Malveillance

Malveillance (2011) : le test complet du Blu-ray

Mientras duermes

Réalisé par Jaume Balagueró
Avec Luis Tosar, Marta Etura et Alberto San Juan

Édité par Wild Side Video

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Le 29/06/2012
Critique

César est un gardien d’immeuble toujours disponible, efficace et discret. Disponible pour s’immiscer dans la vie des habitants jusqu’à les connaître par coeur ; discret quand il emploie ses nuits à détruire leur bonheur ; efficace quand il s’acharne jusqu’à l’obsession sur Clara, une jeune femme insouciante et heureuse…

Après deux films de genre à la limite de l’expérimental, le cinéaste Jaume Balagueró revient avec Malveillance (titre français moins éloquent qu’en version originale, Mientras duermes, « Pendant que tu dors ») à une forme traditionnelle sans pour autant délaisser le côté suspense et horreur qui a fait sa réputation.

Les thèmes de la peur quotidienne et des troubles de la personnalité sont au coeur de ce film remarquablement photographié et réalisé. Le cinéaste exploite à merveille les moindres recoins de son espace clos (un hall d’immeuble, deux ou trois chambres) et parvient à faire ranger les spectateurs du côté du mal en les faisant s’attacher à un être sombre, horrible, pervers. La  » faute  » en revient au comédien Luis Tosar, remarqué dans Cellule 211 et Même la pluie, dont l’incroyable charisme empathique nous ferait presque croire que nous baignons en plein conte de fées. D’ailleurs, les séquences les plus perverses sont la plupart du temps relevées par un humour noir jusqu’au générique de fin accompagné d’une musique légère et joviale.

Malveillance est un film d’une très grande cruauté, d’autant plus marquante que tout ce qui se déroule dans le film demeure réaliste. Le final est renversant et marquera les mémoires.

Présentation - 4,0 / 5

Un superbe boitier Blu-ray de couleur noire renferme le disque. Le menu principal animé, musical et bruité, reprend le visuel de la jaquette ainsi que des extraits des dialogues français.

Bonus - 4,5 / 5

A l’occasion de la sortie française de Malveillance, le metteur en scène Jaume Balagueró réalise la promotion de son film confortablement installé sous un lit, dans la position fétiche de César. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le cinéaste a beaucoup de choses à dire sur son film mais heureusement, notre interlocuteur se révèle drôle, passionné et surtout passionnant durant les 26 minutes de l’entretien.

Jaume Balagueró croise fougueusement le fond avec la forme, détaille ses partis-pris, se penche sur la psychologie des personnages, le casting, l’évolution du scénario, la création des décors, tout en s’amusant du petit jeu et de la relation ambigüe qu’il souhaite instaurer entre César et les spectateurs, qui sont malgré eux complices des agissements pervers du personnage principal. Afin de se rendre compte de la crédibilité de l’histoire, le réalisateur explique s’être caché sous le lit conjugal après avoir dit à sa femme qu’il rentrerait tard. Ce n’est qu’une fois sa femme endormie qu’il s’est relevé, heureux de voir que son scénario tenait la route… sans pour autant avoir eu recours au chloroforme.

Une section est ensuite consacrée aux scènes coupées (12’35”). Cette dizaine de séquences se révèle formidable et permet d’approfondir encore les méfaits de César. Dans ces scènes, le gardien d’immeuble s’en prend à une femme de ménage asiatique à qui il dérobe un précieux médaillon (qui ne tarde pas à rejoindre une boite renfermant tous ses larcins), et en profite également pour torturer un peu plus la vieille locataire sur son âge avancé. Une autre scène marquante montre César en train de chloroformer Clara qui se réveille d’un coup, l’aperçoit pour finir par se rendormir. Le gardien s’exprime alors  » il va falloir revoir les doses… « .

Mais la cerise sur le gâteau de cette interactivité est l’incroyable making of d’1h48 présent uniquement sur l’édition Blu-ray de Malveillance, le DVD devant se contenter d’une version réduite à 20 minutes. Vous entendrez ici l’ensemble des comédiens du film, les responsables techniques des différents départements (décors, costumes, photo, effets spéciaux, musique, montage, bruitages), les producteurs, le scénariste, le réalisateur, bref, toute la clique qui s’exprime sur la genèse, la mise en scène et la postproduction de Malveillance, le tout étant agrémenté de très nombreuses images issues du tournage et des répétitions. Ce documentaire plus long que le film comble toutes les attentes et malgré quelques redondances dans les propos déjà entendus durant l’interview, ce segment demeure un modèle du genre. Il ne manque finalement qu’un commentaire audio du réalisateur, qui est déjà très éloquent dans les suppléments proposés, pour attribuer la note maximale.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

Image - 4,5 / 5

Que voilà un bel objet ! Wild Side met les petits plats dans les grands et offre à la belle photo de Pablo Rosso (la trilogie [REC]) un superbe écrin qui restitue adroitement les partis-pris esthétiques originaux. Le piqué est diaboliquement ciselé, le cadre large flatte les rétines, les contrastes sont particulièrement tranchés, les noirs concis et la colorimétrie froide des décors est bigarrée à souhait. L’ensemble est soutenu par une compression AVC de haute volée et fort élégante, et malgré quelques sensibles pertes des détails sur quelques plans sombres, ce master HD est brillant, dense et minutieux.

Son - 4,0 / 5

Sans réelle surprise, la piste DTS-HD Master Audio 5.1 espagnole se révèle plus homogène, naturelle et dynamique que son homologue française, plus dirigée sur les bruitages que les dialogues, sensiblement effacés. La version originale n’est pas avare en petits effets qui aident à instaurer l’angoisse chez les spectateurs, bien que les latérales aident surtout à créer un environnement musical. Surveillance se déroule essentiellement dans un immeuble et donc les ambiances surround sont plutôt limitées. En revanche, il n’y a rien à redire concernant la balance frontale, en espagnol comme en français, qui bénéficie en plus d’une large ouverture des enceintes. Même chose pour les scènes de silence, particulièrement glaçantes.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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