Une vie meilleure (2011) : le test complet du Blu-ray

Yann et Nadia, amoureux, se lancent dans un projet de restaurant au bord d’un lac. Leur rêve d’entrepreneur se brise rapidement. Nadia, contrainte d’accepter un travail à l’étranger, confie provisoirement son fils à Yann. Elle disparaît…

Neuvième film du cinéaste Cédric Kahn, Une vie meilleure s’impose comme sa plus grande réussite et offre à Guillaume Canet son plus beau rôle au cinéma. Ce scénario original dénonce le système libéral et de la brutalité avec laquelle les plus fragiles sont traités. Par amour, un type décide de changer de vie et se lance dans un projet trop grand pour lui. Pensant être plus malin que le système, le système va finalement le broyer et réduire son rêve de  » vie meilleure  » à néant.

Egalement interprété par Leïla Bekhti (remarquable), Une vie meilleure raconte l’histoire d’un homme qui, à travers l’affection qui le lie à un enfant (Slimane Khettabi, petite révélation), celui de sa compagne, va devoir se réinventer un autre idéal pour survivre. Loin des arguments souvent pesants utilisés par Philippe Lioret dans Toutes nos envies, Cédric Kahn traite le thème du surendettement, symptôme du capitalisme, de manière beaucoup plus brutale et réaliste.

En dépit des épreuves traversées, le personnage de Guillaume Canet, ambitieux, entre deux âges, démuni, reste debout, énergique, et n’accepte pas cette fatalité. La mise en scène de Cédric Kahn ne s’encombre jamais d’effets gratuits, la musique réduite ne nuit jamais à l’émotion, les visages sont scrutés et la photo glacée mais lumineuse semble guider les personnages vers un avenir plus prometteur, même si le chemin n’est pas celui espéré au départ.

La jaquette et le disque sont glissés dans un boitier Blu-ray classique. Le menu principal reprend l’interface classique chère à France Télévisions. Animé et musical, l’ensemble demeure classique et efficace.

Nous attendions un commentaire audio, un making of ou quelques scènes coupées mais il faudra se contenter d’un module de 25 minutes centré en grande partie sur le petit Slimane Khettabi. Les essais du jeune comédien (seul puis avec chacun des comédiens principaux) sont montrés puis vaguement commentés par le réalisateur Cédric Kahn (le volume est aléatoire) qui explique comment son choix s’est porté sur Slimane. Le metteur en scène s’exprime également sur les défis que représentent un tournage avec un enfant et comment il a adapté sa direction d’acteurs au jeune garçon afin de ne pas nuire à sa spontanéité. Quelques images du tournage viennent illustrer ces propos.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Bel écrin que cette édition HD d’Une vie meilleure. Fidèle à Cédric Kahn, le chef opérateur Pascal Marti signe la photo du film et privilégie des teintes froides et laquées magnifiquement restituées. Si la définition n’est pas aussi optimale dans les scènes sombres ou en intérieur, l’ensemble demeure lumineux, détaillé, le piqué est aiguisé, les contrastes sont denses et les détails abondent. Eclatant et élégamment pressé, ce master HD remplit parfaitement son contrat.

Si le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 respecte le calme et la sensibilité de ce drame intimiste, la spatialisation musicale se révèle concrète, douce et très efficace. Les voix sont fermement fixées sur la centrale, les ambiances naturelles sont récurrentes sur les séquences extérieures et quelques effets sont particulièrement mis en valeur par les latérales et le caisson de basses. La piste stéréo est également dynamique, saisissante, bien que le relief ne soit pas aussi probant. L’éditeur joint également une piste audiodescription ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.