La Colline aux coquelicots (2011) : le test complet du Blu-ray

Kokuriko-zaka kara

Réalisé par Goro Miyazaki

Édité par Studio Ghibli

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Critique

Second film de Goro Miyazaki (fils d’Hayao et réalisateur de Les Contes de Terremer), La colline aux coquelicots annonce que le fantastique a fait son temps chez Ghibli, en tous cas pour Hayao Miyazaki (scénariste du film) qui déclare que le public a besoin ces temps-ci d’histoires ancrées dans la réalité.

Et ce film répond plus que fidèlement à cette nouvelle ligne de conduite en proposant l’adaptation d’un manga « pour filles », une histoire d’amour contrariée ente deux jeunes lycéens aux histoires de familles troublées par la guerre de Corée.

Il faut bien l’admettre, il est assez déroutant, lorsque l’on est fan ou amateur de l’univers magico-onirique d’Hayao Miyazaki, de se retrouver à regarder une bluette des années 60, même si l’animation (traditionnelle) et le soin apporté à l’ensemble du film continuent à forcer le respect.

Et ce n’est pas le rebondissement final, classique d’un roman d’amour, que l’on voit arriver à 3 kilomètres, qui viendra nous sortir de notre ennui…

C’est beau certes, c’est plein de bons sentiments et de jolis messages, mais faire trimer des dessinateurs de talent pendant des mois pour une histoire qui pourrait tout aussi bien remplir un court métrage pour la télévision, il y a de quoi sérieusement douter du bien fondé des nouvelles orientations artistiques du doyen du studio Ghibli…

Diriger les forces vives du studio dans des histoires « réalistes », pourquoi pas, mais choisir un matériau scénaristique en adéquation avec l’excellence de l’animation évitera cette sensation d’avoir un moteur de 2CV sous le capot d’une Porsche…

Présentation - 2,5 / 5

Une édition toute simple, tant au niveau packaging (boîtier Blu-ray classique) qu’au niveau des menus toujours aussi discutables au niveau des choix de couleurs pour la collection Ghibli.

Bonus - 4,0 / 5

Près de 3h45 de bonus pour ce Blu-ray Ghibli, une dose assez rare à laquelle manque tout de même un making of.

Les fondus d’animation trouveront le traditionnel storyboard intégral en HD et sonorisé avec la VF uniquement.

Le concert à 360° est une présentation de l’univers sonore du film grâce à Satoshi Takebe compositeur pour le film et Aoi Teshima interprète des chansons, dans la stupéfiante salle nicofarre de Tokyo dont les murs sont tapissés d’écrans LED. Le regard est effectivement plongé à 360° dans les images qui illustrent le concert. La réalisation vidéo nous gratifie même de quelques éléments 3D qui survolent l’audience. Un long moment de poésie et de douceur dans un cadre unique.

On retrouve Aoi Teshima dans le clip un brin kitsch de la chanson principale du film « L’été des adieux ».

Dans la tradition Ghibli, le studio présente la musique et surtout de la chanson phare des films avant même que ceux-ci soient terminés. C’est le cas encore ici lors de la conférence de presse ayant eu lieu seulement deux semaines après le séisme et la catastrophe nucléaire qui ont touché la région de Fukushima. Les différents intervenants sont encore sous le choc et l’émotion prend régulièrement le dessus.

La 1ère projection du film en présence de l’équipe et de certains spectateurs privilégiés est une nouvelle occasion de constater à quel point Hayao Miyazaki se comporte comme un chef d’orchestre à l’oeil acéré, capable, même sur le film fini, de faire encore des reproches à ses collaborateurs, mais aussi de se fustiger lui-même. Une attitude tout japonaise qui élimine toute trace d’auto-satisfaction, un moyen infaillible pour ne pas prendre la grosse tête et se remettre totalement en question à chaque nouveau projet.

La présentation du film dans un cadre moins privé est l’occasion de faire connaissance avec le casting voix, une troupe d’acteurs dévoués et reconnaissants.

Autre tradition Ghibli, l’énorme récolte de bandes-annonces et spots TV du film, pour collectionneurs acharnés.

Image - 5,0 / 5

À n’en point douter, le Blu-ray est un support exceptionnel pour le cinéma d’animation. Finesse du trait, respect des couleurs, précision du grain… on est conquis dès les premières secondes par tant de précision et d’éclat.

Son - 5,0 / 5

Avec cette histoire « plan plan », point besoin de boum-boum. Voilà de quoi expliquer l’absence de canal de basses sur les 3 pistes sonores proposées ici.

Passons rapidement sur la piste VF Dolby Digital 5.1 qui profitera aux « petites installations » mais qui est vite enterrée par son équivalent DTS-HD MA 5.0 bien plus dynamique et présente.

Le mixage de cette dernière est en tous points confirme à la VOST et propose la même finesse dans les dialogues, musiques et ambiances sonores particulièrement travaillées.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Toshiba TDP-MT700
  • Sony PlayStation 3
  • Ampli Denon AVR 2807
  • Kit enceintes/caisson Morel Nova (configuration 7.1)
  • Diagonale image 302 cm
Note du disque
Avis
Multimédia
La Colline aux coquelicots
Bande-annonce VF

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