copie est superbe et les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce du Farceur, disponible également en DVD et Blu-ray dans la même collection.

Image - 5,0 / 5

Il y a certains éditeurs qui devraient en prendre de la graine. Non seulement Gaumont nous permet de voir ou revoir certains films qui auraient pu être oubliés des mémoires cinéphiles, mais même ces oeuvres considérées comme mineures sont livrées dans des copies exceptionnelles. C’est le cas ici avec l’édition HD des Jeux de l’amour de Philippe de Broca.

Fort d’un master au format respecté 1.66 et d’une compression AVC, ce Blu-ray en met plein les yeux dès le générique d’ouverture. La restauration est étincelante, les contrastes d’une densité extraordinaire, les gris riches, les blancs lumineux et le grain original heureusement préservé. Les séquences sombres sont tout aussi soignées que les scènes diurnes et extérieures, le piqué est tranchant et les détails étonnent par leur précision. Une définition exemplaire supplémentaire à afficher au palmarès de Gaumont.

Son - 4,5 / 5

Egalement restaurée, la piste DTS-HD Master Audio Mono instaure un haut confort acoustique avec des dialogues percutants, laissant également une belle place à la composition endiablée du maître Georges Delerue. Aucun souffle sporadique n’est à déplorer et les ambiances annexes sont limpides. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm