Trust (2010) : le test complet du Blu-ray

Chez eux, en banlieue, Will et Lynn Cameron se sentent en sécurité. Dans leur maison, la nuit, ils dorment avec le sentiment que leurs trois beaux enfants sont parfaitement protégés. Lorsque Annie, leur fille de 14 ans, se fait un nouvel ami sur Internet - Charlie, un garçon de 16 ans rencontré sur un forum - Will et Lynn ne s’inquiètent pas. Ils se disent qu’il est normal que des adolescents échangent grâce aux nouvelles technologies.

Après plusieurs semaines de conversations en ligne, Annie se sent de plus en plus attirée par Charlie. Même si peu à peu, elle réalise qu’il n’est pas ce qu’il prétend être, elle continue à être fascinée par lui. Le masque finira par tomber et cela va déclencher un engrenage que personne n’aurait pu imaginer, mais qui changera définitivement la vie de toute la famille…

Depuis plus de dix ans, le comédien et réalisateur David Schwimmer (éternel Ross de la série Friends) co-dirige une association d’aide aux victimes de viol. Après la comédie Cours toujours Dennis en 2007 où il dirigeait Simon Pegg, il repasse derrière la caméra avec Trust. David Schwimmer s’éloigne du genre qui l’a fait connaître et se penche sur les violences sexuelles faites aux femmes, la pédophilie mais aussi sur les répercussions de ces drames sur l’entièreté de la cellule familiale.

Avec une immense pudeur et un refus du pathos, David Schwimmer signe une oeuvre difficile, bien écrite et réalisée, portée par de superbes comédiens, Clive Owen et Catherine Keener en tête. La jeune comédienne Liana Liberato est une véritable révélation et impose une sensibilité renversante qui implique le spectateur dans cette histoire difficile. Trust met mal à l’aise, dérange et interpelle beaucoup plus que le Hard Candy de David Slade sorti en 2006 sur un thème similaire. Enfin, Trust impose David Schwimmer dans le cercle des comédiens devenus metteurs en scène et excellents directeurs d’acteurs.

L’éditeur soigne le menu principal, animé et bruité, qui prend la forme de l’interface d’un iMac. La jaquette diffère sensiblement de l’affiche et place Clive Owen au centre du visuel. L’icône corbeille sur le menu est dédiée aux scènes coupées.

Comme nous l’indiquions précédemment, neuf petites séquences laissées sur le banc de montage sont disponibles derrière l’icône corbeille. Certaines scènes prolongent le quotidien de la famille et se révèlent soignées.

Un making of de 17 minutes est également disponible. L’ensemble du casting et le réalisateur David Schwimmer reviennent sur le sujet du film. Ce dernier semble très impliqué dans cette production et pour cause puisque David Schwimmer co-dirige une fondation luttant contre le viol et les violences faites aux femmes. Les thèmes sont minutieusement abordés et l’on regrettera vivement l’absence d’un commentaire audio. Dommage cependant que ce segment croule sous les extraits du film mais heureusement, nous glanons ici et là quelques images du tournage.

L’interactivité se clôt sur des liens internet ainsi qu’un lot de bandes-annonces.

Comme d’habitude, l’éditeur soigne son master HD et même si la définition n’est pas optimale, elle demeure quasi-exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce, la clarté est frappante, le piqué affûté, les gros plans détaillés et la colorimétrie chatoyante. Notons qu’il s’agit ici d’un master français et que les divers chats apparaissent sur l’écran dans la langue de Molière. En dehors de rapides flous sporadiques, ce Blu-ray offre de fabuleuses conditions pour revoir le film de David Schwimmer et profiter de la superbe photographie signée par le chef opérateur Andrzej Sekula (Reservoir Dogs, Pulp Fiction).

Trust n’est pas à proprement parler d’un film à effets mais les pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1, de qualité semblable, parviennent à distiller ici et là quelques ambiances latérales frappantes. Certes la plupart des séquences se déroulent en intérieur et les mixages se concentrent sur les enceintes avant, mais dès que la caméra met le nez dehors, quelques atmosphères parviennent sans mal à environner le spectateur. Dans les deux cas, les dialogues auraient mérité d’être un peu plus ardents sur la centrale, la balance frontale est savamment dosée et la spatialisation musicale est systématique.