Réalisé par Jim Sheridan
Avec
Daniel Craig, Naomi Watts et Rachel Weisz
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Editeur à succès, Will Atenton quitte son emploi à New York pour déménager avec sa femme et ses enfants dans une ville pittoresque de Nouvelle Angleterre. En s’installant, ils découvrent que leur maison de rêve a été le théâtre du meurtre d’une mère et ses deux enfants. Toute la ville pense que l’auteur n’est autre que le père qui a survécu aux siens.
Pour sa première incursion dans le thriller d’épouvante, le réalisateur Jim Sheridan bénéficie d’un budget confortable de plus de 50 millions de dollars mais signe un film bâclé, poussif, pompant allègrement dans quelques grands classiques (Les Autres, Shining, Sixième Sens, Shutter Island) pour livrer au final une oeuvre totalement impersonnelle. Si la technique est irréprochable et l’image soignée, et si le metteur en scène se révèle évidemment plus à l’aise dans le côté dramatique, il en est tout autrement quand Dream House penche vers le surnaturel au moment d’un twist invraisemblable survenant en plein milieu du récit. Les rebondissements sont aussi inattendus que risibles (mention spéciale au tueur qui confond la droite avec la gauche) et l’on se demande réellement ce que Daniel Craig (qui accentue sa moue habituelle), Naomi Watts et Rachel Weisz sont allés faire dans cette galère. Cela est d’autant plus dommage que l’histoire n’était pas forcément inintéressante et que le casting était vraiment attractif.
Pour l’anecdote, les comédiens ont refusé de promouvoir le film, le jugeant trop mauvais, tandis que Jim Sheridan lui-même, brouillé avec les studios, a définitivement perdu le contrôle et le montage de son film au point de vouloir faire retirer son nom du générique.
La jaquette et le Blu-ray sont glissés dans un boitier Blu-ray classique de couleur noire. Le menu principal est malheureusement fixe, musical et trop peu recherché.
Un making of de cinq minutes, montre en main, tente d’éveiller l’intérêt. En réalité, il s’agit d’un module centré sur les décors et les jeux de lumière. On y apprend que les effets spéciaux directs ont été largement privilégiés plutôt que d’avoir recours aux images de synthèse. Les comédiens et le réalisateur Jim Sheridan remplissent les blancs et quelques images du tournage sont rapidement dévoilées.
Un autre segment d’à peine 4 minutes se concentre sur le tournage des scènes de l’incendie final. Le responsable des effets nous donne une petite leçon rapide sur la sécurité et les prises de vue de cette séquence.
Enfin, nous nous trouvons en présence de 6 minutes entièrement promotionnelles durant lesquelles les comédiens et le réalisateur se félicitent entre eux et où tout le monde est » amazing » et » beautiful « .
Certes beaucoup auront beaucoup à redire sur Dream House, mais tous au moins seront d’accord sur la qualité de cette édition HD qui frôle la perfection bien que le piqué soit souvent légèrement émoussé sur quelques scènes sombres. La colorimétrie tantôt froide tantôt chatoyante réglée par le chef opérateur Caleb Deschanel (La passion du Christ) s’inscrit dans une réelle homogénéité, les contrastes sont denses, la blancheur immaculée et la cadre large offre son lot habituel de détails ciselés. N’oublions pas le relief et la clarté des séquences tournées en extérieur, beaucoup plus nettes que celles tournées en studio.
Si les dialogues auraient mérité d’être sensiblement plus ardents sur la centrale, la piste anglais DTS-HD Master Audio 5.1 créé sans mal une plongée directe dans l’atmosphère du film. La balance frontale offre un spectacle acoustique saisissant, les latérales participent sans mal à quelques sursauts et le caisson de basses appuie l’ensemble à de maintes reprises. La version française, uniquement disponible en Dolby Digital 5.1 a beau se démener, elle ne parvient jamais à se montrer aussi fluide et percutante que la piste anglaise. Dans les deux cas, la spatialisation de la musique signée John Debney, éclectique compositeur capable de passer de Hannah Montana - Le film à Predators, immisce directement le spectateur dans le feu de l’action.