Réalisé par Ralph Nelson
Avec
Candice Bergen, Peter Strauss et Donald Pleasence
Édité par Studiocanal
Le film relate, vu par les yeux de deux personnages fictifs, le massacre d’un paisible village cheyenne à Sand Creek dans les plaines du Colorado, en 1864, sous le commandement du colonel Chivington. L’opprobre officielle jetée sur cette action, qualifiée de » massacre ignoble et lâche « , n’empêchera pas une récidive en 1876 à Little Big Horn, illustrée par Little Big Man, le film d’Arthur Penn, sorti seulement quatre mois après Soldat bleu. La confrontation traditionnelle des bons Américains contre les méchants Indiens a été remise en cause par toute une lignée de films, dont un des plus remarquables est, sans doute, Les Cheyennes de John Ford (1964).
Avant d’en arriver là, nous suivons les deux seuls survivants d’un convoi attaqué par les Indiens, Cresta, une Américaine qui a partagé quelque temps la vie de Cheyennes, interprétée par Candice Bergen, très présente dans son rôle de garçon manqué, et Honus, un soldat, naïf et bien conditionné, incarné par Peter Strauss, alors jeune premier un peu gauche.
Leur lutte pour la survie est bien rythmée, avec de bons moments de suspense et d’action, auxquels un personnage insolite prend part, le trafiquant d’armes (pas si cornichon) » Q. Cumber « , interprété par Donald Pleasence, le Dr Loomis de la franchise Halloween. Le tout dans les paysages du Far West (en réalité du Mexique !) magnifiés par le cinémascope.
La scène finale du massacre, filmée crûment, montre, dans une longue succession de plans serrés, décapitations, viols et mutilations… Rien n’est sous-entendu, tout est déballé sans fioritures devant la caméra, ce qui justifiait la mention apposée sur l’affiche : » le film le plus sauvage de tous les temps « . Pour faire plus vrai, le réalisateur avait même recruté des figurants amputés ! Le massacre du convoi par les Cheyennes, au début du récit, est filmé de si loin qu’il reste presque abstrait. Il n’en fallait pas plus pour alimenter une polémique lors de la sortie du film.
Boîtier classique : le bleu s’imposait ! 16 chapitres, sous-titres français optionnels sur la version originale.
L’image tire un excellent profit de la haute définition. Toujours très propre, elle est très bien définie (sauf pendant le générique), jusque dans la profondeur des plans très larges de paysages, avec de beaux contrastes et des couleurs, assez stables, dont la fraîcheur est étonnante pour un film tourné il y a plus de quarante ans.
Le son mono (d’origine) DTS-HD 2.0 est clair, mais avec un spectre sonore un peu étroit, surtout faible en graves qui auraient gagné à être légèrement boostés. Les dialogues sont clairs, les bruits d’ambiance assez présents avec quelques saturations occasionnelles. Dans le doublage français, les dialogues sont en général trop en avant, au détriment de la musique et de l’ambiance parfois très étouffées, par exemple dans les scènes de l’attaque du convoi, au début du film.
Le Blu-ray, qui sort un an après le DVD, reste tout aussi dépourvu de bonus. Un petit docu sur les faits historiques aurait pourtant été le bienvenu.