Another Happy Day (2011) : le test complet du Blu-ray

Lynn débarque chez ses parents pour le mariage de son fils aîné, Dylan. Elle est accompagnée de ses deux plus jeunes fils, Ben et Elliot. La propension de ce dernier à mélanger alcool, drogues et médicaments ne le prive pas d’une certaine lucidité sur la joie des réunions de famille.

Et la réunion, de fait, est joyeuse : grands-parents réac, tantes médisantes, cousins irrémédiablement beaufs. Sans compter le premier mari de Lynn qui arrive flanqué de sa nouvelle femme tyrannique. Chaque matin annonce décidément un nouveau jour de bonheur.

Une comédie sur des adultes en guerre, des ados en crise et le mariage qui les rassemble tous… pour meilleur et pour le pire.

Pour son premier long-métrage, le réalisateur Sam Levinson (fils de Barry), âgé seulement de 26 ans, signe un petit coup de maître avec Another Happy Day, Prix du scénario au Festival de Sundance. Avec son casting quatre étoiles où trônent Ellen Barkin (parfaite), Ezra Miller, révélation de We Need to Talk About Kevin, et Kate Bosworth (bouleversante) ses répliques cinglantes et sa galerie de personnages tous plus névrosés les uns que les autres, cette chronique familiale mordante, drôle, émouvante et cruelle où s’affronte toutes les générations se déroule telle une pièce tragicomique et universelle dans laquelle chacun peut se retrouver. Malgré des dialogues caustiques très (parfois trop ?) écrits, un vent de liberté souffle sur ce film indépendant où le rythme des séquences diffère comme les boucles des montagnes russes. On en ressort secoué avec la conviction d’avoir découvert là un nouvel auteur à suivre de près.

Le visuel reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est sobre, animé sur quelques répliques cinglantes du film.

Outre la bande-annonce et une petite revue de presse compilant quelques critiques (positives) du film, vous trouverez une interview de 8’30” du jeune mais très prometteur comédien Ezra Miller, réalisée lors de son passage à Paris pour la promotion du film. C’est ainsi l’occasion de voir que l’acteur de 19 ans a beaucoup de choses à dire, notamment sur ses débuts dans le métier et la façon dont il a préparé son rôle dans Another Happy Day.

Ce master HD ne fait pas d’esbroufe inutile et il faut véritablement attendre les quelques séquences tournées en extérieur pour se rendre compte de l’apport de la Haute Définition. En effet, les scènes en intérieur apparaissent plutôt douces, le piqué manque de tranchant et les contrastes sont légers. Afin de coller au plus près des personnages, le réalisateur s’est adjoint les services du chef opérateur Ivan Strasburg (Bloody Sunday) et certains partis-pris comme la caméra portée peut engendrer quelques fluctuations de la définition. Le cadre large est habilement exploité, quelques détails frappent les rétines, la clarté est de mise, la propreté est indéniable, le grain cinéma respecté et la photo doucement vaporeuse de certaines séquences est joliment restituée. Au final, si le rendu n’est pas optimal, ce Blu-ray offre un bel écrin au film de Sam Levinson.

Le spectateur a l’embarras du choix puisque les versions anglaise et française sont disponibles en DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0. La piste originale 5.1 surpasse son homologue française du point de vue naturel et restitution des dialogues, même si la différence demeure minime. Another Happy Day repose avant tout sur les dialogues et l’action demeure essentiellement canalisée sur la scène frontale. La musique bénéficie d’une spatialisation concrète, et quelques effets latéraux sortent du lot à l’instar du premier trip d’Elliot dans la salle de bain. S’il ne faut pas attendre des ambiances immersives, les conditions acoustiques sont optimales, y compris pour les pistes stéréo qui se révèlent riches et percutantes. Notons que le changement de langue est impossible en cours de visionnage.